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Emploi, genre, participation citoyenne et innovation : la société civile camerounaise en action

23 septembre 2011



YAOUNDÉ, 23 septembre 2011 – L’emploi, les inégalités de genres et les changements climatiques sont à l’ordre du jour durant les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International les 23 au 25 Septembre 2011 à Washington, DC.

Au Cameroun, la compétition « Foire aux Idées pour le Développement » a démontré la capacité de la Société Civile à proposer des initiatives innovantes sur ces thèmes.

La Banque mondiale - grâce au fonds fiduciaire « Governance Partnership Facility (GPF) » - a lancé au Cameroun en avril 2011 la compétition « Foire aux Idées pour le Développement », dans le but d’impliquer davantage la société civile dans la gestion des affaires publiques au niveau local.

Sous le thème « Renforcer la participation citoyenne pour une meilleure gouvernance locale dans l’Education, la Santé, et la Gestion des Ressources Forestières », la Foire aux Idées est une plateforme d’échange autour des questions de gouvernance locale qui affectent le développement du pays. Plus de 200 organisations de la société civile ont soumis leurs propositions de projets, parmi lesquelles 30 ont été sélectionnées pour participer à la finale de la compétition en juillet 2011 dans la capitale du pays, Yaoundé.

Des idées novatrices pour la bonne gouvernance locale qui combinent création d’emplois pour les femmes et gestion durable des ressources naturelles

La « Foire aux Idées pour le Développement » a été l’occasion pour la société civile de faire des propositions concrètes en vue de résoudre non seulement les maux qui minent le développement local et l’accès aux services publics, mais aussi les problèmes d’emploi des femmes et de gestion durable des ressources.

Par exemple, le projet présenté par le Centre Africain des Technologies Appropriées et des Energies Nouvelles et Renouvelables (ACREST) propose un modèle de gestion participative et environnementale des déchets communautaires en utilisant des briques de biogaz et des fours améliorés. L’idée est de convertir les déchets agricoles biodégradables en énergie pour la cuisine, diminuant l’usage de charbon de bois et contribuant ainsi à réduire le taux de déforestation. En formant des jeunes dans l’utilisation de ces nouvelles techniques, ACREST ne joue pas seulement un rôle pour combattre le changement climatique, mais l’ONG participe aussi à l’auto-emploi.

Le Cameroon Gender and Environment Watch ( CAMGEW ) travaille en particulier avec les femmes pour mettre sur pied des activités génératrices de revenus et soucieuses de l’environnement, notamment en soutenant entre autres l’apiculture forestière. Le taux de participation des femmes dans la vie active au Cameroun est de 54,5% chez les adultes et 38,2% chez les jeunes (15-24 ans), ce qui est en dessous de la moyenne en Afrique subsaharienne (62,5% et 50,7% respectivement), selon les données disponibles.

Entre autres idées innovantes présentées, on pourrait citer le projet du groupe AC Corruption, pour qui il existe une distribution ineffective des médicaments subventionnés dans les hôpitaux et trop de corruption. Aussi se propose-t-il d’utiliser le système de « crowd-sourcing » d’Ushahidi,  afin de permettre un suivi en ligne et géo-référencé des dénonciations citoyennes en cas de violations des droits d’accès aux médicaments dans les hôpitaux.

Après deux jours de discussions avec un jury mixte, indépendant et constitué d’experts nationaux et internationaux dans les secteurs de l’éducation, la santé et la gestion des ressources forestières, les gagnants ont été annoncés par M. Roger Milla, célébrité du monde du football: 15 organisations ont obtenu un financement pour la mise en œuvre de leurs projets, pour un montant compris entre 7 et 12 millions de FCFA par projet.

« Être retenu par la Banque mondiale c’est une fierté par rapport au parcours que nous avons suivi ; j’avoue que c’est une initiative particulière pour le Cameroun, pour mon organisation, mes collègues, les membres de notre conseil d’administration… et je pense que le vrai défi c’est de changer les mentalités sur le terrain », a souligné un représentant du groupe Alternatives Durables pour le Développement.

La Foire aux Idées 2011 a mis en lumière des idées innovantes et bien que toute n’aient pas été sélectionnées pour financement, toutes méritent d’être appréciées.


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