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ARTICLE16 novembre 2022

La conservation des forêts au Costa Rica porte ses fruits

The World Bank

LES POINTS MARQUANTS

  • Le Costa Rica est devenu le premier pays d’Amérique latine et des Caraïbes à recevoir des paiements du Fonds de partenariat pour le carbone forestier de la Banque mondiale au titre de la réduction des émissions de carbone provenant du déboisement et de la dégradation des forêts, un mécanisme communément appelé REDD+.
  • Ce premier paiement (a) – de 16,4 millions de dollars pour des réductions d’émissions vérifiées de manière indépendante – est un grand pas en avant pour le Costa Rica.
  • Le financement climatique axé sur les résultats, à l’image des paiements pour les réductions d’émissions, est de plus en plus utilisé pour encourager l’action climatique et aider les pays à concrétiser leurs contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l’accord de Paris.

La réputation de chef de file mondial du Costa Rica pour l’action environnementale n’est plus à faire, notamment en ce qui concerne la conservation des forêts. C’est en effet le premier pays tropical (a) au monde à avoir inversé le processus de déforestation. Ses forêts tropicales humides qui abritent une grande biodiversité couvrent désormais près de 60 % du territoire, alors qu’elles n’en représentaient que 40 % en 1987 (a). En 2019, le Costa Rica a reçu le prix Champions de la Terre, la plus haute distinction environnementale des Nations Unies, pour son rôle dans la protection de la nature et son engagement en faveur de politiques ambitieuses de lutte contre le changement climatique.

Autre manifestation de son réel leadership en matière de climat : le Costa Rica est devenu en août le premier pays d’Amérique latine (et le deuxième pays du monde) à recevoir un paiement du Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF) (a) de la Banque mondiale au titre de la réduction des émissions de carbone provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD+ selon l’acronyme anglais). Le FCPF est un partenariat mondial qui rassemble des gouvernements, des entreprises, la société civile et des organisations de peuples autochtones afin d’aider les pays à établir les éléments constitutifs de la mise en œuvre de la REDD+. Le Costa Rica a défini une stratégie nationale REDD+ ainsi que des niveaux d’émission de référence pour les forêts, et mis en place des systèmes de surveillance des forêts nationales et des mesures de protection. Une large consultation publique a permis de mieux comprendre les facteurs sous-jacents de la déforestation et de la dégradation, à l’intérieur et à l’extérieur des districts forestiers.

Ces activités ont jeté les bases du grand programme de réduction des émissions (a) du Costa Rica avec le soutien du Fonds carbone du FCPF (a). Lancé en 2020, ce programme entend renforcer l’impact des politiques publiques des 30 dernières années qui ont permis de protéger les forêts du pays, qui s’étendent sur plus de la moitié des 5,1 millions d’hectares du Costa Rica. Ces politiques portent notamment sur l’amélioration de la gouvernance des aires nationales protégées – 26 % du territoire – et sur l’extension des programmes nationaux de gestion durable des forêts, de gestion des incendies et de restauration des paysages. L’objectif consiste également à étendre le programme de paiement des services environnementaux (a) du pays, qui offre des incitations aux agriculteurs ou aux propriétaires fonciers pour la conservation des forêts et l’augmentation des stocks de carbone grâce au reboisement, à la plantation d’arbres, à l’agroforesterie et à des méthodes sylvopastorales, une pratique agroforestière qui combine l’arboriculture et l’élevage du bétail.

« Notre programme de réduction des émissions prévoit de nouvelles incitations qui favorisent une plus grande implication des parties prenantes et l’adoption d’une approche plus productive de la foresterie », explique Jorge Mario Rodriguez, directeur exécutif du Fonds national de financement de la foresterie du Costa Rica (FONAFIFO).  

Notre programme de réduction des émissions prévoit de nouvelles incitations qui favorisent une plus grande implication des parties prenantes et l’adoption d’une approche plus productive de la foresterie.
Jorge Mario Rodriguez
Directeur exécutif du Fonds national de financement de la foresterie du Costa Rica (FONAFIFO)
The World Bank

Photo : FONAFIFO.

Un partage équitable des bénéfices

Un élément clé du programme de réduction des émissions du Costa Rica par l’intermédiaire du FCPF est un plan inclusif de partage des bénéfices (a) ciblant les communautés locales qui protègent et restaurent les forêts. L’objectif est d’améliorer les revenus des populations rurales et de renforcer la résilience économique grâce à des activités qui favorisent l’atténuation du changement climatique et l’adaptation des écosystèmes forestiers.

Ce plan intègre un fonds en faveur des entreprises écologiques, afin de reverser des bénéfices à des personnes ou des groupes de propriétaires ou de non-propriétaires de forêts qui, autrement, ne percevraient rien. Par ailleurs, un fonds pour le développement durable partage les bénéfices avec les groupes vulnérables, notamment les femmes, les jeunes et les peuples autochtones.

« Le Costa Rica est l’un des rares pays à disposer d’un plan d’action pour l’égalité des sexes (a) permettant de procéder à une distribution équitable des bénéfices de son programme de réduction des émissions, souligne Genevieve Connors, responsable du service Environnement, ressources naturelles et économie bleue pour l’Amérique latine et dans les Caraïbes. Ce plan d’action a été mis sur pied avec le soutien financier du FCPF et en partenariat avec des spécialistes des questions de genre, des organisations de la société civile, des groupes de femmes autochtones et des petits producteurs ruraux. Il propose une démarche concrète pour garantir des ressources financières, une assistance technique et un suivi, le tout permettant d’autonomiser et de soutenir les femmes dans la mise en œuvre d’activités à fort impact dans les zones forestières prioritaires du pays. C’est formidable de voir que la région Amérique latine et Caraïbes est à l’avant-garde d’une telle innovation. »

Renforcement de la comptabilité et de la crédibilité des crédits carbone REDD+

Le Costa Rica a reçu son premier paiement du FCPF de 16,4 millions de dollars pour avoir réduit ses émissions de carbone de 3,28 millions de tonnes en 2018 et 2019. L’accord de paiement des réductions d’émissions (a), conclu entre ce pays et le FCPF en décembre 2020, versera jusqu’à 60 millions de dollars dans le cadre de trois paiements programmés, de manière à aboutir à une réduction totale de 12 millions de tonnes d’émissions de carbone d’ici 2025.

« Les paiements pour des réductions d’émissions vérifiées signalent aux marchés internationaux du carbone que les programmes de réduction d’émissions à grande échelle peuvent produire les crédits carbone à forte intégrité et de haute qualité que les acheteurs exigent », déclare Erwin De Nys, responsable de service à l’Unité de gestion du Fonds pour le changement climatique de la Banque mondiale.

Pour mieux répondre à ces demandes du marché, le FCPF a réuni les principaux décideurs de la communauté mondiale REDD+ afin de définir une méthode harmonisée de calcul des réductions d’émissions. En couvrant des provinces, des régions ou des états entiers au sein d’un même pays, cette méthode permet de prendre en compte les nombreux facteurs de déforestation et les solutions qui sont apportées.

Ce cadre global est maintenant utilisé dans les 15 pays qui ont signé des accords de paiement de réductions d’émissions avec le Fonds carbone du FCPF. Ces accords ont permis de débloquer 720 millions de dollars de paiements pour des réductions d’émissions qui devraient totaliser 145 millions de tCO2e d’ici 2025, ce qui équivaut à retirer de la circulation environ 32 millions de voitures pendant un an. Le Mozambique (a) est devenu l’année dernière le tout premier pays à recevoir un paiement du FCPF pour des activités de réduction des émissions, telles que le contrôle de l’utilisation des ressources forestières et la restauration des terres dégradées.

Pour contribuer à relever le défi consistant à réunir les milliards de dollars de financement nécessaires pour lutter contre les pires effets du changement climatique d’ici 2030, la Banque mondiale lance un nouveau fonds fiduciaire – Scaling Climate Action to Lower Emissions (SCALE) (a) –, un « guichet unique » pour le financement climatique axé sur les résultats. Les paiements seront subordonnés à l’obtention de résultats, par exemple la réduction des émissions de GES au moyen de solutions climatiques naturelles axées sur l’agriculture, la foresterie, l’utilisation des terres et les océans, ou encore de l’adoption de solutions budgétaires et financières et de la création d’infrastructures durables. Officiellement présenté lors de la COP27 en Égypte le 8 novembre, SCALE bénéficie de toute l’expérience du FCPF. « Le Mozambique et le Costa Rica ont démontré qu’il est possible d’obtenir des crédits carbone de haute qualité et vérifiés. Leur multiplication à grande échelle peut constituer un mécanisme puissant pour réduire les émissions tout en favorisant un développement durable qui profite aux populations, aux paysages et au climat », ajoute Erwin De Nys.

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