Promouvoir les savoirs, les travaux de recherche et les données au service du développement

Nos savoirs, nos travaux de recherche et nos produits statistiques sont un important bien public mondial.

Nos savoirs, nos travaux de recherche et nos produits statistiques, qui nous permettent de présenter des analyses pertinentes et de dégager des perspectives pouvant être prises en compte dans nos opérations, d’aider les pays à prendre des décisions en connaissance de cause et d’orienter le programme de développement mondial, sont un important bien public mondial. 

Perspectives économiques mondiales : Croissance au ralenti et défis pour l’action publique

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Ce rapport phare, publié tous les six mois en janvier et en juin, examine l’évolution, les perspectives et les politiques économiques mondiales en mettant plus particulièrement l’accent sur les pays émergents et en développement. Le numéro de juin 2020 montre comment la pandémie de COVID-19 fait payer un lourd tribut à une économie mondiale déjà atone, qui devrait connaître la récession la plus profonde enregistrée depuis la Deuxième Guerre mondiale. Cette récession sera plus prononcée si les pays tardent à maîtriser la pandémie, si les pressions financières provoquent des défaillances ou si les ménages et les entreprises souffrent de répercussions durables. Les perturbations seront probablement plus fortes et prolongées dans les pays en développement et émergents qui affichent un plus grand nombre de cas et ont des systèmes de santé plus précaires ; qui sont plus exposés à des retombées internationales par les circuits des échanges, du tourisme et des marchés des produits de base et des capitaux ; dont le cadre macroéconomique est moins solide ; où un plus large pan du secteur économique est informel et où la pauvreté est plus généralisée. La pandémie laissera vraisemblablement des marques durables sur l’économie mondiale en ébranlant la confiance des consommateurs et des investisseurs, en nuisant au capital humain et en compromettant les chaînes de valeur mondiale. La faiblesse des cours du pétrole — due à la récente chute de la demande énergétique mondiale — ne contribuera probablement guère à stimuler la croissance mondiale à court terme. Bien que les responsables de l’action publique aient, dans l’immédiat, pour priorité de faire face à la crise sanitaire et de limiter les pertes économiques à court terme, les conséquences qu’aura vraisemblablement la pandémie à long terme montrent qu’il sera nécessaire de poursuivre des réformes approfondies pour améliorer les facteurs fondamentaux de la croissance économique une fois la crise calmée.

Fournir des données pour renforcer les connaissances en matière de développement

La Banque réunit des ressources provenant de tous les points de la chaîne de valeur des données, de leur production à leur conservation puis à leur analyse. Des données exactes et accessibles aident les pays à renforcer la prestation de services, à promouvoir la responsabilisation et à suivre les progrès réalisés en direction des objectifs de développement. Les pays les plus pauvres sont toutefois nombreux à avoir des difficultés à collecter et à utiliser les données, notamment en raison de l’insuffisance des financements, du recours limité par les décideurs aux statistiques, et du manque d’accès public à ces dernières. Nous nous employons à renforcer les capacités institutionnelles de ces pays et à remédier au manque de disponibilité des données fondamentales qui permettraient de fonder les décisions et les réformes sur des faits. Le prochain Rapport sur le développement dans le monde, intitulé Des données pour une meilleure vie, sera publié au début de 2021. Il a pour objet de montrer comment les données peuvent favoriser l’amélioration du niveau de vie des populations pauvres des pays en développement et d’examiner le paysage statistique actuel ainsi que l’environnement nécessaire pour assurer l’emploi des données tout évitant qu’elles ne soient utilisées de manière abusive.    

PovcalNet est un outil d’analyse en ligne conçu pour assurer le suivi de la pauvreté dans le monde, qui permet aux utilisateurs de reproduire les estimations officielles de la Banque en matière de pauvreté. Il leur permet également de calculer des mesures de la pauvreté sur la base de différentes hypothèses et de rassembler les estimations pour différents groupes de pays. En mars 2020, nous avons publié des estimations révisées de la pauvreté dans le monde pour la période allant de 1981 à 2015 en incluant de nouvelles estimations de la pauvreté dans certaines régions pour l’année de référence 2018. Les estimations révisées ont été établies à partir des résultats de plus de 1 900 enquêtes auprès des ménages menées dans 164 pays. Selon les études qui ont été réalisées, la COVID-19 pourrait faire basculer environ 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté et toucher plus particulièrement l’Afrique subsaharienne.

Le Programme de comparaison internationale, auquel participent 176 pays et qui est l’un des plus grands partenariats statistiques au monde, est coordonné par la Banque mondiale sous les auspices de la Commission de statistique des Nations Unies. En collaboration avec des organismes régionaux, nationaux et internationaux, le Programme recueille et compare des données sur les prix et sur le PIB au niveau des dépenses pour estimer les parités de pouvoir d’achat (PPA) de tous les pays tous les trois ans. En mai 2020, il a publié de nouvelles PPA pour l’année de référence 2017, qui prennent en compte les différences entre le coût de la vie dans les différents pays. Les résultats révisés pour 2011, année de référence préalablement utilisée par le Programme, ont également été publiés, ainsi que des estimations des PPA annuelles pour la période 2012-16. Les PPA sont essentielles à l’analyse de la pauvreté et de la compétitivité ainsi qu’au suivi des progrès en direction des objectifs de développement durable.  

Development Data Partnership remédie aux graves carences qui caractérisent les données relatives au développement en facilitant la collaboration entre les organisations internationales et les entreprises pour leur permettre de conjointement générer des connaissances et d’élaborer des outils pouvant soutenir l’amélioration des infrastructures et des services publics. Ce partenariat réduit les coûts de transaction associés au partage des données, tout en accroissant la transparence et la responsabilisation au niveau de l’analyse des biens publics. Il compte parmi ses membres le FMI et la Banque interaméricaine de développement, et appuie plus de 50 opérations de la Banque. Nous avons fait appel à ce partenariat pour faciliter la cartographie des routes de transit à Freetown (Sierra Leone) ; recenser les risques posés par la circulation routière à Nairobi (Kenya) ; comprendre l’accès à l’emploi à Dhaka (Bangladesh) ; et examiner les disparités entre les rémunérations des hommes et des femmes dans les petites et moyennes entreprises des pays émergents.

Mettre les données au service de la lutte contre la COVID-19

La Banque a rapidement mis au point des outils statistiques et réalisé des études dans le cadre des interventions qu’elle poursuit à l’échelle mondiale pour faire face à la pandémie de COVID-19, afin de mieux comprendre cette pandémie et ses répercussions sur les pays en développement. Le groupe de travail chargé d’analyser la mobilité durant la pandémie fournit aux pays des analyses aux fins de l’élaboration de politiques d’atténuation visant à prévenir la propagation de la maladie, en partenariat avec des agrégateurs de réseaux mobiles, des développeurs d’applications pour téléphones intelligents et des agrégateurs de données. Notre site web des données ouvertes sur le coronavirus donne librement accès à des données pertinentes sur la COVID-19 présentées simplement, notamment un tableau de bord qui permet aux utilisateurs d’analyser les données mondiales en temps réel ainsi que des indicateurs pertinents, comme les capacités des systèmes de santé et l’accès à des installations de base permettant de se laver les mains. Conformément à notre détermination à assurer des données en libre accès, le site web permet aux utilisateurs, et notamment aux développeurs, d’obtenir des données grâce à des interfaces de programmation (API). Il fournit aussi des informations au Humanitarian Data Exchange en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Nous avons préparé des enquêtes par sondage rapides dans le but de mesurer les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les entreprises, les sociétés et les interventions publiques. À la fin de l’exercice 20, des activités de collecte de données étaient prévues ou en cours dans 33 pays de 6 régions. Les résultats obtenus servent de base à la conception des interventions que nous menons pour lutter contre la pandémie. 

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