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Renforcer la lutte contre le braconnage dans les parcs naturels du Gabon

23 mai 2017



LES POINTS MARQUANTS
  • Le Gabon possède à lui seul treize parcs nationaux où vivent de nombreuses espèces d'animaux, notamment la plus grande population au monde de tortues luths.
  • Or, nombre d’entre elles sont menacées par les braconniers, même dans les zones protégées. C’est le cas des éléphants de forêt, dont le nombre a chuté de près de 80 % en seulement dix ans.
  • C’est pour y remédier qu’une stratégie nationale de gestion des zones humides est en cours d’élaboration.

LIBREVILLE, le 23 mai 2017—Marcher à quelques mètres d’un troupeau d’éléphants, voir des hippopotames barboter pour se rafraîchir dans les mangroves ou encore observer de jeunes tarpons sautiller dans l’eau, est incontestablement un spectacle magnifique et inoubliable. On peut encore admirer ce spectacle à Setté Cama, dans la province de l’Ogooué-Maritime, dans le sud-Ouest du Gabon. Mais pour combien de temps encore ?

Les sites de Setté Cama et de Petit Loango sont des zones humides protégées par la Convention de Ramsar. Ils regroupent essentiellement cinq milieux distincts : des marécages et prairies, des forêts inondées en permanence, des forêts à terre ferme, des plaines côtières et deux grandes lagunes regorgeant de nombreuses mangroves et rivières. D’une superficie totale de 370 000 ha, les sites abritent une flore et une faune exceptionnelles et indispensables, qu’il faut bien connaître et comprendre afin de mieux les protéger.

C’est dans cette optique que la Banque mondiale a décidé de financer le Projet d’Appui à la gestion durable des Zones Humides critiques du Gabon (PAZH), qui est mis en œuvre depuis juillet 2014. Son objectif ? Améliorer la protection de la biodiversité dans les zones humides forestières, et contribuer à mettre en place des mesures de conservation qui permettent de gérer durablement ces écosystèmes.

Anicet Megne, travaille également sur le projet PAZH. Du haut de son mètre 83, ce conservateur de 52 ans, veille sans relâche sur la biodiversité et les écosystèmes du parc national, avec ses équipes d’éco gardes.

« Notre rôle est de sécuriser et protéger l’habitat, Loango est un parc phare, on y trouve des éléphants, des gorilles, des buffles, ou encore des singes, pour ne parler que des mammifères. Mais les infractions que nous constatons concernent tous types d’animaux, il s’agit principalement de la pêche illégale et du braconnage », nous explique-t-il. « L’appui financier et matériel que nous apporte le projet PAZH nous permet de couvrir une plus grande superficie des sites classés RAMSAR et de mieux protéger la faune et la flore qui s’y trouvent. » conclut-il.


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L’artisanat local fournit des revenus aux populations riveraines de ces aires protégées, et particulièrement aux femmes.

Photo: Odilia Hebga/Banque mondiale

Le projet s’attache avant tout à améliorer la connaissance et la surveillance des écosystèmes dans les zones humides critiques. En adhérant à la Convention de Ramsar sur les zones humides en 1987, le Gabon s’est engagé à inscrire un ou plusieurs sites sur la liste des Sites Ramsar ou Zones Humides d’Importance Internationale (ZHII). Au total, ce sont neuf sites, dont celui de Setté Cama, que le Gabon a classé à ce jour sur la liste des Sites Ramsar, totalisant 2,8 millions d’hectares. Quatre sites Ramsar ont été retenus dans le cadre du projet PAZH : Setté Cama, Petit Loango, Birougou et Bas-Ogooué.

« Ces écosystèmes aquatiques remplissent de multiples fonctions écologiques, possèdent une importante biodiversité et fournissent plusieurs autres biens et services aux populations. Il est donc important de pouvoir les protéger » explique Salimata Follea, chargée du projet et spécialiste principale en ressources naturelles pour la Banque mondiale. Le système de surveillance des écosystèmes des zones humides a été mis en place et fonctionne. Le projet a fourni des équipements de terrain à l’Agence nationale des parc nationaux (ANPN), notamment six véhicules, un bateau et trois pirogues ainsi qu’une navette, des équipements d’orientation, du matériel informatique et du matériel de camping. Il entend ainsi, renforcer les capacités et améliorer les conditions de travail des équipes chargées de lutter contre toute forme de trafic illégal.

Afin de renforcer davantage les capacités de surveillance de ces sites, la Banque mondiale a décidé d’apporter un appui supplémentaire, via un financement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), qui permettra de recruter plus d’écogardes et de construire des antennes de surveillance qui seront installées à des endroits stratégiques. Construits en hauteur et en bois, elles permettront aux équipes de mieux contrôler et d’intervenir plus rapidement.

Le PAZH est un projet financé par un don du FEM, d’un montant de 7,521 millions de dollars. 



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