Bélarus : appuyer le relèvement post-Tchernobyl

15 avril 2014



Le Projet de relèvement post-Tchernobyl a contribué à améliorer les conditions de vie de près de 250 000 habitants dans les trois provinces biélorusses sévèrement touchées par la catastrophe nucléaire de 1986 (Brest, Gomel et Moguilev). Le remplacement des systèmes de chauffage et d’éclairage dans les hôpitaux, les écoles et les orphelinats publics a permis d’augmenter la température intérieure moyenne de ces établissements et de réduire notamment l’absentéisme scolaire pour cause de maladie. Le projet a également répondu aux préoccupations mondiales en matière d’environnement, avec une baisse des émissions de CO2 de l’ordre de 121 150 tonnes par an.

Défis

L’accident nucléaire de Tchernobyl en 1986 a sévèrement touché plusieurs provinces du Bélarus et fortement dégradé la qualité de vie des habitants. Vingt ans après, l’atténuation des répercussions de la catastrophe dans ces provinces dépendait encore considérablement de leur développement social et économique. Les populations s’inquiétaient des effets de la radiation sur leur santé et leur bien-être, et les investisseurs venant d’ailleurs rechignaient à relancer l’activité économique dans la région. Il était donc essentiel de favoriser les opportunités économiques et d’améliorer le cadre de vie dans les provinces concernées, à commencer par l’accès à des services de chauffage et d'alimentation en eau chaude fiables, notamment dans les zones rurales.


« Pour nous, c’est plus simple et pour les patients, c’est mieux. Il fait plus chaud, c’est plus lumineux et plus confortable.  »

Tatyana Safonova

Infirmière à l’hôpital de Gomel

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Un séjour hospitalier n’est pas un moment très agréable : il est donc important d’offrir aux patients des soins médicaux assurés par des professionnels et une chambre bien éclairée, chauffée et sans courant d’air.

Banque mondiale

Solutions

La Banque mondiale jouissait d’une position privilégiée compte tenu de son expérience à la fois dans le secteur de l’énergie et dans la région, et de la relation de confiance qu’elle avait entretenue avec le Bélarus en matière de conseil et d’investissement. Le projet a marqué une rupture avec l’aide de nature humanitaire pour viser un objectif de plus long terme : celui du développement durable de la région.

Il a consisté à fournir à la population des zones touchées par la catastrophe de Tchernobyl des services de chauffage, d’éclairage et d’eau chaude fiables et sobres en énergie. Les mesures de maîtrise énergétique ont porté sur : i) le remplacement des chaudières et systèmes de chauffage obsolètes et inefficaces ; ii) l’installation de nouvelles fenêtres ; iii) l’amélioration de l’éclairage et de l’isolation dans les bâtiments publics (écoles, hôpitaux, orphelinats) ; et iv) la remise en état des services essentiels de chauffage et d’eau chaude dans les institutions publiques mal desservies. Par ailleurs, les investissements consacrés au réseau de raccordement au gaz ont permis d’installer un système de chauffage individuel propre et fonctionnel dans les foyers qui se chauffaient auparavant au bois, au détriment de l’environnement et de la santé publique.


« L’hôpital est mieux chauffé et plus lumineux, et nous avons réalisé des économies sur notre budget. Depuis l’installation des nouvelles fenêtres et les travaux d’éclairage, nous économisons 15 % à 20 %.  »

Dr. Oleg Ivantsov

Chef de l’hôpital de Gomel

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La rénovation des systèmes de chauffage, ainsi que la pose d’une isolation thermique et d’un nouvel éclairage ont profité à 500 000 personnes, apportant un confort et des infrastructures améliorées. La plupart de ces établissements sont situées dans des territoires touchés par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

Banque mondiale

Résultats

Le projet, qui s’est déroulé de 2006 à 2013 et était soutenu par un prêt complété d’un financement additionnel, a dépassé les cibles fixées et a globalement atteint son objectif primordial : améliorer les conditions de vie des bénéficiaires résidant dans les zones touchées par la catastrophe de Tchernobyl.

  • Le volet portant sur l’efficacité énergétique a concerné près de 450 écoles, hôpitaux et crèches qui ont bénéficié de l’amélioration de l’éclairage et du chauffage, du remplacement des portes et fenêtres, et d’autres mesures d’économies d‘énergie.
  • Le niveau de la température moyenne intérieure est désormais satisfaisant ; les absences à l’école dues aux maladies ont reculé.
  • Pas moins de 5 000 ménages, qui se chauffaient auparavant au bois, ont été raccordés à un système de chauffage au gaz, procurant une source de chaleur améliorée, plus fiable et plus abordable.
  • Près de 251 000 élèves, enseignants, patients et membres du corps médical bénéficient de services améliorés et sobres en énergie.
  • Les mesures mises en œuvre ont dégagé des économies annuelles de 250 000 mégawattheures (MWh) d’énergie thermique et 100 000 MWh d’électricité.
  • Un mode de chauffage et une production d’électricité plus performants ont entraîné une réduction des émissions de CO2 de l’ordre de 121 150 tonnes par an.


Contribution du Groupe de la Banque mondiale

La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a octroyé en 2006 un premier prêt d’un montant de 50 millions de dollars, avant d’accorder en octobre 2010 un financement supplémentaire de 30 millions de dollars destiné à étendre les activités du projet à d’autres sites des régions de Brest, Gomel et Moguilev.

Partenaires

Le projet a été élaboré à l’issue de consultations approfondies avec les populations affectées, les autorités du Bélarus et d’autres intervenants concernés, de même qu’avec des agences internationales œuvrant dans les zones touchées, à l’instar du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le programme TACIS (Assistance technique à la Communauté des États indépendants) de l’Union européenne et des organisations bilatérales. L’équipe de la Banque mondiale a travaillé en étroite collaboration avec le département de l’Efficacité énergétique de la Commission nationale de normalisation, qui a veillé à la coordination et à la gestion de l’exécution au quotidien du projet, ainsi qu’avec le ministère de l’Énergie, le Comité Tchernobyl et les comités exécutifs locaux. Parallèlement à cette initiative, les régions de Brest, Gomel et Moguilev ont également financé des projets d’amélioration de l’efficacité énergétique dans les régions affectées par la catastrophe de Tchernobyl.

Perspectives

Ce projet vient s’inscrire dans la stratégie du Bélarus qui attache une importance prioritaire à l’amélioration de son efficacité énergétique et au renforcement de sa coopération avec la Banque mondiale. Son succès a ouvert la voie à un autre projet (avec financement additionnel) portant sur une amélioration de l’efficacité énergétique axée sur l’offre. Ce projet a également favorisé l’établissement d’un dialogue sur la réforme du secteur énergétique au Bélarus, ce qui a conduit à une plus grande coopération sur les énergies renouvelables et la refonte des tarifs de chauffage.

Les autorités ont exprimé leur souhait de poursuivre leur coopération avec la Banque mondiale dans le secteur de l’énergie.

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251 000
personnes bénéficient désormais de services améliorés et sobres en énergie au Bélarus (écoliers, enseignants, patients et personnel de la santé)





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