Le Groupe de la Banque mondiale joue un rôle clé pour l’avancement de l’inclusion financière dans le monde, pour de multiples raisons : son expertise du secteur financier, ses relations étroites et son dialogue avec les pays, ses instruments de financement et de partage du risque, ses capacités de recherche et la richesse de ses bases de données, et, enfin, son pouvoir d’influence auprès des organismes de normalisation et du G20.
Ses travaux sur la question sous-tendent également les initiatives de l’institution dans d’autres champs du développement, comme la dématérialisation des transferts financiers, le soutien aux PME et à l’agriculture ou encore l’initiative en faveur de l’identification pour le développement (ID4D) (a).
Pour réaliser l’inclusion financière, un pays doit pouvoir compter sur l’engagement politique de ses dirigeants et une saine coordination entre les acteurs publics et privés concernés. Il doit également installer les conditions propices et se doter de politiques plus générales pour promouvoir un accès responsable aux services financiers, des capacités financières, des produits innovants et des mécanismes de délivrance ainsi que des données de qualité pour informer les décisions politiques.
Deux initiatives mobilisant l’ensemble du Groupe de la Banque mondiale visent à promouvoir l’accès aux services financiers et l’inclusion financière :
Universalisation de l’accès aux services financiers à l’horizon 2020 (UFA) : en 2013, l’institution s’est engagée à bancariser 1 milliard d’adultes à travers l’initiative UFA (a), dont l’objectif est de faire en sorte que, partout dans le monde, chacun dispose d’un compte courant pour déposer de l’argent mais aussi envoyer et recevoir des paiements. Si l’initiative UFA2020 privilégie les 25 pays où se concentrent 73 % des populations exclues des services financiers, le Groupe de la Banque mondiale collabore avec quelque 80 pays pour améliorer l’inclusion financière et l’accès aux services financiers. Sur la base des données de décembre 2017, ses conseils, son assistance technique et ses financements permettront de faire en sorte que 738 millions de personnes supplémentaires disposent d’un compte bancaire d’ici 2020 (l’objectif étant d’atteindre 1 milliard d’adultes). Suivez les progrès vers l’universalisation de l’accès aux services financiers (a).
Programmes d’évaluation du secteur financier (PESF) : avec la priorité accordée par les pouvoirs publics et les organismes de normalisation à l’accès aux services financiers, les thèmes liés à l’inclusion financière occupent désormais une place centrale dans les PESF (a), ces évaluations mises au point par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international pour renforcer la stabilité des systèmes financiers et qui couvrent un large éventail de problématiques sectorielles.
Le Groupe de la Banque mondiale a opté pour une approche intégrée et unifiée afin d’aider les pays à promouvoir l’accès aux services financiers et une inclusion financière responsable, qui s’articule autour de neuf axes interdépendants :
- stratégies nationales pour l’inclusion financière (a) : fournir une assistance technique aux gouvernements pour la conception et l’application de feuilles de route et de plans d’action nationaux et infranationaux au service de leurs objectifs d’inclusion financière ;
- modernisation des systèmes de paiement de masse et du gouvernement : aider les pays à concevoir des stratégies promouvant la substitution de paiements électroniques à l’argent liquide et la monnaie papier. De nombreux pays ont réussi à dématérialiser les paiements du gouvernement en transférant toutes les sommes dues sur des comptes bancaires, avec en général pour effet une baisse des coûts et une augmentation de l’accès aux services financiers. Cela a également induit une diminution des frais de gestion, sans parler des déperditions liées à la corruption et à la fraude ;
- réforme des systèmes nationaux de paiement, y compris les marchés des transferts de fonds : réaliser un diagnostic approfondi des systèmes de paiement et de règlements des pays, y compris des marchés des transferts de fonds, et présenter des pistes d’amélioration ;
- diversification des services financiers aux particuliers : soutenir les réformes de l’environnement juridique, réglementaire et politique, le renforcement des capacités des inspecteurs, la conception des programmes publics afin d’élargir l’accès à toute une gamme de services financiers, y compris l’épargne, l’assurance et le crédit, de manière à ce que les comptes courants ouvrent la voie à une inclusion financière totale ;
- mobilisation des nouvelles technologies au service de l’inclusion financière : œuvrer avec les autorités nationales à la création d’un environnement porteur pour exploiter toutes les opportunités liées à la « fintech » et aux nouvelles technologies, rééquilibrer la donne et élargir l’accès aux services financiers. Le Groupe de la Banque mondiale soutient également les travaux du G20 en lien avec la « fintech » ;
- renforcement de la concurrence et développement des points d’accès : soutenir les réformes de la réglementation et de la supervision pour élargir l’accès et garantir des règles du jeu identiques aux acteurs bancaires et non bancaires (ou aux prestataires de services non conventionnels), à l’image des sociétés de télécommunications, des entreprises spécialisées dans la « fintech », des postes, des coopératives et des réseaux d’agents ;
- protection des consommateurs de services financiers : s’employer à renforcer le cadre juridique et réglementaire régissant la protection des consommateurs de services financiers (a), la divulgation d’informations et la transparence, y compris à travers des conseils sur les dispositifs institutionnels et les mécanismes de réparation ainsi que le renforcement des capacités ;
- connaissance des produits et services financiers : aider les gouvernements à concevoir des stratégies nationales d’éducation financière (a), collecter des données et organiser des enquêtes pour mesurer le niveau de connaissance du secteur financier, les capacités et la sensibilité à ces questions mais également concevoir et évaluer les programmes de renforcement des capacités financières ;
- données sur l’inclusion financière : les enquêtes réalisées par le Groupe de la Banque mondiale à l’échelle mondiale et nationale fournissent des données et des informations sur l’inclusion financière. C’est le cas notamment avec Global Findex (a), qui couvre plus de 150 000 personnes dans 140 pays, l’enquête mondiale sur les systèmes de paiement (a), qui porte sur les autorités de réglementation de 120 pays en s’attachant aux infrastructures financières impliquées dans les paiements et l’argent mobile, ou encore l’enquête mondiale sur l’inclusion financière et la protection des consommateurs (FICP) (a), elle aussi menée auprès des autorités de réglementation dans 120 pays pour évaluer les conditions régissant l’inclusion financière et la protection des consommateurs. La Banque réalise également des diagnostics nationaux et des enquêtes sur les capacités financières et la protection des consommateurs (a) et le financement des petites et moyennes entreprises (a). Enfin, sa base de données sur les frais d’envoi et de réception associés aux transferts de fonds dans le monde couvre 365 couloirs de transfert.
Le Groupe de la Banque mondiale œuvre par ailleurs en faveur de l’inclusion financière par l’entremise de différents programmes internationaux de fonds d’affectation spéciale.
L’initiative mondiale pour l’inclusion financière (FIGI) (a), qui a vu le jour en 2017, promeut la recherche dans la finance numérique et vise à accélérer l’inclusion financière numérique. Ce programme porte sur trois pays pilotes (Chine, Égypte et Mexique) et bénéficie du soutien de l’Union internationale des télécommunications (UIT), du Comité sur les paiements et les infrastructures de marché (CPMI) et de la Fondation Bill & Melinda Gates.
Le programme du Cadre d’appui à l’inclusion financière (FISF) (a), lancé en 2013, soutient les réformes et les initiatives des pays pour atteindre leurs objectifs d’inclusion financière. Le FISF (a) permet d’élargir et d’exploiter les activités de dialogue, d’analyse et de financement de l’inclusion financière du Groupe de la Banque mondiale. Le programme couvre actuellement huit pays et bénéficie du soutien du ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et de la Fondation Bill & Melinda Gates.
Le programme (HiFi) (a), qui vise à tirer parti de l’innovation pour renforcer l’inclusion financière, propose une assistance technique aux prestataires de services financiers pour les aider à mettre en place des modèles commerciaux axés sur la technologie afin de répondre aux besoins des personnes mal desservies. Fournissant également une expertise pour aider les pays en développement à moderniser leurs systèmes de paiement au niveau du gouvernement, du commerce de détail et des transferts de fonds, il bénéficie du soutien du Département britannique pour le développement international (DfID) et est mis en œuvre par le Groupe de la Banque mondiale.
Le fonds d’affectation spéciale pour la protection des consommateurs et la connaissance du secteur financier (CPFL) apporte une assistance technique par l’intermédiaire des programmes existants de protection des consommateurs et de connaissance du secteur financier (a) afin d’améliorer la législation et la réglementation renforçant les obligations de divulgation d’informations aux consommateurs et interdisant les pratiques commerciales abusives et instaurant des dispositifs juridiques efficaces en cas de litige, tout en s’attachant à améliorer les connaissances des consommateurs et leur sensibilisation aux services financiers, surtout parmi les populations pauvres et vulnérables. Il bénéficie du soutien du Secrétariat d’État aux affaires économiques (SECO) de la Suisse.
Le Groupe de la Banque mondiale collabore avec des organismes de normalisation du monde entier pour concevoir des initiatives en la matière et organiser des forums.
Le Groupe de la Banque mondiale est l’un des partenaires d’exécution du Partenariat mondial pour l’inclusion financière du G20 (GPFI) (a), une plateforme rassemblant tous les pays du G20, les pays non membres intéressés et d’autres acteurs concernés afin d’œuvrer en faveur de l’inclusion financière. Sous la présidence de la Chine, il a contribué à la formulation des Principes de haut niveau du G20 sur l’inclusion financière numérique (a) et fourni des éléments techniques pour définir les nouveaux indicateurs du G20 en la matière. Ces huit principes, qui encouragent les gouvernements à exploiter le potentiel du numérique pour l’inclusion financière, constituent un outil de référence utilisé par de nombreux pays. Ils servent de socle à une action publique coordonnée pour la promotion de l’inclusion financière via les technologies numériques, et placent les intérêts des consommateurs au premier rang des préoccupations des pouvoirs publics en mettant l’accent sur la protection des consommateurs et l’importance de l’éducation financière.
Un rapport consacré aux aspects de l’inclusion financière liés aux paiements met en exergue sept principes directeurs et suggère des pistes d’action pour améliorer l’accès aux comptes courants. Il a été élaboré par un groupe de travail sur la réglementation financière présidé par le Comité sur les paiements et les infrastructures de marché (CPMI) et le Groupe de la Banque mondiale.