Apia (Samoa), 4 novembre 2015 – Deux Samoans sur trois travaillent dans l’agriculture : ils ont des animaux d’élevage ou cultivent des terres, ou font les deux. Mais l’élevage se pratique principalement à des fins de subsistance et non pour en tirer un revenu : presque tous les ménages ruraux ont des animaux de basse-cour et des cochons destinés à leur consommation personnelle.
« La plupart de nos éleveurs n’ont pas une activité commerciale », précise Agnes Meredith, chef vétérinaire au ministère de l’Agriculture. « Nombreux sont ceux qui font de l’élevage de manière accessoire car ils ont aussi d’autres activités. Par exemple, ils cultivent des terres et beaucoup ont également un emploi en ville. »
Aussi, le fait que 70 % de la viande de bœuf soit actuellement importée, offre-t-il un boulevard aux agriculteurs locaux pour qu’ils se lancent sur ce marché.
C’est pourquoi, depuis juillet 2012, la Banque mondiale et le ministère samoan de l’Agriculture et de la Pêche travaillent avec ces agriculteurs dans le cadre du Projet d’accroissement de la compétitivité au Samoa SACEP) (a). Il s’agit d’aider les éleveurs mais aussi les producteurs de fruits et de légumes à devenir plus productifs et à mieux exploiter les débouchés disponibles.
Amélioration génétique du cheptel
Les bovins du Samoa ont été croisés dans le passé avec des races étrangères, mais, sur la dernière décennie, la consanguinité et le manque d’attention porté à la nutrition et à la santé animale ont entraîné une dégradation de la qualité du cheptel et réduit le taux de vêlage. De fait, en 2012, le ministère de l’Agriculture a recensé 29 000 têtes de bétail dans l’ensemble de l’archipel, soit 6 000 de moins qu’en 2009.
Afin d’améliorer la combinaison génétique et de faire augmenter le nombre de têtes de bétail, le projet a aidé les autorités à importer 46 Droughtmaster (a) provenant d’élevages australiens réputés. Les précédentes importations de cette race bovine tropicale s’étaient révélées fructueuses : ces bovins se sont rapidement adaptés au climat, au terrain et au régime de nutrition animale locaux.
Une première : le transport de bovins par avion jusqu’au Samoa
En avril 2015, ces bovins ont été les premiers à être acheminés par avion jusqu’au Samoa (a), comme 14 moutons Dorper (a), que les Samoans ont également fait venir d’Australie pour diversifier leur cheptel ovin.
« L’importation de ces nouvelles bêtes va permettre aux pouvoirs publics d’introduire de nouvelles caractéristiques génétiques », explique Agnes Meredith.
Cependant, cette opération a nécessité beaucoup de logistique. « C’était un grand défi, car on ne l’avait jamais fait avant », précise Agnes Meredith. « Nous avons pu mener à bien le projet en communiquant de manière intensive, non seulement ici, au Samoa, mais aussi avec notre agent en Australie. »