Bulletin d'information économique de la région MENA — Avril 2025

À PROPOS

La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) devrait enregistrer une croissance modérée de 2,6 % en 2025, dans un contexte marqué par une forte incertitude liée à l’évolution rapide de l’environnement mondial, aux conflits persistants et aux chocs climatiques extrêmes. Cette prévision s’inscrit dans une tendance de croissance économique molle, caractéristique de la région depuis plusieurs décennies, largement attribuable aux performances limitées du secteur privé. L’édition d’avril 2025 de la mise à jour économique semestrielle de la Banque mondiale pour la région MENA, intitulée Changer de vitesse: Le secteur privé comme moteur de la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, examine le rôle central que peut jouer le secteur privé dans la relance de la croissance, la création d’emplois et la dynamisation de l’innovation.

 

Chapitres

Partie I : Perspectives macroéconomiques

Dans la première partie du rapport, les économistes de la Banque mondiale estiment que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) a enregistré une croissance modeste de 1,9 % en 2024. Celle-ci devrait s’accélérer modérément pour atteindre 2,6 % en 2025. Du côté des pays exportateurs de pétrole, cette amélioration est liée à la levée progressive des réductions de production. Dans les pays importateurs de pétrole, la croissance devrait être soutenue par le dynamisme de la consommation privée, favorisé par le recul de l’inflation, ainsi que par le redressement du secteur agricole dans certaines économies. Malgré ces signaux encourageants, les perspectives restent entourées d’une forte incertitude.

Les conflits continuent de freiner le développement à l’échelle régionale, avec des répercussions durables qui viennent aggraver une trajectoire de croissance structurellement faible. Cette première partie examine la situation des pays fragiles et en proie aux conflits, où les perspectives de paix et de relèvement restent incertaines.

 

Le secteur privé comme moteur de croissance

La deuxième partie examine le rôle déterminant du secteur privé dans la croissance de la région. Le rapport indique que le secteur privé sous-performant a freiné le potentiel de croissance de la région MENA.

Les principales conclusions soulignent que peu d’entreprises de la région MENA investissent dans le capital physique, le développement des compétences ou l’innovation. L’entrée et la sortie du marché demeurent difficiles, et le secteur privé est divisé entre un petit nombre d’entreprises formelles et un secteur informel considérable. De plus, la région peine à exploiter pleinement son potentiel de talents, avec une exclusion marquée des femmes du marché du travail. Les défis auxquels le secteur privé fait face, en raison de la faiblesse de la croissance et de la productivité, le rendent vulnérable aux chocs fréquents et graves, tels que les conflits et les phénomènes climatiques extrêmes.

Pour transformer le secteur privé en un moteur de croissance, il est impératif que les gouvernements réévaluent leurs rôles et que les entreprises investissent davantage et valorisent plus efficacement les talents. Ce changement pourrait favoriser la création d’emplois, améliorer les conditions de vie et accélérer l’innovation dans la région.