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ARTICLE 08 juillet 2021

Kenya : transformer le secteur du transport grâce à l’intégration numérique

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The semi-autonomous National Transport and Safety Authority (NTSA) harmonizes the operations of key road transport departments.

Photo: ©Kenya National Highways Authority


Chiffres clés

  • Plus d’un million de véhicules ont été enregistrés à travers une plateforme électronique sécurisée
  • L’introduction des TIC dans le secteur des transports a conforté la réputation de « Silicon Savannah » de l’Afrique dont jouit le Kenya

Avant 2014, les aspirants conducteurs kényans devaient s’adresser à plusieurs bureaux officiels pour obtenir leur permis de conduire. L’éparpillement des services et l’enregistrement manuel créaient des vides juridiques dans lesquels se sont engouffrés des cartels proposant des permis et des registres de véhicules à moteur falsifiés — avec, à la clé, une économie souterraine florissante exposant les banques et les compagnies d’assurance à des fraudes et des pertes potentielles.

En réaction, le gouvernement a créé l’Autorité nationale des transports et de la sécurité (NTSA), un organisme semi-autonome chargé d’harmoniser les opérations des principaux départements responsables du transport routier et de gérer la sécurité routière.

Rationnel, le système mis en place par la NTSA est sûr et efficace. Les démarches qui prenaient des semaines, voire des mois, sont désormais instantanées — une optimisation qui a contribué à faciliter le commerce régional et réduire le coût des affaires en Afrique de l’Est.

Pour gérer les services de transport essentiels, la NTSA a lancé en 2016 une plateforme électronique reposant sur un système de gestion intégrée des transports et baptisée TIMS.

« La création de la plateforme TIMS nous a facilité la tâche », témoigne Richard Kanoru, secrétaire général de la Matatu Transport Vehicles Association, qui gère les fourgonnettes et les minibus (ou « matatu ») au cœur du transport de passagers dans tout le pays. « D’un simple clic et en cinq minutes, n’importe quel chauffeur de matatu peut obtenir toutes les autorisations nécessaires à son activité. Nos coûts d’exploitation ont considérablement diminué car nous n’avons pas besoin d’intermédiaires pour obtenir les services de la NTSA. »

La plateforme TIMS a vu le jour grâce à un financement de l’IDA au titre du projet régional de facilitation du transport, du commerce et du développement en Afrique de l’Est — un crédit de 500 millions de dollars approuvé en juin 2015 pour améliorer le transport et les échanges entre le Kenya et ses partenaires de la sous-région.

Cet outil numérique sophistiqué mais facile d’accès intègre différents services (immatriculation des véhicules à moteur et transferts de propriété, délivrance des permis et contrôle technique) dans un portail en ligne sécurisé public. La plateforme propose un système de paiement sécurisé et transparent, sans échange d’argent liquide, directement connecté aux opérateurs de téléphonie mobile et aux banques en ligne, qui sont désormais largement utilisés au Kenya pour effectuer des paiements. Un service intégré de messagerie SMS informe les utilisateurs de l’état de leurs demandes.

En outre, grâce à sa base de données sécurisée reliée à d’autres organismes publics, comme les autorités fiscales et les services nationaux d’état civil, le système peut vérifier automatiquement les données personnelles des demandeurs.

La plateforme réunit également toutes les parties prenantes du secteur des transports — agences gouvernementales, institutions financières, concessionnaires automobiles, milieux diplomatiques, opérateurs de services de transport public et usagers. La consolidation des données a aidé les instances en charge de la sécurité nationale et les services chargés des contrôles routiers à lutter contre la criminalité. Elle a également permis aux institutions financières, notamment les banques et les compagnies d’assurance, d’accéder à des données vérifiables sur un site sécurisé et de limiter ainsi les possibilités d’accès frauduleux au crédit et aux indemnisations.

Depuis 2017, plus d’un million de véhicules et de motos ont été enregistrés sur la plateforme TIMS. Les vignettes électroniques remplacent désormais les macarons physiques dans les transports publics et plus d’un demi-million de demandes de permis de conduire intelligents ont été traitées. Les données relatives à chacun de ces documents sont stockées sur une puce intégrée à la plateforme TIMS et peuvent être consultées n’importe où par les forces de l’ordre, grâce à la technologie mobile.

Au Kenya, les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont devenues un levier important du développement économique et de la création d’emplois dans tous les secteurs d’activité. L’introduction des TIC dans les transports a conforté la réputation de « Silicon Savannah » de l’Afrique dont jouit le pays.



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