Face à la pandémie de COVID-19, la Banque mondiale a alloué plus de 39 milliards de dollars à des opérations destinées à soutenir les services de santé, mettre en place et étendre des filets de protection sociale, et aider les gouvernements à atténuer les répercussions économiques de la crise. À cela s’ajoutent 2,92 milliards de dollars engagés pour l’achat et la distribution de vaccins contre la COVID-19 dans 41 pays d’Afrique subsaharienne. D’autres projets sont en préparation pour l’exercice 2022, totalisant environ 46 milliards de dollars.
Voici un aperçu des résultats obtenus :
Adaptation au changement climatique et renforcement de la résilience
En 2020, la Banque mondiale a lancé son Nouveau Business plan pour le climat en Afrique, qui définit un schéma directeur innovant pour aider les économies d'Afrique subsaharienne à mettre en œuvre des solutions bas carbone et résilientes aux aléas climatiques. Au titre de ce plan, la Banque mobilisera 22,5 milliards de dollars de financements pour des mesures d’adaptation et d’atténuation en Afrique subsaharienne entre 2021 et 2025. Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus général du Plan d'action sur le changement climatique du Groupe de la Banque mondiale, qui prévoit de porter à 35 % en moyenne la part de ses financements ayant des retombées positives pour le climat au cours des cinq prochaines années, dont 50 % en faveur de l'adaptation et la résilience. Le Nouveau Business plan vient par ailleurs soutenir les efforts déployés par la Banque mondiale en vue de favoriser une reprise verte, résiliente et inclusive à la suite de la pandémie de COVID-19, en s’attachant à faire face au défi de long terme posé par le changement climatique en Afrique subsaharienne.
À Madagascar, grâce au projet de développement urbain intégré et de résilience du Grand Antananarivo (PRODUIR) (75 millions de dollars), des investissements dans la lutte contre les inondations, les améliorations apportées aux infrastructures urbaines et le renforcement des capacités d'action rapide en cas de crise bénéficieront directement à 650 000 habitants de quartiers défavorisés et indirectement à deux millions de personnes supplémentaires.
Depuis 2015, plus de 2 millions de personnes ont bénéficié du programme régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS) (600 millions de dollars). Ce programme a permis d'améliorer la santé animale grâce à la construction et la réhabilitation d’environ 300 parcs à vaccination, où plus de 200 millions de têtes de bétail ont été vaccinées, ainsi qu'à la construction de quelque 70 unités vétérinaires et à la formation de plus de 50 vétérinaires.
Gouvernance inclusive et transformation économique
Les activités de la Banque mondiale en matière de gouvernance et d’inclusion en Afrique reposent sur deux piliers : assurer des services efficaces et inclusifs à la population, des tribunaux aux filets sociaux en passant par la gestion des déchets, l’eau, l’électricité et les TIC, et établir des institutions et des systèmes solides, responsables et résilients aux chocs économiques, sociaux et environnementaux.
En mars 2020, la Somalie a commencé à bénéficier d’un allègement de dette au titre de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE), qui lui permettra de réduire son endettement de 5,2 milliards de dollars (fin 2018) à 557 millions dès lors qu’elle atteindra le point d’achèvement dans environ trois ans. La Banque a joué un rôle déterminant dans ce processus, avec des dons précédant l’apurement des arriérés d’un montant de 140 millions de dollars au cours de l’exercice 2019 et un financement à l’appui des politiques de développement de 375 millions de dollars destiné à renforcer les capacités de l’État, améliorer la gestion des finances publiques et la gouvernance économique, et promouvoir une croissance sans exclus et tirée par le secteur privé. Depuis le premier trimestre 2021, la Banque a en outre fourni à la Somalie près de 400 millions de dollars de financements (a) destinés à appuyer les réformes nécessaires pour améliorer la coordination gouvernementale, renforcer la gestion budgétaire et promouvoir une croissance du secteur privé inclusive.
La Banque mondiale a soutenu les efforts de stabilisation en République centrafricaine (RCA) afin d’empêcher que l’État ne s’effondre. Les programmes financés par la Banque ont accompagné le pays sur la voie de la stabilisation, la paix et la cohésion sociale, tout en renforçant les capacités de l’État et le processus décisionnel en faveur d’un contrat social et d’une reprise économique plus solides. En août 2020, le portefeuille de financements de l’IDA comprenait 15 projets nationaux pour un engagement total de 563,5 millions de dollars et deux projets régionaux d’une valeur globale de 231 millions de dollars.
Capital humain et autonomie des femmes et des adolescentes
Avec son Plan pour le capital humain en Afrique, la Banque mondiale s’est fixé des objectifs ambitieux afin de renforcer la santé, les compétences et la résilience des populations du continent. Ces ambitions s’accompagnent actuellement (au 1er octobre 2021) de 31 milliards de dollars d’investissements en faveur de 227 projets axés sur le développement humain, tandis que près de 6,6 milliards de dollars de financements supplémentaires sont en préparation pour l’exercice 2022. L’autonomisation des femmes et des filles est l’une des priorités du plan et, depuis son lancement en 2019, la Banque a approuvé plus de 6 milliards de dollars d’investissements qui soutiennent la promotion féminine. En collaboration avec les gouvernements, les institutions régionales et les partenaires du développement, elle a renforcé plusieurs programmes plurisectoriels en apportant des solutions immédiates et de long terme en faveur des femmes et des filles.
Le projet axé sur l’autonomisation économique des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEDD) s’attache à accroître dans l’ensemble de cette sous-région la disponibilité et l’accessibilité financière des services de santé génésique, à renforcer les centres spécialisés de formation des sages-femmes en milieu rural, à améliorer les services infirmiers et à piloter et promouvoir les résultats d’initiatives lancées au profit des adolescentes et ayant pour objectif de renforcer leur pouvoir d’action et de décision, ainsi que leur productivité. Le projet SWEDD a bénéficié à ce jour à plus de 2 millions de filles. Il concerne, au-delà du Sahel, neuf pays, avec des financements de la Banque mondiale d’un montant total de 680 millions de dollars.
En Zambie, le projet pour l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes (GEWEL) (a) a déjà permis à plus de 28 000 adolescentes issues de ménages pauvres d’avoir accès à des bourses d’études secondaires et à 75 000 femmes défavorisées d’acquérir des compétences pratiques et commerciales, de bénéficier d’un accompagnement et de constituer des groupes d’épargne. La Banque mondiale a approuvé en mai 2021 un financement additionnel (a) de 105 millions de dollars au titre de ce projet, afin d’apporter un soutien aux moyens de subsistance de plus de 300 000 ménages pauvres et vulnérables dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
Intégration régionale
Le Groupe de la Banque mondiale a actualisé sa stratégie d’aide pour l’intégration et la coopération régionale en Afrique en 2021, dans un contexte marqué par la pandémie de COVID-19. Cette stratégie s’articule autour de quatre axes : i) la connectivité régionale ; ii) les échanges et l'intégration des marchés ; iii) le développement du capital humain ; et iv) le renforcement de la résilience dans les situations de fragilité. Elle promeut notamment des approches régionales transfrontalières dans le but de remédier aux problèmes communs que rencontrent les pays dans les régions particulièrement fragiles de la Corne de l'Afrique, du Sahel, du lac Tchad et des Grands Lacs. Constitué actuellement de 15 milliards de dollars, ce programme recouvre 80 projets et concerne 39 pays ainsi que plusieurs institutions régionales. Sur ce montant, plus de 6 milliards de dollars ont permis la construction de quelque 10 000 kilomètres de lignes électriques en Afrique de l’Ouest, de l’Est et australe. Au lendemain de la crise Ebola de 2014, la Banque mondiale a mobilisé plus de 600 millions de dollars pour lancer le projet REDISSE, une initiative régionale qui s’emploie à améliorer les systèmes de santé et la veille sanitaire dans 16 pays d'Afrique de l'Ouest et centrale.
Accès à une énergie propre et durable
Alors qu’un habitant sur trois n’a toujours pas l’électricité, l’accès à l’énergie reste un défi de taille pour l’Afrique. Pour y remédier, la Banque s’attache à accroître l’accès à une énergie bon marché, fiable et durable sur l’ensemble du continent. Ses projets appuient l’extension du réseau électrique et des infrastructures de transport d’électricité, la promotion de solutions innovantes hors réseau, le développement des capacités de production d’énergies renouvelables, la mise en place de réseaux d’interconnexion régionaux et l’amélioration de la qualité des services.
Le projet d'interconnexion entre le Ghana et le Burkina Faso, réalisé dans le cadre du Système d'échanges d'énergie électrique ouest-africain, a permis de réduire le coût de l'approvisionnement électrique au Burkina Faso et d'augmenter la capacité d'exportation d'électricité du Ghana. En remédiant aux pénuries d'électricité et en créant des possibilités de transformation économique, tant au Ghana qu'au Burkina Faso, il a renforcé les coopérations régionales et bilatérales et initié la concrétisation d'un véritable marché de l'électricité à l'échelle de la région.
Axé sur les énergies renouvelables, le projet d’amélioration de l’accès et de la qualité de l’énergie au Rwanda (EAQIP) permettra d’améliorer la disponibilité et l'efficacité de services énergétiques à un coût abordable et d’accroître les raccordements au réseau électrique pour des clients résidentiels, commerciaux, industriels et publics. Ce projet, qui comprend la plus importante opération de la Banque mondiale en Afrique pour l’accès à des solutions de cuisson propres, est le premier à bénéficier d’un cofinancement du tout récent Fonds pour des modes de cuisson propres (CCF), hébergé par le Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique (ESMAP) de la Banque mondiale.
Dernière mise à jour: 01 oct. 2021