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COMMUNIQUÉS DE PRESSE 11 octobre 2021

La crise de la COVID 19 aggrave la pauvreté et les inégalités au Tchad, des réformes ambitieuses sont nécessaires pour une relance inclusive et durable, selon la Banque mondiale

N’DJAMENA, 11 octobre 2021 — Le Tchad a réalisé des progrès en matière de réduction de la pauvreté au cours de la décennie 2010-2020, mais la crise de la COVID-19 a stoppé ces progrès en plongeant des centaines de milliers de Tchadien dans l’extrême pauvreté, selon quatre nouvelles études de la Banque mondiale publiées dans le cadre de la première ‘Semaine du Savoir’ organisée cette semaine pour marquer la journée mondiale de lutte contre la pauvreté à N’Djamena du 11 au 14 octobre 2021.

Les analyses de la Banque mondiale montrent que les populations continuent de faire face à d’énormes défis en matière d’accès aux services sociaux de base de qualité comme l’éducation, la santé ou l’eau potable. Alors que les ménages ruraux tirent plus de la moitié de leur revenu de l’agriculture, ils sont exposés à de nombreux chocs économique, climatique et sécuritaire et ne disposent pas de stratégies efficaces d’adaptation à ces chocs. Dans ce contexte de fragilité préexistante, la crise de la COVID-19 est venu aggraver les difficultés économiques et augmenter les inégalités, notamment de genre. Parmi les couches les plus vulnérables de la population, les ménages réfugiés et déplacés internes ont particulièrement souffert de la dégradation de la situation économique et sociale.

La semaine du savoir intitulée « Des réformes ambitieuses pour lutter contre la pauvreté », a pour objectif de nourrir le débat public sur les développements économiques récents et perspectives en matière de politiques macroéconomiques et sociales en faveur de la croissance et de la réduction de la pauvreté.

« Le thème de cette semaine du savoir est en parfaite harmonie avec le nouveau cadre de partenariat pays en cours d’élaboration entre le Tchad et la Banque mondiale. En outre, ces quatre rapports coïncident avec les efforts conjoints menés par la Banque mondiale et le gouvernement sur les questions de pauvreté, de genre, de conditions de vie des réfugiés et des communautés d’accueil, ainsi que d’investissements dans le capital humain », explique Rasit Pertev, Représentant Résident de la Banque mondiale pour le Tchad.

Au cours de cet évènement, la Banque présentera une série de quatre nouveaux rapports :

  • « La note sur la situation économique et de la pauvreté au Tchad » confirme que la pandémie de COVID-19 a fait dérailler la reprise en cours de l’économie tchadienne. Le PIB s'est contracté de 0,9% en 2020, mettant en évidence les faiblesses économiques liées à la dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier et à l'exposition à de multiples risques. La note explore comment soutenir la reprise économique en améliorant la gestion macroéconomique et budgétaire et en rétablissant la viabilité de la dette. Elle identifie comme réformes prioritaires le besoin de : i) renforcer la diversification économique pour élargir la base fiscale ; ii) améliorer l'efficacité des dépenses publiques pour fournir des services publics de meilleure qualité ; et iii) renforcer la gestion et la transparence de la dette.
  • « Le rapport sur les avantages économiques d’une société post COVID-19 soucieuse de l’égalité des genres au Tchad » analyse toutes les formes d'inégalité de genres, évalue leur impact économique et propose au gouvernement des options de politiques économiques pour y remédier. Le rapport note que les inégalités commencent dès l’entrée à l’école. Bien que l’écart d’assiduité scolaire entre les filles et les garçons tchadiens se soit réduit ces dernières années, les filles ont toujours des niveaux d'éducation et des résultats d'apprentissage inférieurs à ceux des garçons. La réduction des inégalités entre les sexes pourrait potentiellement augmenter le PIB par habitant jusqu'à 13,5 % d'ici 2050 par rapport aux niveaux de référence. Le rapport souligne la nécessité d'améliorer la productivité des femmes ; les résultats d'apprentissage des filles scolarisées ; et réduire la prévalence du mariage des enfants et des grossesses précoces.
  • « Le rapport sur l’évaluation de la pauvreté au Tchad » analyse l’évolution de la pauvreté au cours de la dernière décennie, avec un regard sur les sources de revenus des ménages ruraux, le capital humain et les différents types de chocs rendant les ménages tchadiens vulnérable à la pauvreté. Le rapport constate que 42% des Tchadiens vivent en dessous du seuil de pauvreté évalué à 242 094 francs CFA par an. Ces populations pauvres vivent essentiellement en milieu rural (89%) et vivent de l’agriculture (65% de leur revenus). Le rapport indique également que d’énormes efforts doivent être consentis pour améliorer le capital humain des enfants tchadiens à travers des investissements conséquents en éducation, santé et nutrition. Il met finalement en exergue l’importance des mécanismes de protection sociale pour renforcer la résilience des populations pauvres face aux différents chocs.
  • « Le rapport sur les réfugiés au Tchad : La voie à suivre » analyse la pauvreté et les conditions de vie des réfugiés tout en proposant des pistes de sortie de crise. Selon un des auteurs, Aboudrahyme Savadogo, « Le Tchad s’illustre comme étant l’un des premiers pays en Afrique Subsaharienne francophone à disposer d’informations détaillées sur la pauvreté et les conditions de vie des populations réfugiées ».

En tenant compte du contexte sanitaire mondial, ces rapports s’inquiètent du fait que les effets de la pandémie de la COVID-19 soient exacerbés pour les couches défavorisées et que la crise aggrave les vulnérabilités préexistantes. « La pandémie de la COVID-19 a considérablement perturbé la reprise de l’économique tchadienne qui s’était amorcée en 2018. Elle a aussi eu un impact négatif sur le revenu des ménages, l’éducation des enfants et a ainsi contribué à augmenter la pauvreté. Compte tenu des faibles marges de manœuvre budgétaire et des besoins importants en financement, des réformes audacieuses sont nécessaires pour redresser la situation », alerte Fulbert Tchana Tchana, économiste principal de la Banque mondiale pour le Tchad, auteur et coordonnateur de la « semaine du Savoir ».

Dernière mise à jour: 11 oct. 2021


COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2022/017/AFW 

Contacts

Au Tchad :
Edmond B. Dingamhoudou
+235 6543 0614
edingamhoudou@worldbank.org
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