Le développement piloté par les communautés
Le développement piloté par les communautés, qui donne à des groupes communautaires le contrôle sur les décisions de planification et les ressources à investir dans des projets locaux, fait partie de ces mécanismes éprouvés. Souvent déployés par la Banque mondiale dans des situations de conflit, ces programmes de développement de proximité permettent de rétablir rapidement, efficacement et avec souplesse les services de base (a) (santé, éducation, accès à l’eau potable…). Ils contribuent par ailleurs à renforcer le capital social et restaurer la confiance au sein des communautés comme entre les populations et le gouvernement.
Dans leur présentation des résultats d’une étude couvrant la République démocratique du Congo, le Népal, l’Ouganda, le Pakistan et le Sri Lanka (a), les chercheurs de la Fletcher School et du Secure Livelihoods Research Consortium (SLRC) (a) de l’Overseas Development Institute (ODI) (a) sont revenus sur certains facteurs renforçant la légitimité de l’État. Les chercheurs de la Banque mondiale ont partagé les conclusions d’un travail sur la fourniture de services et la violence ordinaire en Indonésie (a) et les impacts des programmes de développement communautaire dans les situations de fragilité et de conflit (a).
Conclusion : la qualité de la fourniture des services importe beaucoup plus que l’origine des services. De sorte que des gouvernements soucieux de renforcer leur légitimité auprès des citoyens devraient s’efforcer d’améliorer la qualité des services rendus, même par des organisations non gouvernementales. Des services médiocres peuvent annihiler en un clin d’œil tous les efforts consentis pour conforter la confiance envers l’État.
« La confiance se gagne lentement, c’est un chemin long et difficile », analyse Rachel Slater, directrice de recherche au SLRC. « Mais elle peut disparaître aussi vite qu’un cheval lancé au galop. De même, la légitimité se construit peu à peu et au prix d’efforts constants mais c’est un acquis fragile qui peut s’éroder du jour au lendemain. »
Expériences nationales
Un certain nombre de pays sont déjà passés à la phase pratique et ont voulu partager leurs expériences de développement communautaire — comme l’Afghanistan, le Kenya, les Philippines, le Sri Lanka, l’Azerbaïdjan ou le Cameroun. Les tables rondes qui ont suivi ont permis aux chercheurs, aux bailleurs de fonds et aux représentants gouvernementaux de discuter concrètement des défis à relever pour renforcer la légitimité de l’État et améliorer ses relations avec les citoyens.
Comme l’a souligné à l’issue de la conférence un représentant de Papouasie-Nouvelle-Guinée, « pour nous qui mettons en œuvre un programme de développement piloté par les communautés, cela nous a permis de découvrir les difficultés rencontrées ailleurs et les enseignements à retirer. »
« Ces conférences sont très utiles, à la fois pour nous aider à concevoir un cadre commun et pour tirer les leçons des erreurs passées », a renchéri un participant venu du Kenya.
Cet événement illustre la manière dont la Banque mondiale continue de tirer parti de son expérience et de sa présence internationales pour favoriser le partage de connaissances, l’apprentissage mutuel et l’efficacité des ripostes face à des défis mondiaux toujours plus graves, en réunissant des institutions et des pays aux perspectives différentes.
La conférence (a) a été organisée en partenariat avec l’Institute for Human Security (a), la World Peace Foundation de la Fletcher School of Law and Diplomacy (a) et le Feinstein International Center de la Friedman School of Nutrition (a) de l’université Tufts ainsi que le Geneva Institute of Graduate Studies et le SLRC de l’ODI (a). La Carnegie Corporation à New York (a), UK Aid (a) et l’Union européenne ont soutenu les recherches.