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La réforme de la gestion des finances publiques au Moyen-Orient et Afrique du Nord

30 juin 2010


Juin 2010 – Un nouveau rapport vient d’être publié sur la réforme de la gestion des finances publiques au Moyen-Orient et Afrique du Nord (Public Financial Management Reform in the Middle East and North Africa: An Overview of Regional Experience). Il propose un panorama des réformes nécessaires et des mesures efficaces, à travers l’expérience de 10 pays représentatifs.

Selon les données les plus récentes de la Banque mondiale, les gouvernements dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ont dépensé environ 407 milliards de dollars EU en 2007 pour l'exercice de leurs fonctions (en matière de politiques, réglementaire et de services).

L'une des fonctions essentielles des gouvernements est de mobiliser et déployer les ressources financières qui leur permettent de mettre en place leurs politiques et leurs services. La façon dont les fonds sont dépensés a d'importantes implications sur la trajectoire de développement d’un pays.

Par exemple, un gain d’efficience de 1 % dans le budget 2009 de l'Égypte rapporterait 637 millions de dollars EU – soit une somme suffisante pour construire 40 000 écoles, paver 4 500 kilomètres de routes ou recruter 600 000 médecins supplémentaires. Il n'est donc pas surprenant que les questions de gestion des finances publiques soient au cœur des programmes de réforme de gouvernance dans la quasi-totalité des pays de la région.

Pour que les gouvernements puissent réaliser correctement leur fonction de dépense, leurs pratiques de gestion des finances publiques (GFP) doivent répondre à un certain nombre de critères bien établis

Les dépenses publiques doivent être à la mesure de leurs moyens: elles doivent s’inscrire dans un cadre qui assure leur cohérence avec les objectifs de la politique monétaire et fiscale et leur viabilité sur le long terme.

Les gouvernements doivent optimiser l'affectation des ressources publiques entre les différents secteurs et les catégories de dépenses de façon à refléter leurs priorités politiques, au nombre desquelles figurent la croissance durable et le développement humain et social.

Ces dépenses doivent être rentables, c’est-à-dire qu’elles doivent maximiser les extrants pour un ensemble donné d'intrants, et efficaces, en ce qu'elles doivent appuyer la réalisation des objectifs du gouvernement.

Elles doivent également être transparentes, être menées conformément aux lois et réglementations en vigueur, et entreprises dans le respect du mécanisme d’équilibre nécessaire à la probité financière.

Alors que ces objectifs sont relativement simples, leur réalisation peut poser des difficultés

Dans de nombreux pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), les réformes de la GFP sont au programme depuis dix ans, voire plus. L’objectif de ce rapport est de revenir sur ces expériences pour mieux comprendre la nature des défis auxquels ces pays sont confrontés.

L'étude dresse un panorama des réformes dans dix pays arabes : l'Algérie, la Cisjordanie et Gaza, l'Égypte, l'Irak, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et le Yémen. La sélection s’est portée sur ces pays car la Banque s’y est beaucoup investie sur les questions de GFP et a donc pu recueillir une quantité importante d'informations comparatives. Ils représentent en outre un échantillon intéressant de la région en termes de traditions administratives et de niveaux de développement.

L’ensemble de ces pays abritent plus des deux tiers de la population de la région MENA et représentent près d'un tiers de son PIB. De nombreuses conclusions de cette analyse seront également pertinentes pour d'autres pays de la région MENA.


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