NOUAKCHOTT, 21 août 2014 — La Mauritanie a enregistré un taux de croissance robuste de 6,7% en 2013 et continue à bénéficier d‘une bonne stabilité macro-économique. Cependant, le pays reste exposé à des vulnérabilités liées au manque de diversification, à la volatilité des prix internationaux et à une forte dépendance envers les capitaux étrangers. Selon le premier des Cahiers économiques sur la Mauritanie, lancé aujourd'hui par la Banque mondiale, la bonne gestion des ressources naturelles du pays est essentielle pour favoriser une croissance inclusive et à long terme.
Le défi pour la Mauritanie est de déterminer comment mettre en place les bases d’une croissance durable. Le rapport souligne la nécessité de réinvestir les revenus générés par la vente de ressources naturelles en d'autres formes de capital.
«Une économie en développement riche en ressources naturelles comme la Mauritanie, qui a enregistré des taux de croissance élevés, peut devenir un exemple de réussite en Afrique subsaharienne. Le pays a un potentiel inexploité considérable et, compte tenu des efforts en cours par le gouvernement visant à accroître la productivité et à améliorer la diversification, il peut rapidement atteindre un développement durable et inclusif», a souligné Vera Songwe, directrice des opérations pour la Mauritanie au Groupe de la Banque mondiale.
Le rapport se félicite du rééquilibrage des dépenses publiques en faveur de secteurs comme l’énergie et les investissements en infrastructures clés ainsi que la suppression progressive des subventions. Le rapport note que l’accent a été mis également sur des méthodes préventives plutôt que réactives face aux crises.
Le rythme actuel des extractions contribue à épuiser les richesses du pays. Cependant, les ressources renouvelables représentent environ les deux tiers des richesses naturelles du pays, et peuvent donc – si elles sont gérées de façon adéquate – assurer un flux de revenu constant et permettre d’améliorer le bien-être des générations futures.
«Pour un pays possédant de telles ressources naturelles, une bonne gestion est essentielle pour garantir que la croissance soit partagée», explique Gianluca Mele, économiste de la Banque mondiale pour la Mauritanie et auteur du rapport.
Le rapport détaille les principaux défis auxquels est confrontée la Mauritanie. Alors que le pays a réussi à augmenter le revenu par habitant au cours des dernières années, la répartition des revenus est cependant restée inchangée pendant les deux dernières décennies et le chômage reste un défi de taille. La Mauritanie a enregistré des améliorations positives en matière d'assainissement budgétaire. Le rapport encourage le pays à continuer à consolider la gestion des finances publiques par le renforcement de l'efficacité des cadres de dépenses à moyen terme (CDMT) et la rationalisation des procédures de passation de marchés publics.
Dans le domaine du développement social, bien que la Mauritanie ait enregistré des résultats remarquables en matière de scolarisation dans le primaire et de parité dans l’éducation, la qualité des services de santé doit être améliorée pour atteindre les objectifs du millénaires pour le développement (OMD), notamment en matière de mortalité maternelle et infantile. Il est également essentiel que le pays s'engage à ce que les processus de recrutement du secteur public suivent des voies transparentes, s’appuient sur la méritocratie, et que l’information statistique soit produite et diffusée régulièrement.
