Promouvoir la finance durable et les marchés financiers

Depuis sa première obligation émise en 1947, la BIRD a mobilisé, en plus de 75 ans, 1 000 milliards de dollars auprès d’investisseurs privés en faveur de pays à revenu intermédiaire. La BIRD collabore avec des investisseurs à travers l’émission d’obligations pour le développement durable, aidant orienter les investissements vers la réalisation des objectifs de développement durable et, de plus en plus, vers les considérations environnementales, sociales et de gouvernance. Les investisseurs s’intéressent également à la manière dont leurs ressources contribuent à des enjeux tels que l’action climatique, la préservation de la biodiversité et l’égalité des genres. Le service de Trésorerie de la Banque mondiale publie un rapport d’impact annuel à l’intention des investisseurs, qui résume les résultats obtenus par les projets financés par la BIRD ; les points saillants des activités d’émission de la Trésorerie durant l’exercice écoulé sont également exposés dans ce rapport.

Durant l’exercice 23, la BIRD a tiré parti de sa notation AAA et de l’excellente réputation dont elle jouit sur les marchés pour lever environ 43 milliards de dollars d’obligations à l’appui du développement durable, qui ont été émises selon différentes structures et avec des échéances différentes. Dans le cadre de son programme de financement, la BIRD émet des obligations durables et des obligations vertes. Depuis l’émission de la toute première obligation étiquetée « verte » en 2008, elle a émis des obligations étiquetées représentant près de 290 milliards de dollars, dont 18 milliards de dollars d’obligations vertes. Pour les obligations vertes, la BIRD alloue des montants équivalents à des activités remplissant les critères voulus qui luttent contre le changement climatique. Nous avons élargi notre approche pour émettre des obligations de développement durable qui soutiennent toutes nos activités : aujourd’hui, la BIRD est le plus grand émetteur d’obligations de développement durable et utilise les fonds levés sur les marchés financiers pour promouvoir des activités de développement dans les pays membres.

Depuis le début de ses transactions sur les marchés financiers en 2018 avec une obligation de 1,5 milliard de dollars des États‑Unis, l’IDA a renforcé sa présence sur lesdits marchés pour soutenir un programme de financement plus vaste en émettant des obligations assorties d’échéances diverses et libellées en différentes monnaies, dont l’euro, la livre sterling, la couronne suédoise et la couronne norvégienne. La notation AAA de l’IDA lui permet d’émettre des obligations de développement durable qui mobilisent des contributions de ses actionnaires pour aider les pays à faible revenu à faire face à leurs problèmes les plus pressants. Durant l’exercice 23, l’IDA a émis des obligations d’environ 2 milliards de dollars.

Soutenir l’action climatique, la préservation de l’environnement et d’autres priorités de développement en ayant recours aux marchés financiers

Durant l’exercice 23, la BIRD a continué de collaborer avec les investisseurs obligataires dans le cadre de ses efforts de mobilisation de capitaux sur les marchés financiers afin de déterminer comment généraliser l’action climatique et intégrer le climat et la durabilité dans toutes les opérations qu’elle poursuit avec les pays. Elle a également travaillé avec les investisseurs dans des domaines prioritaires comme la biodiversité, l’éducation, de changement climatique, la sécurité routière et l’eau.

Après avoir émis, en mars 2022, la toute première obligation axée sur les résultats pour la conservation des espèces sauvages, nous avons procédé en mars 2003 à l’émission d’une deuxième obligation axée sur les résultats : le lancement de cette obligation à cinq ans liée aux réductions d’émissions a permis à un projet de purification d’eau au Viet Nam de bénéficier de financements supplémentaires d’investisseurs privés. Au lieu de recevoir les coupons habituels, les investisseurs obligataires obtiendront un rendement qui sera fonction des crédits carbone générés par le produit. Cette nouvelle approche a permis de mobiliser des financements initiaux pour un projet axé sur le climat grâce à la titrisation du produit des ventes futures des crédits carbone qu’il générera. Le projet de purification permettra d’alimenter en eau potable 2 millions d’enfants au Viet Nam et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 6 millions de tonnes de CO2 sur une période de dix ans.

Développer des marchés financiers durables

La Banque fournit aux pays une assistance technique dans le but de les aider à développer des marchés et des systèmes financiers plus verts et plus durables, à faciliter l’adoption de solutions basées sur le marché et à mobiliser des capitaux du secteur privé pour financer la poursuite de priorités environnementales et sociales. Après avoir collaboré avec la Colombie à la première émission d’obligations souveraines vertes du pays — en appuyant l’élaboration d’une taxonomie verte nationale permettant de recenser les projets et les activités pouvant bénéficier de ressources financières produites par ces obligations — nous avons aidé les autorités nationales à établir le rapport d’impact de l’émission durant l’exercice 23. Nous avons aussi fourni une assistance technique pour l’élaboration des rapports d’impact relatifs aux émissions effectuées en Égypte et en Indonésie et d’un rapport d’impact concernant l’entreprise publique, PT Indonesia Infrastructure Finance. Nous avons également, durant l’exercice 23, apporté une assistance technique aux autorités indiennes en vue de la conception d’un programme d’obligations souveraines vertes, et nous les avons aidés à lever la contre‑valeur de 2 milliards de dollars en roupies indiennes sur les marchés financiers intérieurs grâce à deux obligations vertes. Ces ressources contribueront au financement d’énergies renouvelables et à l’électrification des systèmes de transport sur l’ensemble du territoire national. La Banque a également mis à profit ses connaissances spécialisées des marchés financiers en analysant les options de financement climatique, notamment les obligations vertes, sociales et durables, dans ses rapports nationaux sur le climat et le développement ; durant l’exercice 23, elle a procédé à ce type d’analyse pour l’Afrique du Sud, le Malawi et les pays du Sahel.

Informer les pays des solutions et produits financiers

Avant d’abandonner le LIBOR pour passer à un autre taux de référence pour tous les prêts de la Banque mondiale en juillet 2023, le service de la Trésorerie a procédé durant l’exercice 23 à des opérations de fixation des taux d’intérêt portant sur 1,3 milliard de dollars, en collaboration avec ses clients en vue de l’adoption, dans la mesure du possible, d’options de gestion des risques de taux d’intérêt lors de l’obtention de nouveaux emprunts. Par exemple, la Banque s’est engagée avec l’Arménie et la Géorgie à fixer automatiquement les taux d’intérêt aux niveaux en vigueur à la date de décaissement de récents prêts de la BIRD afin de financer une reprise verte et inclusive. Elle a également poursuivi des activités de renforcement des capacités et dispensé des formations à la gestion des risques financiers à des fonctionnaires en Afrique du Sud, au Bhoutan, au Botswana, au Brésil, au Kenya, en Macédoine du Nord, aux Maldives, au Mozambique, en Namibie, au Pakistan et au Pérou.

Nous avons aidé les pays à obtenir accès à des financements climatiques concessionnels en procédant au montage de financements mixtes au titre d’investissements. Durant l’exercice 23, nous avons notamment accordé des prêts de montants élevés associant des financements de la BIRD à des prêts concessionnels provenant de différents fonds climatiques afin de financer des investissements dans les énergies renouvelables en Afrique du Sud et dans la résilience climatique en République du Congo. En Tanzanie, nous avons octroyé un prêt de 500 millions de dollars à l’appui de la politique de développement — le plus important financement jamais accordé au pays — en regroupant les ressources procurées par le nouveau produit de prêt à court terme très concessionnel de l’IDA et celles provenant du Mécanisme de financement complémentaire de l’IDA (qui sont prêtées aux conditions financières de la BIRD). Nous avons également conçu et mis en œuvre le nouveau produit de financement de projets d’investissement assorti d’une option de tirage différé, qui permet de financer des dépenses déterminées en cas de choc ; l’opération pilote a assuré des facilités de trésorerie au Fonds roumain de garantie des dépôts bancaires.

Gérer les risques de catastrophes par l’intermédiaire des marchés financiers mondiaux

La Banque aide les pays à accroître leur résilience financière face au risque de catastrophe en améliorant leur accès aux marchés de la réassurance et aux marchés financiers. Le service de Trésorerie collabore avec les autorités nationales à la préparation et à l’exécution de transactions de transfert de risque avant que ne survienne un évènement de cette nature. En mars 2023, nous avons procédé conjointement à l’émission d’une obligation catastrophe et à une opération de swap de risques de catastrophe qui permet au Chili de bénéficier pendant trois ans d’une assurance à hauteur de 630 millions de dollars — 350 millions de dollars grâce à l’émission de l’obligation catastrophe et 280 millions de dollars par suite des swaps — en cas de séisme extrême. Cette opération a constitué la 19e émission des obligations catastrophe de la BIRD et la deuxième opération de transfert de risque de catastrophe du Chili. L’obligation a été la première émission de la Banque mondiale et la première obligation catastrophe cotée à la bourse de la RAS de Hong Kong (Chine), l’Exchanges and Clearing Limited.

Le montant des risques de catastrophe que nous avons aidé les pays à transférer sur les marchés internationaux se chiffrait à 5,8 milliards de dollars en juin 2023 ; une partie de ce montant provenant de l’émission d’obligations catastrophe par la BIRD et d’opérations de swaps, soit 1,3 milliard de dollars, doit permettre de couvrir les risques de séisme et de cyclone au Chili, en Jamaïque et au Mexique.

Renforcer les capacités de gestion des actifs du secteur public

Le Partenariat pour les services de conseil et la gestion des réserves, qui relève du service de la Trésorerie de la Banque mondiale, apporte un appui aux institutions procédant à la gestion d’actifs publics dans le monde entier en leur fournissant des services de conseil et de gestion d’actifs et en dispensant des formations aux gestionnaires — dans tous les cas par l’intermédiaire d’un réseau mondial de professionnels en la matière. Il fournit ses services à 72 banques centrales, fonds de pension publics, fonds de patrimoine souverain et institutions financières internationales, dont six se trouvent dans des pays à faible revenu et six dans des pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence. Le Fonds fiduciaire du Partenariat pour les services de conseil et la gestion des réserves élargit la gamme des partenaires en permettant d’inclure dans ces derniers des banques centrales et d’autres institutions du secteur public de pays IDA ou de pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence, qui n’auraient pas les moyens de participer au Partenariat sans son appui.

La Banque gère également environ 82 milliards de dollars provenant de fonds fiduciaires et de clients extérieurs, parmi lesquels des institutions du secteur public. Elle a publié son premier rapport d’impact de la stratégie d’inclusion du critère de durabilité dans les placements à revenu fixe, qui met l’accent sur la mission de gestion d’actifs des fonds fiduciaires qu’elle administre.

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