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Programme de Protection Sociale Adaptative au Sahel

Burkina Faso

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Contexte

La pauvreté et la vulnérabilité sont répandues au Burkina Faso. Près de 43 % de la population vit en dessous du seuil national de pauvreté (EHCVM 2020-2021), rendant les ménages particulièrement vulnérables aux chocs climatiques. L’apparition de la COVID-19 en 2020, accompagnée de restrictions de mobilité, a contribué à la dégradation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages. Depuis 2015, l’insécurité a entraîné un important déplacement de population à travers le pays, avec plus de 2 millions de personnes déplacées internes.

Les chocs climatiques touchent une grande partie de la population, avec des impacts significatifs sur leur résilience. Selon les résultats les plus récents du Cadre Harmonisé (octobre 2023 – août 2024), près de 3 millions de personnes, soit 13 % de la population, ont été identifiées comme nécessitant une assistance urgente pendant la période de soudure. Ce groupe comprend près de 500 000 enfants de moins de cinq ans, représentant 16,2 % du nombre total d’enfants de moins de cinq ans au Burkina Faso (données du recensement de 2019). Les populations touchées se trouvent principalement dans les régions de l’Est, du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Est.

Le Gouvernement renforce le système national de protection sociale adaptative (PSA), malgré un contexte sécuritaire complexe. Les réformes comprennent l’élaboration d’une Stratégie nationale de protection sociale (2024-2028) et la création du Programme national pour l’autonomisation économique des ménages pauvres et vulnérables (PAMPV), afin de mettre en œuvre les objectifs de la stratégie de manière cohérente, durable et évolutive. La stratégie intègre explicitement les instruments et programmes clés de la PSA, tels que le registre social unique, les filets sociaux réguliers et réactifs aux chocs, les programmes d’inclusion économique pour les pauvres et les vulnérables, ainsi que les synergies opérationnelles entre les interventions de développement et humanitaires.

Activités du PPSAS

Les activités du PPSAS au Burkina Faso se sont appuyées sur le Projet Filets Sociaux, localement connu sous le nom de « Burkina-Naong-Sa Ya ». Mis en œuvre sur une période de dix ans, de 2014 à 2024, ce projet visait à poser les bases d’un système de filets sociaux adaptatifs et à élargir l’accès aux filets sociaux pour les ménages pauvres et vulnérables. Il a également servi de plateforme pour un engagement technique et opérationnel soutenu avec les homologues gouvernementaux et les partenaires de développement.

Projet Filets Sociaux :

Durée du projet : 2014 – juin 2024

Financement :

Le projet a obtenu des résultats significatifs, malgré la détérioration progressive de la situation sécuritaire depuis 2016, notamment :

-  Près de 1 300 000 bénéficiaires directs de 209 000 ménages dans neuf régions sur treize ont bénéficié d'une aide sociale (dont 763 714 personnes ont bénéficié de transferts monétaires en réponse aux chocs). Parmi ceux-ci :

        o   77 % des bénéficiaires appartenaient aux 40 % les plus pauvres de la population

        o   54 % des bénéficiaires étaient des femmes

-  La participation de plus de 21 000 femmes à des activités d'inclusion économique.

-  L'inscription de plus de 270 000 ménages au registre social d'ici juin 2025.

-  Un cadre national pour les filets sociaux a été établi grâce à l'élaboration et à l'adoption du PAMPV, permettant la coordination des interventions sous l'égide du gouvernement et marquant une étape importante dans le système national ASP.

-  L'expertise nationale a été renforcée dans la conception et la mise en œuvre des filets sociaux.

-  Les systèmes d'information et de gestion ont été intégrés afin d'améliorer la coordination et l'efficacité.

-  Un centre d'appels national a été mis sur pied pour gérer les plaintes et améliorer la responsabilisation dans la prestation des services.

En plus du projet, le PPSAS soutient l'assistance technique et le renforcement des capacités du gouvernement sur une série d'éléments.  En coordination avec ses principaux partenaires, le PPSAS a soutenu les systèmes ASP, notamment en facilitant l'assistance technique pour la poursuite du déploiement du registre social après la clôture du projet.

En conséquence, en s'appuyant sur les 277 000 ménages enregistrés avec l'appui du PPSAS, l'appui de l'Union européenne et du PAM a porté le nombre total de ménages pauvres inscrits au registre à 344 400 en juin 2025. Des travaux ont également été entrepris pour favoriser l'interopérabilité entre les différentes bases de données, y compris celles du registre social, des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et du système d'identification unique en cours d'élaboration avec l'appui d'un projet financé par la Banque mondiale (projet WURI). L'assistance technique a également contribué à renforcer les mécanismes de réponse aux chocs et à concevoir des programmes visant à stimuler l'inclusion économique et la productivité des plus pauvres. S'appuyant sur l'assistance technique et le dialogue continus au cours de l'exercice FY25, le gouvernement burkinabè a exprimé son intérêt pour le soutien de la Banque mondiale à la préparation d'une nouvelle opération d'appui à la mise en œuvre du PAMPV.