COMMUNIQUÉS DE PRESSE

La Banque mondiale finance un projet d'agro-industrie au Sénégal visant à développer la production agricole et créer des emplois

19 décembre 2013


WASHINGTON, le 19 décembre 2013 – Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé ce jour un financement sans intérêt de 86 millions de dollars pour aider le Sénégal à transformer son agriculture commerciale, promouvoir une gestion durable des terres et associer les communautés locales aux entreprises agro-industrielles ainsi qu’à des programmes de gestion des terres, de l’eau et des forêts.

Plus de 10 000 personnes en bénéficieront directement ainsi que 100 entreprises non agricoles représentant un ensemble de petits exploitants, d’ouvriers salariés et de petites et moyennes entreprises qui bénéficieront des investissements dans le domaine de l’irrigation. Plus de 65 % des bénéficiaires du projet sont des femmes qui représentent aussi la majorité des salariés.

Le projet est financé par l’IDA, le fonds du Groupe de la Banque mondiale destiné aux pays les plus pauvres*.

« Pendant trop longtemps, le développement de l’agriculture commerciale a pâti d’un manque d’investissements adéquats, le rôle crucial du secteur agricole dans la lutte contre la pauvreté ayant été sous-estimé,» a déclaré Makhtar Diop, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. « Ce type de programme permettra de concrétiser la stratégie du Groupe de la Banque mondiale visant à transformer l’agriculture sur l’ensemble du continent africain, et à mettre fin à l’extrême pauvreté tout en promouvant une croissance inclusive », a-t-il ajouté. 

Selon Makhtar Diop, le nouveau « Projet de développement durable et inclusif de l’agro-industrie », approuvé ce jour, représente un exemple innovant du plan d’action du Groupe de la Banque mondiale au Sahel. Il permettra de concrétiser la promesse de la communauté internationale de contribuer à doubler la superficie des terres irriguées au Sahel, de 400 000 hectares à 800 000 hectares, au cours des cinq prochaines années. Cet engagement a été pris lors du récent Forum international de haut niveau sur l’irrigation qui s’est tenu à Dakar le 31 octobre 2013.

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée (SCA) du Sénégal qui vise à diversifier les exportations agricoles, augmenter les échanges commerciaux et promouvoir les investissements directs étrangers ainsi que les investissements nationaux dans le secteur agricole, qui occupe une place très importante dans l’économie de cette nation d’Afrique de l’Ouest. 

L’agro-industrie, et notamment le secteur de l’horticulture, a beaucoup de potentiel au Sénégal.  Le nouveau projet mettra l’accent sur deux régions – Vallée de Ngalam et Lac de Guiers – qui ont des avantages distincts ». Elles suscitent un intérêt très fort du secteur privé, ont des sols fertiles, l’accès à l’eau et des parcelles de terre de 15 000 et de  40 000 hectares qui se prêtent à l’exploitation commerciale.

« Au Sénégal, le secteur agricole est l’objet d’un intérêt croissant de la part du secteur privé, » assure Vera Songwe, Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal. « En s’attaquant aux principaux obstacles qui entravent la croissance de l’agriculture, comme le manque d’infrastructure et d’irrigation ou  encore le manque d’accès aux terres, ce projet stimulera la croissance. Il permettra aux petits exploitants d’augmenter leurs revenus et leurs rendements tout en préservant l’environnement en favorisant l’adoption de pratiques de gestion durable des terres. Il  créera également des emplois pour les jeunes et augmentera les revenus des femmes», ajoute-t-elle.

La SCA a identifié 15 pôles de croissance dans le secteur agro-industriel pour des chaînes de valeur au potentiel élevé. Six de ces pôles sont situés le long du fleuve Sénégal, une zone d’intervention prioritaire de ce projet. Sept des 15 pôles ont un solide potentiel pour l’horticulture et les exportations y sont en hausse (elles sont passées de 2 700 tonnes en 1991 à plus de 31 000 tonnes en 2010 et pourraient encore se développer considérablement).

Le projet fournira de l’assistance technique aux communautés rurales et aux petits exploitants qui pratiquent l’agriculture commerciale. Étant donné que les dispositions juridiques actuellement en vigueur interdisent la cession directe de terre par les communautés rurales aux investisseurs, le projet testera un modèle d’allocation de terre selon l’« option bail-sous-location», dans le cadre duquel le gouvernement modifiera le statut juridique de terres identifiées par les communautés. Au lieu de faire partie du domaine privé de l’Etat, ces terres feront désormais partie du domaine privé de l’Etat qui les cédera ensuite sous forme de bail emphytéotique à la communauté rurale, qui pourra à son tour sous-louer la terre aux investisseurs.

Le projet respectera les Principes d’investissement responsable dans l'agriculture, ensemble de directives élaborées par la Banque mondiale et d’autres organisations internationales pour guider les gouvernements en la matière. Pour prévenir le risque d’accaparement par les élites et d’acquisitions massives des terres, le projet est conçu de telle sorte  que les communautés rurales elles-mêmes prendront de manière participative les décisions d’attribution des terres et seront les bénéficiaires des accords conclus avec les investisseurs. En mettant tout en œuvre pour associer les  « bons » investisseurs aux « bons » projets (autrement dit, les investisseurs ayant bonne réputation et possédant le savoir-faire technique et l’assise financière nécessaire et disposés à investir dans le type d’entreprises productives qui génèrent un rendement privé), le projet contribuera à la réalisation des objectifs de développement du Sénégal tout en protégeant les droits des communautés rurales.

« Le développement durable et inclusif de l’agro-industrie au Sénégal est la vision fondamentale de ce projet, et  la perspective de collaborer étroitement avec le gouvernement et d’autres institutions de développement en vue de contribuer à transformer les vies des populations de la région nous réjouit »,  déclare Jean-Philippe Tré, agroéconomiste senior à la Banque mondiale et chef d’équipe du projet.

Le projet s’inscrit dans le cadre d’un mouvement visant à renforcer la sécurité et le développement dans les pays sahéliens, comme l’ont annoncé, lors d’un voyage historique effectué le mois dernier au Sahel, Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale et Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies et d’autres dirigeants de la communauté internationale. Le Président Kim a promis 1,5 milliard de dollars de nouveaux financements pour appuyer d’importantes priorités de développement régional, notamment des programmes de protection sociale pour aider les familles à faire face à l’adversité et aux catastrophes naturelles, améliorer les infrastructures et créer des opportunités dans les zones rurales avec davantage d’hydroélectricité et d’autres sources d’énergie propre, en vue de développer l’irrigation et transformer l’agriculture.


 

*L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960 et chargée d’aider les pays les plus pauvres du monde en leur accordant des dons et des crédits ne portant pas intérêt pour la mise en œuvre de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à atténuer les inégalités et à améliorer les conditions de vie des populations. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 82 pays les plus pauvres du monde, dont 40 se trouvent en Afrique. Les ressources de l'IDA apportent des changements positifs pour 2,5 milliards de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour. Depuis 1960, l'IDA a financé des activités dans 108 pays. Le montant de ses engagements annuels a augmenté régulièrement et s'établit à une moyenne d'environ 15 milliards de dollars sur les trois dernières années, dont quelque 50 % pour l'Afrique.

 

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2014/267/AFR

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