Djibouti est un petit pays dont plus de 23 % de la population vit dans une pauvreté extrême. Avec moins de 1 000 km2 de terres arables (soit 0,04 % de sa superficie totale, de 23 200 km2) et une pluviométrie moyenne d’environ 129 millimètres par an, Djibouti souffre d’un déficit alimentaire chronique et dépend entièrement des importations pour satisfaire ses besoins vivriers. Cette situation rend le pays très sensible aux perturbations externes, comme les hausses du prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers, et aux catastrophes naturelles (inondations, sécheresses). L’économie est tributaire des financements extérieurs, des investissements directs étrangers et des rentes provenant des bases militaires étrangères installées sur le territoire ; elle repose aussi sur les services portuaires, qui tirent parti de la position stratégique du pays à l’entrée méridionale de la mer Rouge et du fait que les exportations et les importations de l’Éthiopie transitent majoritairement par Djibouti.
La croissance du PIB est essentiellement tirée par les activités portuaires, les services de transport et la construction. En 2016, elle s’est établie selon les estimations à 6,5 %, grâce au dynamisme des activités de transport, à la poursuite des activités portuaires à forte intensité de capitaux, à la construction de la nouvelle ligne ferroviaire reliant l’Ethiopie au port de Djibouti et la création d’une nouvelle zone franche (inaugurée le 3 janvier 2017). L’inflation s’est accélérée à 3,5 % en 2016, contre 2,6 % l’année précédente, du fait principalement de la demande de logements et de services. Les déficits budgétaire et extérieur se sont réduits entre 2015 et 2016, pour passer respectivement de 21,9 % du PIB à 15,7 %, et de 120 % du PIB à 105 %, en raison de la baisse des dépenses en capital et des importations connexes, elle-même liée à l’achèvement des projets d’infrastructure. Les investissements directs étrangers ont continué de se consolider pour atteindre 9,1 % du PIB en 2016, contre 7,2 % en 2015, sous l’effet du développement industriel dans la nouvelle zone franche et des activités menées dans le cadre de la nouvelle ligne ferroviaire. Le secteur bancaire demeure précaire, avec une détérioration du portefeuille de prêts des banques commerciales et une hausse des prêts improductifs, dont la proportion par rapport au nombre total de prêts est passé de 14 % en 2013 à 23 % en 2016 — une dégradation qui s’explique, selon les autorités, par l’introduction de critères de classement des prêts plus strictes. Le niveau des réserves de change demeure cependant suffisant pour assurer la couverture de la caisse d’émission.
La pauvreté et le chômage sont des problèmes majeurs à Djibouti. En 2013, 23 % de la population vivait dans l’extrême pauvreté, et ce taux atteignait même 44 % dans les zones rurales. Le chômage est généralisé : il concernait globalement 39 % de la population en 2015 selon les estimations officielles, avec des taux encore plus élevés chez les femmes (49 %) et en milieu rural (59 %) ; le taux d’activité est en outre inférieur à 25 %.
Dernière mise à jour: 01 avr. 2017