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Au Togo, le Projet de Développement Communautaire améliore les conditions de vie des milliers de personnes

18 mars 2011

LES POINTS MARQUANTS
  • La Banque mondiale fournit des fonds de démarrage pour des investissements à caractère communautaire sur la base de priorités identifiées par les populations locales
  • Grâce à cette approche, dite « développement conduit par les communautés », des écoles ont été réhabilitées et des repas scolaires mis à la disposition de milliers d'enfants
  • Ces investissements ont permis d’accroitre la production agricole, ce qui a contribué à maintenir les prix des denrées alimentaires à un niveau abordable

LOMÉ, 18 mars 2011—Doter les communautés pauvres de capacités suffisantes pour leur permettre de prendre en charge leur propre développement, construire des salles de classe, des centres de santé, désenclaver des villages, donner des moyens aux populations pour engager des activités génératrices de revenus, améliorer la sécurité alimentaire… Telles sont les actions entreprises par le Projet de Développement Communautaire (PDC) qui, depuis deux ans, sont en train de changer positivement les conditions de vie des populations togolaises.

Démarré en février 2009 avec un financement de la Banque mondiale, le PDC intervient principalement dans les zones rurales, et a pour objectif de soutenir la mise en œuvre des priorités de développement définies par les communautés à la base.

Le PDC traduit de façon concrète la mission de réduction de la pauvreté de la Banque mondiale.

Rapprocher les populations des centres de soins, désenclaver les villages et investir dans la jeunesse

Sa revue à mi-parcours, qui s’est déroulée en janvier 2011, a révélé des résultats substantiels dont les impacts sur les conditions de vie et de travail des enseignants et des élèves.

Au total 271 modules de classe ont été construits et réhabilités. Pour la plupart, ces ouvrages ont bénéficié d’infrastructures additionnelles, telles que des bureaux de direction, des mobiliers, des latrines, et des points d’eau.

Certaines écoles situées dans des localités les plus pauvres du pays participent au programme de cantines scolaires, mis en place par le Projet pour lutter contre l’extrême pauvreté et permettre la scolarisation des enfants issus de familles très pauvres. Les repas sont préparés par les femmes des communautés bénéficiaires qui gagnent ainsi des revenus pour leurs familles. Environ 36 000 enfants bénéficient de ce programme, dont les résultats se traduisent en des augmentations substantielles des effectifs des écoles bénéficiaires, avec des taux de réussite atteignant parfois 95 à 100%.

Il faut noter aussi que grâce au programme de cantines scolaires, les taux d’abandon ont régressé, et les effectifs des écoles bénéficiaires ont considérablement augmenté : « Avant, l’effectif de notre école était de moins de 100 élèves. Avec le programme, nous avons eu l’année passée 200 élèves, et cette année nous en avons 232 », nous confie M. Nakpalle Lalle, directeur de l’’ecole publique de Sankortambima.

D’autres infrastructures socio-économiques réalisées à la mi-parcours comportent l’établissement d’une dizaine de centres de santé pour apporter des solutions aux difficultés de certaines communautés éloignées,, des pistes rurales pour désenclaver des villages, des hangars de marché pour permettre la conduite des activités commerciales dans de meilleures conditions, des forages pour permettre aux populations d’avoir accès à de l’eau potable, et des latrines communautaires pour remédier à certains problèmes de santé et d’environnement.

Des moyens financiers pour aider à générer des revenus pour les pauvres

Pour permettre aux communautés pauvres d’entreprendre des activités économiques pouvant leur donner les moyens de subvenir à leurs besoins, le PDC a accordé des financements à environ 233 groupements qui ont entrepris des activités économiques diverses. Les résultats à la mi-parcours se traduisent en une augmentation des revenus, et sont en train de changer les conditions de vie des bénéficiaires.

Grâce aux financements reçus, la Coopérative des Maraîchers de Danyi, forte de 403 membres répartis dans 28 villages, a pu obtenir de meilleurs rendements qui lui ont permis de doubler ses recettes. « La saison avant le financement, nous avions fait des recettes de 6 millions FCFA ; et la saison après le financement nous avons atteint 11 millions ! », confie M. Gabla Kokou, président de la coopérative.

Les conditions de vie des bénéficiaires se sont améliorées, ajoute Gabla : « Dans les foyers, il y a maintenant plus de facilité financière pour assumer certains besoins primaires : scolariser les enfants et prendre en charge les soins médicaux. De plus, nous avons créé des emplois, ce qui a aidé à occuper les désœuvrés qui autrement se seraient livrés à des vols dans nos villages ».

Au lendemain de la crise alimentaire mondiale de 2008, le PDC a contribué à la recherche de solutions à ce problème. Au total, 4 275 tonnes d’engrais et 304 tonnes de semences améliorées ont été achetés et mises à la disposition de 14 000 agriculteurs. Les résultats obtenus, ajoutés à certaines dispositions prises par l’Etat, ont contribué à améliorer la sécurité alimentaire dans le pays. Plusieurs groupements bénéficiaires ont vu leurs productions céréalières doubler, passant d’environ 0,8 tonne à 1,8, voire 2 tonnes par hectare. La conséquence immédiate, c’est le maintien du prix des céréales à un niveau abordable sur les marchés, ce qui a contribué à une meilleure sécurité alimentaire pour les populations. L’on a observé également une amélioration des conditions de vie des producteurs, malgré quelques difficultés à écouler les grandes quantités de céréales produites.

De bons résultats certes, mais d’importants défis demeurent

Comme on peut le remarquer, les actions menées par le PDC à la mi-parcours sont édifiantes. Mais il importe de reconnaître que les défis à relever restent énormes : des infrastructures scolaires et sanitaires encore désolantes par endroits, et plusieurs communautés non encore touchées par le PDC et qui le réclament. Les besoins exprimés et qui sont actuellement en attente sont immenses. « Pour la Région des Plateaux, nous avons actuellement 580 demandes de financement qui sont en attente et qui s’élèvent à plus de 10 milliards FCFA. Lorsque nous faisons la comparaison entre le montant total du projet (un peu plus de 16 milliards FCFA), et les demandes en attente à notre seul niveau, nous nous disons que le défi à relever est énorme ! », précise M. Yawo Nayo, Coordonnateur de l’Agence d’exécution du projet dans la Région des Plateaux.

Le Projet de Développement Communautaire a encore une durée de vie d’environ 18 mois, et a déjà décaissé 70% de ses fonds, qui s’élèvent à 32,4 millions de dollars (environ 16 milliards FCFA). Ces fonds proviennent de l’Association internationale de développement, la branche de la Banque mondiale qui appuie les pays pauvres. Le PDC a également reçu des contributions du Programme d'intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP) mis en place pour aider les pays à faire face à la crise alimentaire, et du Guichet de financement de ripostes à la crise, un fonds destiné à lutter contre les effets de la crise financière mondiale.


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