OUAGADOUGOU, le 3 mars 2017−Christiane Coulibaly, la cinquantaine rayonnante et mère de trois enfants, est à la tête d’une entreprise florissante de séchage de mangue à Toussiana, dans l’ouest du Burkina, à 420 km de Ouagadougou. Elle emploie 11 personnes à temps plein et 500 saisonniers dont 456 femmes.
Les débuts n’ont pourtant pas été faciles. Après son certificat d’études primaires et dix années de mariage difficile en Côte d’Ivoire, elle revient au Burkina en 1982 sans formation et sans argent. Elle enchaîne les petits boulots et se retrouve à Ouahigouya , au nord du Burkina pour un stage dans une unité de séchage de mangue.
C’est le déclic. « Les femmes de Ouahigouya faisaient plus de 500 km pour venir chercher la mangue à Toussiana », se souvient-elle « Alors je me suis dit pourquoi moi qui dors avec les mangues je ne ferais pas la même chose ».
Elle se lance dans l’activité sans grands moyens. En 2008, elle entend parler du Programme d’appui aux filières agro sylo pastorales (PAFASP), financé par la Banque mondiale. Les choses commencent à s’accélérer avec l’appui de ce programme. « L’accompagnement du PAFASP a été déterminant dans le développement de mon unité se séchage », reconnaît-elle. « Cela m’a notamment permis d’acquérir deux séchoirs tunnel et de transformer mon entreprise. Pour vous donner une idée, le séchoir Attesta que j’utilisais auparavant produisait 20 kg de mangue séchée en 24 heures tandis que le séchoir tunnel en produit 120 kg », se réjouit cette battante qui a acquis deux autres séchoirs tunnels en 2015 et 2016, sur ses propres fonds. Christiane Coulibaly entend poursuivre ses investissements et continuer de contribuer à l’autonomisation des femmes en milieu rural.