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La recherche est essentielle pour renforcer la productivité agricole au Mali, affirme le Président de Banque mondiale

20 décembre 2010


LES POINTS MARQUANTS
  • Le Centre de recherche de Sotuba aide le Mali à promouvoir son secteur agricole
  • Le pays a vu ses exportations de mangue progresser de 3000 tonnes à 11 000 tonnes en l’espace de cinq années seulement
  • Un crédit de la Banque mondiale d’un montant de 45 millions de dollars contribue à la productivité agricole au Mali

BAMAKO, 20 décembre 2010 – Le recherche doit être le socle de l’agriculture du Mali si ce pays entend doper la productivité, renforcer la sécurité alimentaire, créer des emplois et accroître les revenus des agriculteurs, a déclaré dimanche le Président du Groupe de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick.

« La recherche est au début du processus, que ce soit pour accroître la production, acquérir une meilleure connaissance des différentes plantes, aider les producteurs de manière à ce qu’ils préservent autant que possible leur production », a confié M. Zoellick aux journalistes.

Il s’exprimait lors d’une visite à SOTUBA, un site public de 250 hectares consacré à la recherche agricole situé à environ 10 kilomètres du centre de Bamako, la capitale malienne. SOTUBA consacre exclusivement ses recherches aux produits pour lesquels le Mali jouit d’un avantage compétitif.

Outre ses rencontres avec les chercheurs, M. Zoellick, qui était accompagné par la Vice-présidente pour la région Afrique de la Banque mondiale, Obiageli Ezekwesili, a eu des échanges avec les agriculteurs. Plusieurs d’entre eux ont confirmé les augmentations importantes des rendements de la banane, de la tomate, de la pomme de terre, de l’échalote ou de l’oignon, de la papaye et de la mangue venant de leurs exploitations.

La hausse de la productivité a entraîné presque le quadruplement des exportations de mangues du Mali, qui sont passées d’environ 3000 tonnes à 11 000 tonnes au cours des cinq dernières années. L’exploitation de nouvelles variétés de mangues, qui produisent 400 arbres à l’hectare, a entraîné la multiplication par quatre de la production, qui était de 100 arbres à l’hectare au moment où était appliquée l’ancienne variété. Le rendement de la banane s’est développé, passant de 6 à 8 tonnes à l’hectare à 13 à 15 tonnes à l’hectare.

La station de recherche fournit aussi de nouvelles races de poulets dont la production d’œufs oscille entre 60 à 80 œufs par mois et 160 à 170 œufs par mois. La production de viande a augmenté de 800 grammes à 1600 grammes par poulet.

« Une femme m’a parlé d’une augmentation de sa production de poulets et d’œufs, tandis qu’une autre a évoqué son activité de vente d’oignons séchés », a déclaré M. Zoellick plus tard aux journalistes. « Nous soutenons les initiatives qui aident les femmes à créer des entreprises », a-t-il ajouté.

M. Zoellick s’est réjoui du fait que le Mali consacre une part considérable de ses dépenses à l’agriculture, mais a aussi exhorté le ministre malien des Finances qui, avec le ministre de l’Agriculture, s’est joint à lui pour la visite sur le terrain, à faire encore plus pour l’agriculture.

Le secteur agricole malien, a déclaré M. Zoellick, « recèle un énorme potentiel pour la création d’activités génératrices de revenus et l’amélioration des conditions de vie des Maliens ». Les premiers résultats des études menées confirment ce constat.

Des biotechnologies (les techniques in-vitro) sont en train d’être introduites pour développer une production locale de 1500 tonnes de semences de pommes de terre qui pourraient permettre au Mali de réduire de moitié les importations en provenance d’Europe. De nouvelles variétés de niébé (haricot) ont été mises au point et adaptées à différentes conditions agro-écologiques au Mali, entraînant ainsi des accroissements de rendement de 250 à 750 kilogrammes à l’hectare et à hauteur de 1200 tonnes à l’hectare si l’on y ajoute le fourrage. Une chaîne d’approvisionnement en semences fiable pour la production de fourrage est en train d’être mise en place pour l’introduction de nouvelles cultures fourragères (résistantes aux inondations et aux sécheresses) dans le système traditionnel des petites exploitations agricoles, stimulant ainsi l’élevage laitier et l’élevage de bovins.

Avec 46 millions d’hectares de terres arables inexploitées, le Mali consacre actuellement plus de 10 % de son budget au développement agricole, dont une grande partie est consacrée à la recherche agronomique et à la distribution des technologies aux agriculteurs par le biais des services de vulgarisation.

Pour sa part, la Banque mondiale fournit une assistance technique et financière à SOTUBA depuis au moins deux décennies. Elle a contribué à la relance des activités de recherche, au financement d’agents de vulgarisation et aux efforts pour responsabiliser les producteurs.

Un crédit financé par l’IDA d’une valeur de 45 millions de dollars (approuvé par le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale en 2005) diffuse les technologies d’irrigation innovantes, en mettant un accent particulier sur l’irrigation goutte à goutte, qui permet d’économiser 75 % d’eau ; mais aussi les techniques d’irrigation à petite échelle par pulvérisation et par giclée, qui sont toutes très importantes pour un pays semi-aride comme le Mali.

Un cofinancement de l’IDA/FEM et de l’UE/FIDA d’un montant total de 135 millions de dollars, approuvé en juin 2010, diffusera les technologies auprès des petits exploitants afin d’accroître la productivité de types de cultures et de bétail ciblés, en accordant une attention particulière à la production de céréales pluviales, cultivées dans le cadre d’un mode de culture appelée mixte en association avec le coton et les légumineuses, tout en favorisant la production de fourrage, l’élevage laitier et la production animale.

SOTUBA vise non seulement à stimuler la production agricole et animale, mais accorde aussi une attention particulière aux céréales pluviales, associées au coton et aux légumineuses, à la production fourragère et à la  production laitière et animale.


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