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Sierra Leone : Distribution de masse de moustiquaires imprégnées d’insecticide pour combattre le paludisme

25 avril 2012


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LES POINTS MARQUANTS
  • La Sierra Leone a engagé de vastes efforts pour prévenir le paludisme, une redoutable maladie
  • Le nombre de ménages possédant au moins une moustiquaire imprégnée d’insecticide est passé de 33 % en 2010 à 87 % en juin 2011
  • Entre 2010 et 2011, l’utilisation de moustiquaires imprégnées a augmenté de 66 % chez les enfants de moins de cinq ans

FREETOWN, 25 avril 2012 – Ces dix dernières années, de gros progrès ont été enregistrés au niveau mondial dans la lutte contre le paludisme, une maladie très ancienne transmise par la piqûre d'un moustique anophèle infecté. En Afrique, grâce aux efforts accrus déployés pour prévenir et traiter le paludisme, le nombre de décès imputables à la maladie, qui tue chaque année des milliers de jeunes enfants, a diminué d'un tiers au cours des dix dernières années.

Dans nombre de pays africains où le paludisme est endémique, les pouvoirs publics et les partenaires au développement ont intensifié les efforts visant à élargir l'accès des populations aux moustiquaires imprégnées d'insecticide, entre autres mesures de prévention. Ainsi, selon les estimations de l'OMS, la part des ménages possédant au moins une moustiquaire imprégnée en Afrique sub-saharienne est passée de 3 % en 2000 à 50 % en 2011.

« Cette année, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, organisée dans le cadre de du Partenariat Faire reculer le paludisme, a pour thème « Maintenir les progrès, sauver des vies : Investir dans la lutte contre le paludisme », a déclaré Ritva Reinikka, Directrice du secteur Développement humain en Afrique de la Banque mondiale. « Ce thème prend tout son sens en Afrique, où la lutte contre le paludisme doit s’inscrire dans le long terme si  l’on veut assurer le maintien des mécanismes de défense contre la maladie, en particulier chez les ménages pauvres qui sont globalement les plus touchés ».

Augmentation du nombre de ménages de Sierra Leone possédant et utilisant des moustiquaires

En Sierra Leone, un enfant sur deux âgé de moins de cinq ans a déjà été admis dans un service de pédiatrie en raison d’un paludisme grave. C’est pourquoi la Sierra Leone a décidé d’organiser la riposte contre cette maladie évitable et guérissable, qui touche de nombreuses familles et coûte chaque année des milliards de dollars à l’Afrique.

Selon une enquête sur les indicateurs du paludisme réalisée en juin 2011, 87 % des ménages de Sierra Leone possèdent désormais au moins une moustiquaire imprégnée d’insecticide, contre 33 % seulement l’année précédente, soit une progression considérable.

Les moustiquaires étant désormais largement disponibles, leur utilisation a également augmenté de façon spectaculaire. En 2011, près des trois quarts des ménages interrogés ont indiqué que leurs enfants avaient dormi sous une moustiquaire la nuit précédente, contre moins de la moitié un an plus tôt, ce qui représente une augmentation de 66 %.

Plus de 3 millions de moustiquaires imprégnées ont été distribuées dans tout le pays

Les progrès rapides enregistrés en Sierra Leone dans la prévention du paludisme résultent à la fois de la décision des pouvoirs publics de se fixer pour objectif d’assurer une couverture universelle contre le paludisme par la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à effet durable (MIED), et de la campagne de distribution de masse de MIED organisée en novembre-décembre 2010 au titre du Programme national de lutte contre le paludisme.

Dans le cadre de cette campagne, quelques 3,2 millions de moustiquaires imprégnées d'insecticide ont été distribuées à des ménages dans tout le pays, de sorte qu’un habitant sur deux possède désormais une moustiquaire, conformément à l’objectif visé au titre du Partenariat Faire reculer le paludisme.

Si elles sont utilisées correctement et systématiquement, les MIED peuvent assurer pendant au moins 3 ans la protection des ménages, et notamment des jeunes enfants et des femmes enceintes, particulièrement vulnérables contre le paludisme.  Ce qui pourrait ainsi faire reculer dans des proportions significatives l'incidence du paludisme en Sierra Leone.

L'UNICEF a récemment mené en Sierra Leone une enquête par grappes à indicateurs multiples dont les résultats, une fois publiés, permettront de réunir des informations sur les indicateurs du paludisme et sur la mortalité infanto-juvénile et maternelle imputable à la maladie.

Soutien de la Banque mondiale et d'autres partenaires

La Banque mondiale a fourni plus de 6,6 millions de dollars d’appui à la campagne de distribution de moustiquaires en Sierra Leone. Ce financement a couvert l'achat, le transport et la livraison de plus d’1,1 million de moustiquaires, soit plus d'un tiers des moustiquaires distribuées au cours de la campagne.

« Nous finançons de multiples actions de santé en Sierra Leone, et aidons notamment le gouvernement à améliorer l'ensemble des soins de santé primaire », a déclaré Vijay Pillai, directeur de la Banque mondiale pour la Sierra Leone. « Pour être efficaces, les efforts de prévention du paludisme doivent être intégrés au cadre global des soins de santé primaire, et faire l’objet d’un suivi et d’une évaluation réguliers. C’est précisément l’objectif que s’est fixé la Sierra Leone, tout comme d’autres pays. »

Parmi les autres partenaires associés à la campagne menée récemment en Sierra Leone, figurent l’UNICEF et l’Église méthodiste unie, le Département du Royaume-Uni pour le développement international, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Care International, Global Minimum et Nets for life.

« Nous avons réalisé des progrès considérables dans la réalisation de l’objectif de couverture universelle par la distribution de moustiquaires imprégnées», a déclaré le docteur Samuel Smith, directeur du Programme national de lutte contre le paludisme. « Le fait que les plus pauvres soient ceux qui possèdent le plus de moustiquaires imprégnées, comme le démontre une enquête réalisée en 2011 selon laquelle 90 % d'entre eux possèdent au moins une moustiquaire, est particulièrement encourageant. Toutefois, pour protéger durablement les plus pauvres contre le paludisme, nous devons inscrire les actions de lutte antipaludique dans le long terme. »

 


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