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Révision à la hausse des prévisions pour les cours du pétrole en raison de perturbations dans l’offre au deuxième trimestre

26 juillet 2016


La Banque mondiale revoit à la hausse ses prévisions pour les cours du pétrole en 2016, tablant sur un prix de 43 dollars le baril contre 41 dollars à la suite d’un bond de 37 % des prix du pétrole durant le deuxième trimestre, principalement sous l’effet de ruptures des approvisionnements causées par des incendies de friche dans le nord du Canada et par le sabotage d’infrastructures pétrolières au Nigéria.

Toutefois, les prix du pétrole devraient rester inférieurs de 15 % cette année par rapport à 2015 du fait de l’existence de stocks importants qui mettront un certain temps à s’épuiser, selon l’édition de juillet du Commodity Markets Outlook, le rapport trimestriel de la Banque mondiale sur les marchés des produits de base. Les prévisions révisées tiennent compte de la baisse récente de la demande de pétrole et de la reprise de certains approvisionnements.

La majorité des indices de produits de base devraient baisser cette année, ce qui s’explique globalement par une offre élevée et, dans le cas des produits de base industriels, par la faiblesse des perspectives de croissance des pays émergents et en développement. Cela dit, les prévisions indiquent que les baisses anticipées seront en grande partie bien plus faibles que prévues dans l’édition d’avril du Commodity Markets Outlook.

La baisse des prix des produits de base après 2011 ont pesé lourdement sur les perspectives de croissance des pays émergents et en développement exportateurs de produits de base, lesquels concentrent près de la moitié des pauvres de la planète. L’impact indirect du ralentissement de la croissance dans les pays émergents et en développement exportateurs d’énergie et de métaux pourrait contrebalancer les bénéfices directs liés aux prix à la consommation inférieurs.

Les cours agricoles devraient baisser plus graduellement que ce qui avait été prévu en avril. Le rapport reflète une offre suffisante pour la plupart des produits de base, mais prend également en compte les faibles récoltes en Amérique du Sud. Les prix des produits agricoles devraient aussi se maintenir à des niveaux bas du fait du coût inférieur de l’énergie et du tassement de la demande de biocombustibles.

Dans l’ensemble, les prix des produits alimentaires devraient croître modérément en 2016, tandis que ceux des céréales et des boissons devraient chuter, et ceux des huiles et farines d’oléagineux augmenter. On prévoit aussi un écroulement des prix des engrais en 2016 à cause de capacités excédentaires et de la faiblesse de la demande, parmi d’autres facteurs.

Les cours des métaux devraient chuter plus fortement que ne le prévoyait le rapport d’avril en raison de la faiblesse de la demande et d’une offre de capacités nouvelles. Les prix des métaux précieux ont été fortement revus à la hausse du fait de leur statut de valeurs refuges dans le contexte de sérieuses inquiétudes concernant les perspectives de croissance de l’économie mondiale. Une timide remontée des cours est prévue en 2017 pour la plupart des produits de base sous l’effet conjugué d’un raffermissement de la demande et d’une raréfaction de l’offre.

Le rapport étudie également le rôle clé que jouent les prix de l’énergie dans la détermination des cours des produits alimentaires. En effet, le boom qu’ont connu ces derniers après 2006 a été en partie provoqué par l’augmentation des prix de l’énergie. De même, la faiblesse des prix de l’énergie depuis 2014 devrait maintenir les cours des produits alimentaires à des niveaux bas dans le futur.

L’agriculture est particulièrement énergivore : les combustibles constituent l’une des principales composantes des coûts de production et de transport des produits alimentaires. Si des conditions de récolte globalement plus favorables ont également joué un rôle dans la baisse des prix, le coût inférieur de l’énergie a eu un impact bien plus important.

Les prévisions indiquent qu’après une réduction de 45 % en 2015, les prix de l’énergie baisseront de 16 % cette année. Quant à eux, les cours des produits alimentaires devraient se situer 26 % en dessous des plus hauts atteints en 2011. Non seulement l’énergie représente plus de 10 % du coût de la production agricole, mais les fluctuations des prix de l’énergie affectent aussi les incitations et les mesures politiques liées à la production de biocombustibles en tant que source d’énergie alternative au pétrole.

Le détournement d’une partie des cultures alimentaires au profit de la production de biocombustibles a fortement contribué à l’augmentation de la demande de produits alimentaires. Ainsi, c’est cette production qui a constitué la plus importante source de croissance de la demande d’huiles et de farines d’oléagineux au cours de la dernière décennie.

En plus du coût de l’énergie, les prix des produits agricoles sont affectés par les fluctuations des taux de change, les conditions monétaires et la situation du PIB, et les ratios stock-utilisation (lesquels évaluent dans quelle mesure les marchés des produits alimentaires sont suffisamment approvisionnés par rapport à la demande).

Un examen attentif de ces facteurs explique le déclin des prix des produits alimentaires après 2011. Au cours de cette période, le maïs a ainsi connu un écroulement des cours de 43 %, le blé de 42 %, le riz de 25 % et le soja de 23 %. Environ un tiers de cette baisse peut s’expliquer par la chute des prix du pétrole, tandis qu’un sixième peut être attribué à une augmentation des revenus sur cette période. 


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