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Lors de la clôture des Réunions de printemps, le Groupe de la Banque mondiale a précisé sa stratégie de lutte contre la pauvreté

12 avril 2014


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Eugenio Salazar/Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • Le programme de lutte contre la pauvreté et de promotion de la prospérité porté par le Groupe de la Banque mondiale bénéficie d’un large soutien.
  • La stratégie envisagée implique d’extirper chaque année de l’extrême pauvreté 50 millions de personnes.
  • À partir de juillet, les tout nouveaux groupes d’experts s’attacheront à proposer des solutions mondiales à des problèmes locaux.

L’an dernier, le Groupe de la Banque mondiale obtenait un large soutien pour son objectif ambitieux de mettre fin à l’extrême pauvreté. Aujourd’hui, alors que les Réunions de printemps 2014 du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale touchent à leur fin, il est en ordre de bataille pour déployer la stratégie qui permettra de le réaliser.

Le Comité du développement, qui conseille le Groupe de la Banque mondiale et le FMI sur les questions du développement, a indiqué dans son communiqué qu’il saluait « les progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme de réformes » validé six mois plus tôt et qu’il demandait au Groupe de la Banque mondiale « de s’employer activement à mener à bien ce programme ».

« Tous les participants, qu’ils viennent de pays avancés, d’économies émergentes ou de pays à faible revenu, ont applaudi les succès de la mutation en cours à la Banque mondiale », a affirmé Marek Belka, président du Comité du développement. Pour lui, « le vaste soutien consensuel en appui au double objectif du Groupe de la Banque mondiale » s’est certes traduit dans les discours, mais surtout dans les actes. En témoigne la mobilisation suscitée par la dernière reconstitution des ressources de l’IDA, le fonds de la Banque mondiale pour les plus pauvres.

Ces évolutions « devraient permettre de valoriser considérablement l’expertise de celles et ceux qui composent le Groupe de la Banque mondiale », a-t-il poursuivi.

Le président de l’institution, Jim Yong Kim, a indiqué avoir accueilli « avec une grande humilité ce signe de confiance que constitue l’approbation massive du programme de réformes que nous avons engagé. Nous avons énormément progressé et nous continuerons d’axer nos efforts sur notre capacité à mieux satisfaire les attentes de nos clients ».

Lors des Réunions de printemps de 2013, le Comité du développement avait approuvé deux objectifs du Groupe de la Banque mondiale : ramener le taux d’extrême pauvreté sous la barre des 3 % en 2030 et augmenter les revenus des 40 % les plus pauvres de la population.

Pour réaliser l’objectif de lutte contre la pauvreté, il va falloir réussir à extirper chaque année 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté (définie comme le fait de vivre avec moins de 1,25 dollar par jour). Le président Jim Yong Kim a déclaré cette semaine qu’il fallait à cet effet « tout mettre en œuvre pour rendre la croissance plus inclusive et améliorer le ciblage des programmes d’aide sur les pauvres ». Bien conscient de « l’extraordinaire difficulté de cet objectif », il s’est néanmoins dit convaincu du succès : « Nous pouvons devenir la génération qui aura vaincu l’extrême pauvreté ».

Un document publié ce mois-ci, intitulé Prosperity for All, rappelle le rôle central de la croissance pour réaliser ces objectifs, sachant que le développement économique doit aller de pair avec des politiques qui allouent davantage de ressources aux plus démunis, via notamment des programmes de transferts monétaires.


« Tous les participants, qu’ils viennent de pays avancés, d’économies émergentes ou de pays à faible revenu, ont applaudi les succès de la mutation en cours à la Banque mondiale. »

Marek Belka

Président du Comité du développement

Le Groupe de la Banque mondiale a commencé depuis quelques mois à appliquer une stratégie visant à rendre l’institution plus efficace et à aligner son travail sur ces deux objectifs. Parmi les changements à apporter, la réduction des coûts, le redéploiement du personnel, la rationalisation de certains processus et une collaboration renforcée entre les différentes équipes et institutions qui composent le Groupe de la Banque mondiale.

À partir du mois de juillet, le Groupe de la Banque mondiale disposera de groupes d’experts chargés d’apporter « des solutions mondiales à des problèmes locaux », a indiqué le président Jim Yong Kim lors de la conférence de presse d’ouverture des Réunions de printemps. Le Groupe de la Banque mondiale maintiendra une forte présence dans ses bureaux extérieurs.

Le Comité du développement s’est dit convaincu que la nouvelle structure du Groupe de la Banque mondiale « contribuera à l’échelle mondiale, à un meilleur partage des connaissances qui sera bénéfique pour tous les pays clients et lui permettra de mieux soutenir la coopération Sud-Sud et la coopération régionale ».

Il s’est aussi félicité de sa décision d’augmenter durant les dix prochaines années ses capacités de financement, pour passer d’un montant situé entre 45 et 50 milliards de dollars à plus de 70 milliards de dollars.

« Nous espérons que le Groupe continuera d’alléger sa structure de coûts, grâce à une plus grande efficacité organisationnelle et opérationnelle, et de mettre au point des approches et des mécanismes novateurs permettant de mobiliser des ressources supplémentaires. Nous l’encourageons à accroître le volume et la qualité des investissements dans l’infrastructure », a indiqué le communiqué.

Le Comité du développement s’est réjoui de constater que le Groupe de la Banque mondiale avait « intensifié son engagement en s’attaquant aux facteurs régionaux de fragilité et de conflit », dans le cadre d’initiatives lancées au Sahel et dans la région des Grands Lacs. Il a également reconnu le rôle du Groupe de la Banque mondiale pour remédier au déficit d’infrastructures en Afrique.

Le Comité du développement a invité le Groupe de la Banque mondiale à « prêter davantage d’attention » à la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et à venir en aide aux pays arabes en transition.

Il a affirmé rester « gravement préoccupé par le fait que la situation humanitaire continue de se détériorer en République centrafricaine, au Soudan du Sud et en Syrie », saluant « la générosité des gouvernements et des familles des pays voisins qui assument d’importants coûts socioéconomiques pour accueillir les personnes déplacées ».


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