BRAZZAVILLE, 23 septembre 2025 - L’économie congolaise a enregistré une croissance modeste de 2,6% du PIB réel en 2024, marquant, pour la première fois depuis 2016, une progression modérée du revenu par habitant. Ce constat établi dans le nouveau rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de la République du Congo souligne que les progrès enregistrés ne se traduisent pas encore par une réduction significative de la pauvreté.
Intitulé « Améliorer la gestion du capital produit, humain et naturel pour accroître le niveau de vie en République du Congo », la douzième édition du rapport invite l’Etat à une gestion stratégique de sa dette et de sa trésorerie pour renforcer la viabilité budgétaire du pays et libérer son potentiel de croissance. Il appelle à protéger et à développer ses actifs pour améliorer le niveau de vie des populations.
La République du Congo a intensifié la mobilisation des recettes non pétrolières et a réalisé des progrès prometteurs dans les réformes de la gestion de la dette publique et de la trésorerie. Cependant, si l’endettement recule, les pressions de liquidité restent élevées, ce qui appelle à une gestion prudente de la trésorerie et à des efforts supplémentaires de rationalisation des dépenses publiques afin d’améliorer la soutenabilité budgétaire.
Portées par les politiques de contenu local, les filières agricoles se sont renforcées, tandis que la demande régionale a stimulé les exportations manufacturières. Dans le même temps, la contraction de la production pétrolière a mis en lumière la vulnérabilité d’une économie encore tributaire des hydrocarbures, rappelant l’urgence d’accélérer sa diversification. Une diversification qui avance mais avec une absorption de main-d’œuvre limitée.
À moyen terme, la croissance est projetée à 2,8% en 2025, suivie d’une reprise graduelle en 2026 et 2027. Le recul des cours du pétrole et le resserrement des conditions financières mettront à l’épreuve la résilience budgétaire et extérieure du pays.
Le rapport souligne que le pays dispose d’atouts considérables, portés par son capital humain et son capital naturel. Ses forêts, qui couvrent plus de 69% du territoire, stockent près de 16 milliards de tonnes de carbone et rendent des services écosystémiques essentiels. Ces richesses offrent un potentiel considérable : une meilleure gestion du capital naturel, combinée à un renforcement des investissements dans le capital humain, peut élever durablement la richesse par habitant.
« Pour un pays à forte densité forestière comme la République du Congo, il est essentiel de disposer d’un mécanisme de financement mondial efficace pour transformer les services de rétention du carbone en avantages tangibles », affirme Cheick Fantamady Kanté, directeur de division de la Banque mondiale pour le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. « L’estimation de la valeur de ces services est une première étape cruciale, permettant aux décideurs politiques, à la société civile et au grand public de quantifier et de cibler les compensations nécessaires ».
Le rapport préconise de renforcer l’éducation et la santé, consolider la gouvernance forestière et promouvoir la transformation locale des ressources naturelles pour créer des emplois, mobiliser des financements climatiques et favoriser un développement durable.
Il conclut par un appel à la communauté internationale pour apporter à la République du Congo un soutien concerté et accru qui lui donnerait la capacité de bâtir une croissance plus résiliente, plus inclusive et pleinement respectueuse de son environnement — au service du bien-être de toutes ses populations.
Télécharger le rapport sur la situation économique de la République du Congo