Chine : Améliorer la gestion des ressources en eau et la lutte anti-pollution dans le bassin du Hai

09 avril 2013


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Le Groupe de la Banque mondiale

Dans le nord de la Chine, le Projet de gestion intégrée de l’eau et de l’environnement dans le bassin du Hai (2004 - 2011) a promu avec succès une approche intégrée de la gestion des ressources en eau et de la lutte anti-pollution dans la région, et a contribué à la restauration et à la protection de l’environnement, de l’écosystème et de la biodiversité de la mer de Bohai. Plus de 20 millions de personnes ont bénéficié de l’amélioration de la qualité de l’eau.

Défi

Le bassin du Hai s’étend sur six provinces et sur les municipalités de Pékin et de Tianjin, ce qui représente 15 % du produit intérieur brut de la Chine (PIB). Entre pollution, raréfaction de l’eau, diminution de l’approvisionnement en eau et inondations, la région a souffert de graves problèmes liés à l’eau, et l’eau disponible par habitant dans le bassin ne s’établissait qu’à 14 % de la moyenne nationale et environ 4 % de la moyenne mondiale.

La surexploitation des eaux souterraines, celle des eaux de surface (qui affecte les flux environnementaux), ainsi que leur pollution, ont conduit à la diminution et à la dégradation des ressources en eau et endommagé les milieux d’eau douce et les zones côtières du bassin du Hai.

Le bassin se déverse dans la mer de Bohai, une zone importante en termes d’écosystème et de ressources halieutiques. Or la forte pollution d’origine tellurique sévissant dans le bassin — venue des zones urbaines, industrielles, agricoles, etc. —, couplée à une surpêche, une réduction des apports d’eau douce et une destruction des habitats naturels, menaçait l’industrie de la pêche et affaiblissait toujours plus les nombreuses fonctions écologiques de la mer de Bohai.

Solution

Pour résoudre les problèmes rencontrés dans le bassin du Hai et l’écosystème connexe de la mer de Bohai, la Banque mondiale a aidé les autorités chinoises à développer et mettre en œuvre une approche intégrée de la gestion de l’eau et de l’environnement.

L’élaboration de plans de gestion intégrée de l’eau et de l’environnement a constitué une mesure de clé de ce projet. Elle a sous-tendu l’élaboration d’approches pragmatiques visant à mener à bien des opérations de coopération descendante, ascendante, verticale et horizontale au niveau du bassin, du sous-bassin et de la région, afin de réformer les activités terrestres qui dégradent les eaux marines.

Le projet a introduit une démarche novatrice de gestion de l’évapotranspiration qui vise à réaliser des économies d’eau réelles pour mettre un terme à la surexploitation des nappes phréatiques, fournir davantage d’eau de surface à des fins écologiques et alimenter la mer de Bohai. Des techniques de télédétection et des systèmes d’information géographique (SIG) ont été utilisés pour mettre au point des plans de réduction de l’évapotranspiration au niveau du bassin.


« Dans notre village, le cycle d’irrigation est tombé à 7 jours, alors qu’il était de 20 à 30 jours précédemment, et le temps de travail consacré à l’irrigation a diminué de 35 %. »

Témoignage d’un habitant lors d’une réunion dans le village de Beidonggu, dans le comté de Guantao (province du Hebei).

Résultats

Voici les résultats obtenus grâce au projet entre 2004 et 2011 :

  • Plus de 20 millions d’habitants vivant dans la zone concernée par le projet ont bénéficié des retombées de la réduction de la pollution dans le bassin du Hai (élimination des mauvaises odeurs, amélioration du paysage et des agréments du bassin).
  • À long terme, ces bénéfices s'étendront également aux pêcheurs et aux populations côtières grâce à une eau de meilleure qualité, des populations de poissons plus nombreuses et une plus grande biodiversité.
  • En 2010, dans les 16 comtés concernés par le projet, les rejets d’eaux usées annuels avaient baissé de 129,34 millions de tonnes par rapport à 2004. Dans le même temps, la charge polluante a diminué, à raison de 69 758 tonnes pour la demande chimique en oxygène et de 7 488 tonnes pour l’azote ammoniacal.
  • En 2010, dans les 16 comtés concernés par le projet, le volume total des eaux souterraines peu profondes surexploitées pour l’irrigation agricole était inférieur de 63,2 % à celui de 2004, et celui de l’exploitation de l’eau souterraine profonde avait baissé de 46 %.
  • La même année, le niveau d’évapotranspiration avait diminué de 54 mm par rapport au niveau de 2004.
  • Une nouvelle usine de traitement des eaux usées a été construite à Tianjin et des incitations financières ont été mises en place pour le traitement des eaux usées.
  • Les principaux polluants du canal de Dagu, dans le bassin du Hai, ont été évacués, soit 6,26 millions de m3 de sédiments polluants, 28 670 tonnes de pétrole, 1 820 tonnes de zinc et 13 378 tonnes d’azote total.
  • Plus de 400 associations d’usagers de l’eau ont été créées afin que les communautés elles-mêmes décident de la façon de gérer les ressources en eau, en particulier les économies d’eau, ainsi que l’exploitation et l’entretien des systèmes d’irrigation dans les exploitations agricoles.

« Le travail dans les champs a été réduit de 3 à 1 personne pour une même famille, et la présence sur place d’un homme n’est plus nécessaire. Ainsi, il est possible de tirer des revenus plus rémunérateurs d’autres domaines que l’agriculture, ce qui augmente considérablement les ressources des ménages.  »

Témoignage d’un habitant lors d’une réunion du village de Wuji Village, dans le comté de Cheng’an (province du Hebei).

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a accordé un financement de 16,96 millions de dollars. Le projet a été mis en œuvre conjointement par le ministère des Ressources en Eau et le ministère de la Protection de l’environnement chinois, les municipalités de Pékin et de Tianjin, et quatre provinces. Les autorités nationales et locales ont accordé un financement de contrepartie à hauteur de 17,56 millions de dollars.

Perspectives

Le projet a apporté des idées et des approches innovantes, et s’est révélé une expérience concluante pour la Chine dans la construction d’une société « économe en ressources » et « respectueuse de l’environnement ».

Il influencera considérablement les futures initiatives du pays, notamment sur les aspects suivants : collaboration concrète entre les services de l’État, amélioration des systèmes réglementaires et des institutions liés à l’eau, renforcement de la gestion de l’eau des bassins fluviaux et de l’environnement (à partir des connaissances existantes), mise en place de systèmes de services et de gestion de l’eau pilotés par les communautés, meilleure sensibilisation du public et de son implication.

MULTIMÉDIA

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20 millions
d'habitants ont bénéficié de l’amélioration de la qualité de l’eau.


CARTE DU PROJET



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