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Niger - Vue d'ensemble

LE PAYS EN BREF

Situé au cœur du Sahel, le Niger a une économie peu diversifiée, dépendante de l’agriculture pour 40 % de son PIB.  Le niveau de pauvreté extrême devrait atteindre 44,1 % en 2023 en raison de la croissance négative par habitant et de l'inflation croissante, ce qui augmentera la population extrêmement pauvre de 700 000 personnes, portant le total à 12 millions en 2023.

En septembre 2023, le Niger accueillait plus de 700 000 personnes déplacées, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des personnes déplacées à l'intérieur du pays. Entre août et début septembre 2023, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avait enregistré l'arrivée de plus de 6 900 demandeurs d'asile au Niger, principalement originaires du Tchad, du Nigéria et du Burkina Faso.

Contexte politique

Candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum a été élu à la présidence lors des élections de décembre 2020 et février 2021. Il est le premier à succéder de façon démocratique à son prédécesseur. Mais le 26 juillet 2023, des membres de sa garde présidentielle le démettent de ses fonctions ce qu'ils justifient disant vouloir éviter de nouveaux problèmes économiques et sécuritaires. À la suite de ce coup, lors d'un sommet d'urgence, organisé au Nigeria le 30 juillet 2023, la CEDEAO a exigé que Bazoum soit rétabli dans ses fonctions. Et indiquant que dans le cas contraire, "toutes les mesures" seraient prises pour rétablir l'ordre constitutionnel. "Ces mesures peuvent inclure l'utilisation de la force à cet effet". La CEDEAO a imposé des sanctions financières aux putschistes et au pays, gelant "toutes les transactions commerciales et financières" entre les États membres et le Niger, l'un des pays les plus pauvres du monde.

Situation économique

La croissance du PIB réel en 2023 avait été projetée à 6,9 %, sur la base d'une performance moyenne de l'agriculture et d'une production pétrolière à grande échelle entrant en service à la fin de l'année. Le coup d'État et ses conséquences ont considérablement affecté les perspectives de croissance. Si les sanctions et la pause dans le financement du développement international se poursuivent jusqu'à la fin de 2023, et si les performances agricoles sont légèrement inférieures à la moyenne, la croissance pourrait tomber à 2,3 % (-1,5 % en termes par habitant).

Les sanctions commerciales de la CEDEAO (sans exemptions) ainsi que la fermeture des frontières réduiront considérablement les exportations (y compris les exportations de pétrole brut par le nouvel oléoduc - qui devrait maintenant être reporté à 2024 - et l'uranium) et les importations (denrées alimentaires, électricité), y compris avec les pays non-membres de la CEDEAO.

Les sanctions financières mises en œuvre par la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), notamment le gel des comptes du gouvernement et des entreprises publiques, la perte d'accès aux guichets de liquidité à long terme et au marché régional de la dette, associées à une réduction significative de l'aide budgétaire extérieure et du financement de projets par les partenaires de développement, réduiront la consommation et l'investissement du gouvernement. La croissance de l'investissement privé sera ralentie par l'incertitude politique et la réduction des liquidités dans le secteur bancaire.

Ces sanctions devraient freiner la croissance de l'industrie manufacturière en raison des pénuries d'électricité dues à l'arrêt des exportations d'électricité du Nigeria vers le Niger, et la réduction des investissements pèsera sur le secteur de la construction. Les secteurs du commerce, des transports et des services financiers devraient se contracter. L'agriculture pourrait être une source de résilience économique, mais certains signes indiquent que la récolte pourrait être inférieure à la moyenne.

Perspectives

La croissance pourrait rebondir à 12,8% (8,7% par habitant) en 2024 et rester élevée, à 7,4%   en 2025, si les éléments suivants se produisaient en 2024 : (i) levée des sanctions en début d’année ; (ii) démarrage de la production et des exportations de pétrole à grande échelle ; (iii) reprise du financement international du développement; et (iv) performances correctes de l'agriculture.

L'inflation pourrait tomber à 4 % en 2024 et à 3 % en 2025 à la suite de la levée des sanctions et de la modération de l'inflation alimentaire. Avec une croissance robuste du PIB par habitant et une inflation plus faible, le taux d'extrême pauvreté devrait progressivement diminuer de 5,4 points de pourcentage, pour atteindre 38,7 % en 2025, et le nombre de pauvres absolus pourrait diminuer pour atteindre 11,3 millions de personnes, ces projections dépendant essentiellement des politiques qui transmettent les rentes pétrolières et gazières à l'ensemble de la population, et en particulier aux populations défavorisées.

Avec le début des exportations de pétrole, le déficit de la balance courante devrait se réduire de manière significative à moyen terme. L'augmentation des recettes pétrolières et les mesures visant à améliorer les recettes non pétrolières soutiendraient un assainissement budgétaire à moyen terme qui verrait le ratio dette/PIB diminuer à partir de 2024.

En l'absence d'une résolution politique, les perspectives sont très incertaines. Outre les risques de chocs climatiques et de chute des prix mondiaux du pétrole, auxquels le Niger devrait normalement faire face, les risques de dégradation de l'environnement sont également importants. Les perspectives de croissance et de pauvreté sont soumises à une crise politique prolongée, de sanctions qui durent au-delà de 2023, une pause continue des grands projets d'infrastructure internationaux et de leur financement, et la détérioration de la situation en matière de sécurité.

Dernière mise à jour: 10 oct. 2023

FINANCEMENTS

Niger: Engagements par exercice (en millions de dollars)*

*Les montants comprennent les engagements de la BIRD et de l’IDA
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