Le 19 juillet 2011 -- Le 31 octobre prochain, la planète devrait franchir le cap des 7 milliards d'habitants, contre seulement 2,5 milliards en 1950, ce qui témoigne d'une formidable croissance démographique depuis 61 ans.
Selon les experts de la Banque mondiale, un tel cap démographique doit évidemment nous rappeler que, dans de nombreux pays en développement, les taux de natalité sont nettement plus élevés que dans les régions plus riches, ce qui empêche les pays pauvres d'améliorer leurs résultats concernant la santé maternelle et infantile et d'atteindre les objectifs de développement pour le Millénaire d'ici 2015.
Chaque année, 10 à 20 millions de femmes sont touchées par des maladies génésiques facilement évitables, les jeunes femmes étant les plus exposées au risque de décès ou de maladie. La mortalité maternelle a certes chuté, passant de 546 000 décès en 1990 à 358 000 en 2008 ; mais 99 % de ces décès (soit 355 000) surviennent toujours dans les pays en développement, l'Afrique subsaharienne enregistrant les taux de mortalité maternelle les plus élevés (640 décès pour 100 000 naissances vivantes).
Les experts de la Banque rendent compte cette semaine d’une actualisation apportée au Plan d'action pour la santé génésique (a) adopté par l’institution en 2010. Ils y mettent en avant les efforts entrepris par plusieurs pays pour améliorer leurs résultats en la matière.
Avec l'aide de la Banque mondiale, le Mozambique élargit ainsi la distribution de médicaments essentiels et de fournitures médicales, et notamment des moyens de contraception, tandis que le Swaziland organise des formations en obstétrique pour les médecins et sages-femmes. Le Bangladesh améliore la prestation des services de santé génésique, maternelle et infantile, en favorisant notamment l'accès à des sages-femmes qualifiées ainsi qu'une meilleure nutrition pour les femmes enceintes et les enfants. Au Yémen, les programmes de la Banque mondiale permettent de faciliter l'accès aux services de santé maternelle et infantile, surtout dans les zones rurales isolées.
Les financements de la Banque mondiale en faveur de la santé génésique ont bondi de 59 %, pour atteindre 830 millions de dollars sur le dernier exercice, contre 490 millions pour 2010. En outre, l'institution a élaboré des profils détaillés pour 47 des 57 pays jugés hautement prioritaires par le Plan d'action pour la santé génésique, dont 35 pays au titre de l'engagement de la Banque pour la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l'enfant (a) du Secrétaire général des Nations Unies.
Des systèmes de santé renforcés
Selon Tamar Manuelyan Atinc, vice-présidente de la Banque mondiale en charge du développement humain, « un renforcement des systèmes de santé, une amélioration de la gouvernance et une réduction importante de la pauvreté peuvent éviter la grande majorité des décès et complications liés à la grossesse ».
Elle ajoute que les progrès de la santé maternelle et infantile dans les pays pauvres passent également par une amélioration de l'instruction des filles. L'analyse des enquêtes démographiques et sanitaires montre que, dans toutes les régions, les femmes ayant fait des études secondaires ou supérieures ont moins d'enfants que celles qui n'ont fréquenté que l'école primaire ou qui ne sont jamais allées à l'école.
« Promouvoir la contraception et la planification familiale est crucial si l'on veut faire reculer le taux de natalité, de même qu'il faut renforcer les systèmes sanitaires pour que les femmes démunies aient effectivement accès à ces services » affirme Sadia Chowdhury, spécialiste principale à la Banque mondiale pour le Plan d'action pour la santé génésique, qui a été pédiatre au Bangladesh.
« Et avec le temps, on se rend compte que l'éducation permet aux femmes de mieux s'occuper de leurs enfants, d'acquérir des compétences professionnelles pour travailler, de se marier plus tard et leur donne le pouvoir de décider à quel moment elles auront des enfants et combien, en sachant qu'elles transmettront ce savoir à leurs filles, mais aussi à leurs fils. »
Des taux élevés de mortalité maternelle
Sa stratégie pour le secteur Santé, nutrition et population (a) , adoptée en 2007, témoigne de l'engagement de la Banque mondiale pour la santé maternelle et infantile. Elle insiste sur l'amélioration de la planification familiale, de la nutrition, des informations concernant la santé, de la gestion des services sanitaires, ainsi que sur l'amélioration des effectifs et des qualifications des agents de santé afin d'apporter aux plus démunis les soins nécessaires.
S'appuyant sur ce cadre, le Plan d'action pour la santé génésique précise l'engagement de la Banque mondiale pour 2010-2015, lequel se concentre sur 57 pays prioritaires présentant un taux élevé de fécondité, de mortalité et d'incapacité maternelles, et un niveau de prévalence des infections sexuellement transmissibles (IST) supérieur à la moyenne.