COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Les prix alimentaires baissent au dernier trimestre 2011 mais restent volatils

31 janvier 2012




L’indice des prix est supérieur de 24 % à sa moyenne de 2010

Washington, le 31 janvier 2012 - Les prix alimentaires internationaux ont reculé de 8 % entre septembre et décembre 2011, sous l’effet d’une augmentation de l’offre et des incertitudes entourant l’économie mondiale. C’est ce qu’indique la dernière édition du rapport Food Price Watch de la Banque mondiale, qui note cependant que les cours alimentaires restent élevés et instables, l’indice annuel de 2011 dépassant de 24 % la moyenne de 2010.

Si les prix alimentaires ont fortement augmenté au premier trimestre 2011, cinq mois consécutifs de fléchissement à la fin de l’année ont ramené l’indice de la Banque mondiale à un niveau inférieur de 7 % à celui de décembre 2010. Par rapport au record enregistré en février 2011, la baisse est de 14 %. Les prix mondiaux restent néanmoins élevés, l’indice annuel moyen pour 2011 s’établissant à 210 points, contre une moyenne de 169 points en 2010.

D’après le rapport trimestriel Food Price Watch, les prix internationaux des denrées alimentaires de première nécessité restent instables, malgré une tendance au repli ces derniers mois, les prix annuels moyens du blé, du maïs et du riz dépassant très nettement les moyennes observées en 2010.

Les prix intérieurs ont eux aussi considérablement augmenté dans de nombreux pays entre décembre 2010 et décembre 2011. Au Bélarus et en Éthiopie, le prix du blé a progressé de respectivement 88 et 23 %. En Ouganda et au Malawi, le riz s’est renchéri de 91 et 56 %. Au Kenya et au Mexique, les cours du maïs ont flambé, de 117 et 106 %. Enfin, au Burkina Faso et en Éthiopie, le prix du sorgho a gagné 57 et 28 %.

Pour Otaviano Canuto, vice-président du Groupe de la Banque mondiale en charge du Réseau pour la réduction de la pauvreté et la gestion économique (PREM), « le pire est sans doute derrière nous mais nous devons rester vigilants. Les prix de certaines denrées restent dangereusement élevés dans de nombreux pays, menaçant de plonger des millions d’êtres humains dans des situations de malnutrition et de famine. Les pouvoirs publics doivent intervenir et mettre en place des politiques pour aider les populations à faire face ».

Des hausses du prix des céréales inhabituelles pour la saison risquent d’aggraver l’insécurité alimentaire, notamment en Afrique dans les zones de conflit et dans le sud de la Somalie. En outre, les stratégies d’adaptation des foyers pauvres — qui vont de repas moins coûteux à la déscolarisation des enfants — pourraient avoir des effets néfastes durables sur la santé et le bien-être de millions de familles vivant déjà difficilement. Il convient donc d’apporter une aide accrue et mieux ciblée pour permettre aux populations de s’adapter, avec des programmes de repas scolaires, des transferts monétaires conditionnels ou des dispositifs de « travail contre nourriture ».

Perspectives

Les perspectives des prix alimentaires pour 2012 restent à la baisse, en raison du fléchissement de la demande dû au ralentissement de l’économie mondiale, du repli attendu du prix de l’énergie et du pétrole brut, et des prévisions très favorables quant aux disponibilités alimentaires en 2012.

Pour autant, des pressions à la hausse demeurent, pour plusieurs raisons : poussée de la demande de biocarburants si les cours du pétrole devaient rebondir ; niveau extrêmement faible des ratios stocks/utilisation pour le maïs ; instabilité des prix du pétrole consécutive aux troubles dans les pays producteurs ; et aléas climatiques — l’océan Pacifique subit déjà les effets de La Niña, ce qui risque de perturber la période de végétation du maïs et du soja en Argentine et au Brésil.

L’action du Groupe de la Banque mondiale pour faire de l’alimentation la priorité numéro un

  • En réponse à la sécheresse qui frappe la Corne de l’Afrique, le Groupe de la Banque mondiale met à disposition 1,88 milliard de dollars pour sauver des vies, améliorer la protection sociale, permettre la reprise économique et renforcer la résistance des populations à la sécheresse.

  • Un tout nouveau produit de gestion du risque, fourni par la Société financière internationale (IFC), permettra de lever jusqu’à 4 milliards de dollars pour protéger les agriculteurs, les producteurs et les consommateurs des pays en développement face à la volatilité des cours des produits alimentaires.

  • Le Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP) soutient près de 40 millions de personnes dans 44 pays, grâce à une aide de 1,5 milliard de dollars.

  • Le Groupe de la Banque mondiale a porté ses dépenses annuelles pour l’agriculture de 6 à 8 milliards de dollars, contre 4,1 milliards en 2008.

  • Le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), établi par le Groupe de la Banque mondiale en avril 2010 à la demande du G20, bénéficie du soutien de sept pays et de la Fondation Bill et Melinda Gates, qui se sont engagés à fournir environ 1,1 milliard de dollars au cours des trois prochaines années, sachant que 612 millions ont déjà été débloqués.

  • Le Groupe de la Banque mondiale coordonne son action avec celle des agences des Nations Unies, dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire, de même qu’avec celle des organisations non gouvernementales.

  • Le Groupe de la Banque mondiale appuie le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR). Celui-ci a engagé en 2008 — avec le soutien de la Banque mondiale et d’autres donateurs — un processus de réforme qui a débouché sur l’adoption d’une stratégie globale, qui définit des objectifs et des cibles de résultats communs pour ses nouveaux programmes de recherche ainsi que sur la constitution d’un fonds fiduciaire multi-donateurs administré par la Banque mondiale. Ce nouveau modèle de financement permet au CGIAR d’obtenir et d’attirer nettement plus de fonds pour ses programmes, l’objectif étant d’atteindre un budget annuel de 1 milliard de dollars en 2013. La Banque mondiale apporte son concours à hauteur d’environ 50 millions de dollars par an. L’augmentation du financement de la recherche mondiale par la communauté internationale est indispensable et urgente, quand on sait que le gain de production agricole devra dépasser les 70 % d’ici 2050 pour répondre à la demande vivrière mondiale et que les délais entre la mise au point de nouvelles technologies agricoles et leur adoption par les agriculteurs peuvent s’étaler sur plusieurs années.
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Mehreen Sheikh
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2012/248/PREM

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