Renforcer les marchés financiers et promouvoir le financement durable

Depuis sa première obligation émise en 1947, la BIRD a mobilisé, en plus de 70 ans, 1 000 milliards de dollars en faveur de ses pays clients à revenu intermédiaire. Elle collabore avec des investisseurs sur des thèmes de développement particuliers, en les aidant à aligner leurs investissements sur les objectifs de développement durable. Nous continuons de constater leur intérêt croissant pour les investissements qui intègrent les problématiques environnementales, sociales et de gouvernance, dont la santé, l’éducation, le genre, le climat, l’eau propre et l’assainissement. La Trésorerie de la Banque mondiale publie un rapport d’impact annuel à l’intention des investisseurs, qui résume les résultats obtenus par les projets financés par la BIRD ; les points saillants des activités de la Trésorerie durant l’exercice 21 sont également exposés dans ce chapitre. Des informations complémentaires sur les activités menées par IFC et la MIGA en vue de renforcer les marchés financiers des pays figurent dans leurs rapports annuels respectifs.

Durant l’exercice 21, la BIRD a tiré parti de sa notation AAA et de l’excellente réputation dont elle jouit sur les marchés pour lever 68 milliards de dollars, grâce à l’émission d’obligations développement durable afin de soutenir les activités de développement de la Banque, dont les initiatives menées avec ses clients pour riposter à la COVID‑19 et renforcer la résilience aux chocs futurs.

Parmi les faits marquants de l’exercice, on citera une obligation novatrice de 100 millions de dollars sur cinq ans émise par la BIRD en mars 2021 pour soutenir le développement durable et la riposte mondiale à la COVID‑19. Pour atténuer les effets de la pandémie sur les enfants, cette émission a permis de transférer 50 millions de dollars à l’UNICEF, tandis que la BIRD a facilité le transfert de risques. En février 2021, la BIRD a émis une obligation à taux variable de 600 millions de dollars sur 10 ans — l’obligation à taux variable à l’échéance la plus longue à ce jour pour le SOFR (taux de financement à un jour garanti). Cette obligation permet de soutenir le développement du marché du SOFR, de renforcer les solutions de substitution du taux interbancaire offert à Londres (LIBOR) pour la conversion du dollar des États‑Unis et de contribuer à assurer le fonctionnement efficace du système financier mondial.

Développer des marchés financiers durables

En tant que premier émetteur d’une obligation verte, la BIRD continue de soutenir la croissance du marché des obligations durables ainsi que l’harmonisation des rapports sur l’impact et des processus d’émission. Dans le cadre de son programme d’obligations pour le développement durable, la BIRD émet des obligations durables et des obligations vertes, qui sont adaptées aux intérêts des investisseurs ; dans le cas des obligations vertes, la BIRD alloue des montants équivalents à des activités remplissant les critères voulus qui s’attaquent au changement climatique. Au 30 juin 2021, la BIRD avait levé environ 16 milliards de dollars à travers 185 opérations libellées en 23 monnaies depuis 2008. La Banque aide également les pays à atteindre leurs objectifs climatiques et environnementaux en leur apportant une assistance technique visant à développer des marchés et systèmes financiers plus verts et plus durables, à faciliter le recours à des solutions fondées sur le jeu du marché et à orienter les capitaux du secteur privé vers des priorités environnementales et sociales. Durant l’exercice 21, nous avons soutenu l’émission d’une obligation verte souveraine en Égypte — la première dans la région Moyen‑Orient et Afrique du Nord — ainsi que la première obligation verte de l’Indonesia Infrastructure Financing Company. Nous avons également contribué à l’élaboration de taxonomies vertes nationales en Colombie et en Malaisie et avons fourni des conseils sur les stratégies et les transactions de financement vert dans plusieurs pays, notamment sur les options permettant de lier l’allégement de la dette aux enjeux liés au climat.

L’IDA fournit un appui aux pays les plus pauvres du monde, confrontés pour la plupart à de grosses difficultés dues à la COVID‑19. Depuis le début de ses transactions sur le marché financier en 2018 avec une obligation de 1,5 milliard de dollars des États‑Unis, l’IDA a renforcé sa présence sur ledit marché pour soutenir un programme de financement plus vaste en émettant des obligations assorties d’échéances diverses et libellées en différentes monnaies, dont l’euro, la livre sterling et la couronne suédoise. La notation AAA de l’IDA lui permet d’émettre des obligations de développement durable qui mobilisent des contributions de ses actionnaires pour aider les pays à faible revenu à faire face à la COVID‑19. Durant l’exercice 21, l’IDA a émis des obligations à hauteur de 10 milliards de dollars.

Tenir les pays informés des produits financiers et des solutions de financement

Tout au long de l’exercice, la Trésorerie de la Banque a conseillé les pays sur les solutions de financement pour les aider dans un contexte de pénurie de ressources, de marge budgétaire étriquée et de niveaux croissants d’endettement public. Nous avons fourni des informations sur les options de financement dans le cadre du Mécanisme de financement accéléré pour faire face à la COVID‑19 du Groupe de la Banque mondiale, doté de 14 milliards de dollars, prorogé les échéances des opérations à décaissement rapide de la BIRD et contribué à maximiser le financement à faible coût et à long terme du développement, notamment au moyen de prêts consentis au titre du Mécanisme de financement complémentaire de l’IDA.

La transition mondiale du LIBOR vers d’autres taux de référence aura une incidence sur tous les participants des marchés des capitaux et des marchés financiers, dont la Banque et ses pays membres. Pour assurer une transition harmonieuse et ordonnée, nous avons modifié nos conditions financières, en commençant par la suspension, en avril 2021, du prêt flexible à spread fixe de la BIRD. Nous aidons les pays à comprendre les incidences de ces changements et à prendre des décisions éclairées quant à leurs options de financement et de gestion des risques. Nos efforts en ce sens ont consisté en des campagnes de communication, des concertations régulières avec les pays et les équipes de projets, et des formations en ligne au profit de plus de 3 000 emprunteurs et membres du personnel.

Gérer les risques de catastrophe par l’intermédiaire des marchés financiers internationaux

La Banque aide les pays à accroître leur résilience financière aux catastrophes en aidant ses membres à améliorer leur accès aux marchés de la réassurance et aux marchés financiers. Notre Trésorerie travaille avec les autorités publiques pour préparer et exécuter des opérations de transfert de risques avant la survenue d’un événement catastrophique. À ce jour, nous avons transféré des risques de catastrophes représentant 5 milliards de dollars sur les marchés internationaux au profit des pays. Sur ce montant, des obligations catastrophes émises par la BIRD à hauteur de 710 millions de dollars — qui couvrent des risques de tremblement de terre et d’ouragan au Mexique et aux Philippines — sont souscrites sur les marchés financiers. Les pays de la région Asie et Pacifique comptent parmi les plus exposés aux catastrophes naturelles. Durant l’exercice 21, la Trésorerie a organisé des réunions avec le Conseil consultatif des entreprises de l’APEC et le Forum financier de l’Asie‑Pacifique, au cours desquelles a été examinée la question de savoir comment les instruments de transfert de risques de catastrophe et des marchés financiers pouvaient renforcer la résilience financière dans la région. La Trésorerie a également obtenu, auprès de l’Autorité monétaire de Singapour, un don pour l’obligation catastrophe des Philippines. Elle collabore par ailleurs avec l’Autorité des assurances de Hong Kong (basée dans la RAS de Hong Kong, Chine) sur une autre éventuelle obligation catastrophe de la BIRD.

Renforcer le capital humain pour la gestion des actifs du secteur public

Le Partenariat pour les services de conseil et la gestion des réserves (RAMP) de la Trésorerie de la Banque mondiale assure, sur demande, des services de renforcement des capacités et de gestion des actifs aux gestionnaires d’actifs du secteur public. Il aide les banques centrales, les institutions financières internationales, les fonds de pension et les fonds de patrimoine souverain à développer leurs capacités et à renforcer leurs opérations d’investissement dans le cadre de missions de service de conseil, d’ateliers techniques et de conférences internationales. Le Partenariat assure actuellement des services à 78 institutions, dont 20 dans des pays à faible revenu et huit dans des pays touchés par la fragilité et les conflits. Durant l’exercice 21, le Partenariat a transformé ses services et en a élargi la couverture en organisant 170 missions de conseil, deux conférences mondiales, 25 ateliers à l’intention de 1 400 personnes, et 31 webinaires auxquels ont participé 3 200 personnes. Il a également établi le fonds fiduciaire RAMP pour élargir la participation au Partenariat à des banques centrales et à d’autres institutions du secteur public de pays admis à emprunter à l’IDA ou touchés par la fragilité et les conflits et qui, autrement, n’auraient pas pu se permettre d’y participer.

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