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Le savoir est essentiel pour la croissance et la création d'emplois en Tunisie

07 octobre 2010


Washington, le 7 Octobre 2010 – Le savoir est devenu le principal moteur du développement économique et social. Conjuguée à la mondialisation et accélérée par la diffusion rapide des connaissances, cette évolution touche l’ensemble des pays et des régions du monde.

Le concept d’économie du savoir est aujourd’hui au cœur des politiques économiques dans de nombreux pays avancés et en développement. Selon la méthode d’évaluation mise au point par la Banque mondiale (Knowledge Assessment Methodology, KAM), le développement d’une économie du savoir dans un pays repose sur quatre piliers : la solidité du régime économique et institutionnel, l’éducation, l’infrastructure de l’information et l’innovation.

La Tunisie fait figure de pionnier dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), par l’adoption de mesures propres à favoriser l’instauration d’une économie basée sur le savoir, laquelle doit permettre au pays de mieux exploiter l’énorme capital humain qu’il recèle pour améliorer la productivité et renforcer la croissance.

Tel est le message porté par le président de la Banque mondiale, M. Robert B. Zoellick, le Premier ministre tunisien, M. Mohamed Ghannouchi, et la vice-présidente pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale, Mme Shamshad Akhtar, lors de la conférence organisée à Washington le 6 octobre 2010 sur le thème « Au-delà de la reprise en Tunisie : Replacer la croissance à long terme et la création d’emplois dans le cadre d’une économie du savoir ».

La transition vers une économie du savoir pose de nombreux défis, et nécessite de mettre les systèmes éducatifs en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi ; d’investir dans la recherche et le développement ; de promouvoir l’innovation dans le secteur privé ; de développer l’usage de l’Internet et l’adaptation technologique ; et de créer des emplois à forte intensité de connaissances.

« Le défi pour la Tunisie aujourd’hui (…) consiste à accélérer la transformation structurelle de son économie, à intensifier les efforts de modernisation des chaînes de production, à accroître la productivité et à générer des volumes suffisants d’emplois qualifiés  », a déclaré M. Zoellick.

M. Ghannouchi a ajouté que la Tunisie devait « opérer la transition d’un modèle de croissance ayant pour moteur la compétitivité et reposant sur l’utilisation massive d’une main-d’œuvre peu qualifiée vers un modèle de croissance qui privilégie l’innovation et l’emploi d’une main-d’œuvre hautement qualifiée  ».

Évoquant le défi que cela représente pour la région MENA dans son ensemble, Mme Akhtar a fait remarquer que « pour exploiter ses potentiels de croissance, la région doit se tourner vers des activités à haute valeur ajoutée dans le secteur manufacturier et l’industrie des services  ».

Tous ont reconnu que la promotion d’une économie du savoir est une tâche complexe et de longue haleine qui requiert des efforts continus pour se doter d’un environnement qui favorise l’entrepreneuriat et innovation. Ce qui implique, dans le cas de la Tunisie, un renforcement de la concurrence sur les marchés et l’adoption de réformes réglementaires à même de stimuler un accroissement des taux d’investissement privé et de permettre l’expansion du secteur privé.

Le rôle de la Banque mondiale dans la formulation de stratégies de développement basées sur le savoir

Pour M. Jorma Routti (CIM Creative Industries Management et Helsinki University of Technology, Finlande), « la recherche et développement, la créativité et l’innovation ainsi que l’enseignement supérieur sont des ingrédients essentiels dans le processus de transition vers une économie du savoir. La Banque mondiale et le Forum économique mondial ont lié ces éléments au rang occupé par les régions et les pays dans la compétition économique mondiale  ».

La contribution de la Banque mondiale consiste essentiellement, en partie avec l’appui de ses ressources financières, à renforcer les fondamentaux de l’économie du savoir en mobilisant capitaux et politiques à travers une série d’interventions associant l’apport d’idées et d’expérience, l’approfondissement de la réflexion sur les politiques et les marchés, la création de débouchés commerciaux pour le secteur privé et la promotion de la bonne gouvernance.

Mme Akhtar a également illustré par quelques exemples le rôle que joue la Banque dans la formulation de stratégies de croissance basées sur le savoir :

  • La Banque a entrepris d'évaluer la demande d'infrastructures dans la région. Selon les premiers résultats, les besoins d'investissements se chiffreraient à environ 75-100 milliards de dollars.
  • Sous l’égide de l’Initiative du monde arabe, la Banque a coparrainé avec la Tunisie une conférence de haut niveau sur l’économie du savoir organisée avec le concours de l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture. L'Algérie, l'Arabie Saoudite, le Maroc et Qatar ont entrepris des efforts similaires avec l'appui de la Banque mondiale.
  • Les ministres arabes de l’Éducation ont publié la déclaration de Doha qui marque le lancement d’une initiative régionale en vue d’améliorer la qualité de l’éducation.
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