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L'état de la région Afrique en 2014 : faire en sorte que la croissance améliore les conditions de vie

11 octobre 2014

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World Bank Africa Region Chief Economist Francisco Ferreira outlines Africa’s growth prospects and their impact on poverty. 


LES POINTS MARQUANTS
  • Bien que l'Afrique continue d'enregistrer une forte croissance, celle-ci ne s'est pas traduite par une baisse suffisamment rapide de la pauvreté et par une amélioration des conditions de vie des populations.
  • Si l'agriculture emploie toujours la majorité des travailleurs d'Afrique et contribue à faire reculer la pauvreté, elle se développe à un rythme nettement moins rapide que les secteurs des services et des ressources naturelles.
  • Il existe également un certain nombre de risques susceptibles de freiner la croissance, notamment l'épidémie d'Ebola qui sévit actuellement.

WASHINGTON, 11 octobre 2014 - Si l'Afrique subsaharienne a connu une croissance économique soutenue au cours des 20 dernières années, celle-ci ne s'est pas traduite par une réduction suffisamment rapide de la pauvreté, laquelle reste bien plus profonde et omniprésente en Afrique que dans le reste du monde.

« Cette question est au cœur des préoccupations du Groupe de la Banque mondiale », a affirmé Francisco H.G Ferreira, économiste en chef pour la Région Afrique de la Banque mondiale, lors d'un événement intitulé « L’état de la région Afrique » qui s'est déroulé dans le cadre des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI. 



« We don’t care about growth per se, we care about growth as a means to something. In this institution, we care about growth as a way of improving the living standards of people. We care about poverty reduction. »
Francisco Ferreira

Francisco H.G. Ferreira

WBG chief economist for the Africa Region


niveau de vie des gens. Notre réelle préoccupation, c'est la réduction de la pauvreté. »

En s'appuyant sur des analyses issues de publications récentes, dont notamment la dernière édition d’Africa’s Pulse et un rapport consacré à l'impact économique de l’épidémie d’Ebola, M. Ferreira a animé une table ronde autour d'une présentation soulignant la faiblesse du lien entre croissance et réduction de la pauvreté, et la nature inégale de la croissance entre les différents pays, secteurs et régions du continent africain.

Par exemple, bien que l'agriculture continue de se développer et d'employer la majorité des travailleurs d'Afrique subsaharienne, les secteurs des services et des ressources naturelles enregistrent une croissance bien plus rapide. Le secteur manufacturier connaissant également une croissance plus lente, ce paysage change radicalement la façon dont le Groupe de la Banque mondiale envisage la transformation structurelle en Afrique, selon M. Ferreira.

Favoriser l'augmentation de la productivité agricole reste essentiel, mais les données montrent que les services jouent un rôle d'« ascenseur social » pour sortir les gens de la pauvreté, a-t-il insisté. Le secteur des services a connu une solide croissance, et il a un impact considérable sur la pauvreté, ce qui amène le Groupe à examiner comment les populations pourraient profiter davantage de ses retombées et comment les politiques publiques pourraient y contribuer.

De plus, a ajouté M. Ferreira, le déclin du secteur manufacturier en Afrique s’expliquent par des facteurs auxquels il est possible de remédier en formant une main d'œuvre qualifiée et une énergie abordable et fiable, et en réduisant les frais liés aux transports, aux échanges et aux transactions.

« On comprend mieux la faiblesse du secteur manufacturier quand on considère toutes les difficultés auxquelles les entreprises sont confrontées », a-t-il déclaré. « Mais nous ne devons pas pour autant abandonner ce secteur. »

Tout en s'intéressant lui aussi au secteur manufacturier et à celui des services, Newai Gebre-ab, ministre et conseiller économique du Premier ministre éthiopien, a rappelé à l'assemblée l'importance de l'agriculture pour atteindre une croissance rapide et durable.

« Bien qu'il soit efficace pour créer des emplois, le secteur des services n’est pas un secteur moteur », a affirmé M. Gebre-ab. « C’est l'agriculture qui est à la base d'une croissance rapide et durable. »

Enfin, Amadou Cissé, ministre nigérien du Plan, a mis l'accent sur certains risques propres au Niger qui suscitent des difficultés économiques pour le pays, à savoir, d’une part, la nécessité de mettre en place des processus d'intégration régionale, et, d’autre part, l'urbanisation, celle-ci se traduisant par l'incapacité des populations rurales pauvres à tirer parti des richesses que génèrent les zones urbaines.

« Les politiques de développement et de transformation de l'économie visant à réduire la pauvreté que nous adoptons aujourd’hui doivent absolument tenir compte de ce contexte », a-t-il ajouté. « Nous devons veiller à ce que les mesures adoptées ne viennent pas exacerber les problèmes existants. »

D'autres risques freinent également la croissance à l'échelle du continent, a conclu M. Ferreira, notamment les déficits budgétaires, l'épidémie d'Ebola qui sévit actuellement et une nouvelle source de conflits : le terrorisme. 


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