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Un pont pour la prospérité

26 novembre 2013


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LES POINTS MARQUANTS
  • Longtemps fermée à la circulation des véhicules, la piste Kindzoumba-Kibamba, dans le département de la Bouenza, grenier agricole du pays, a été réhabilitée grâce à la construction d’un pont
  • La construction de ce pont s’inscrit dans le cadre du « projet de développement agricole et de réhabilitation des pistes rurales » (PDARP) mis en place par le gouvernement congolais avec le soutien de la Banque mondiale.
  • Ceci permet de désenclaver les villages environnants et d’écouler la production agricole vers le centre urbain de Mouyondzi et le chemin de fer Congo Océan.

KINDZOUMBA, le 26 novembre 2013— Seuls 28 kilomètres séparent les communautés de Kindzoumba (district de Tsiaki) et Kibamba (district de Kingoué), situées à  280 km au sud-ouest de Brazzaville. Ces deux localités, véritables greniers agricoles de  la vallée de la Bouenza, n’arrivaient pourtant plus à écouler leurs productions vers Mouyondzi, la communauté urbaine de la contrée. La piste était devenue impraticable aux véhicules, le pont reliant les deux bouts de cette piste étant totalement délabré. Au fil du temps, les camions des commerçants chargés de transporter les récoltes vers le marché de Mouyondzi, avaient abandonné le circuit.

Pendant près de 15 ans, les paysans des villages situés le long de la piste reliant les deux localités, étaient donc contraints de parcourir cette distance à pied, en transportant sur leur tête (ou dans des hottes fixées sur leur dos) leur production (bananes, manioc, agrumes) vers Mouyondzi. La pénibilité du transport des récoltes avait fini par freiner leur ardeur au travail. 


« Les pistes construites ne servent pas qu’à l’agriculture : elles peuvent également être utilisées pour évacuer un malade, pour se rendre à l’école ou encore faciliter le commerce entre les villes »

Sylvie Dossou

Représentante résidente de la Banque mondiale au Congo

Aujourd’hui, la prospérité revient dans cette contrée, grâce au « Projet de Développement Agricole et de Réhabilitation des Pistes rurales (PDARP), mis en œuvre depuis 2008 par la Banque mondiale et le gouvernement congolais.  « La réhabilitation de cette piste est un soulagement pour les populations de Tsiaki et Kingoué, dans la mesure où elle facilite l’écoulement de nos récoltes. Elle nous permet d’augmenter notre production qui avait baissé à cause des difficultés de transport car il était très difficile de se rendre à Mouyondzi qui est le plus grand centre commercial de la zone », témoigne Benoît Mabiala, un habitant du district de Tsiaki.

La construction d’un pont sur la rivière Louloulou, qui a permis de rétablir le trafic tout le long de la piste, représente  une véritable bouffée d’oxygène pour les populations riveraines. La production de bananes, d’ignames, de manioc, d’arachides, de haricots et toutes sortes de fruits est en plein essor dans la région …

Longtemps appelé le «  grenier du Congo », le département de la Bouenza, dans le sud du pays, possède les sols les plus riches du Congo. Mouyondzi, le district principal, joue un rôle particulier. Les commerçants, qui y sont basés, collectent la production agricole de toute la contrée pour l’évacuer vers le reste du pays via le chemin de fer Congo Océan qui relie Brazzaville, la capitale à Pointe noire, port qui donne sur l’Atlantique.       

Pour Sylvie Dossou, représentante résidente de la Banque mondiale au Congo, les effets bénéfiques du PDARP vont au-delà du secteur agricole. « C’est en réalité le développement rural de manière générale qui est concerné, parce que les pistes construites ne servent pas qu’à l’agriculture : elles peuvent également être utilisées pour évacuer un malade, pour se rendre à l’école ou encore faciliter le commerce entre les villes», souligne-t-elle.

Cofinancé à 50% par l’Association internationale de développement (IDA) du groupe de la Banque mondiale et la République du Congo, pour un montant total de 20 milliards de francs CFA (40 millions de dollars), le PDARP s’est fixé comme objectifs d’accroître la productivité des agriculteurs et éleveurs en vue de l’amélioration de la production agro-pastorale, d’augmenter d'au moins 10% les revenus des ménages bé­né­fi­ciaires du projet, de donner accès à des technologies agricoles améliorées et développer des infrastructures de marché et mettre en œuvre des politiques agricoles et des programmes de dépenses centrés sur les populations les plus démunies, et donc de réduire la pauvreté et contribuer à la résorption du chômage des jeunes. Le projet est mis en œuvre dans 10 dé­par­te­ments à forte po­ten­tia­li­té agricole du Congo. Depuis son lancement, le projet a financé, entre autres, 841 micro-projets et permis de favoriser la réhabilitation de 1084 km de pistes rurales dans certains départements du Congo. Il a également offert des semences et des boutures saines de manioc aux cultivateurs.

La date de clôture du projet était  initialement fixée au 30 juin 2013. Mais au vu des résultats encourageants obtenus dans le cadre de ce projet, le gouvernement congolais a demandé un financement additionnel pour le projet. « La Banque mondiale va octroyer au Congo dix millions de dollars supplémentaires pour la poursuite du PDARP », précise Amadou Oumar Bar, chargé du projet. 


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