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ARTICLE 08 mars 2019

Rukayatu Sanusi : aux manettes du centre d'innovation climatique de la Banque mondiale au Ghana

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Photo: Rukayatu Sanusi


À l’occasion de la journée des femmes, l’équipe du pôle Finance, compétitivité et Innovation de la Banque mondiale donne la parole à 4 jeunes femmes entrepreneures engagées en Afrique de l’Ouest. Rukayatu Sanusi est directrice générale du Centre d’innovation climatique de la Banque mondiale au Ghana.

ACCRA, 8 mars 2019 – Rukayatu Sanusi était convaincue qu’à condition de les soutenir, les PME sont l’une des solutions à l’équation du développement économique. Elle devient donc directrice exécutive du Centre d’innovation climatique au Ghana (GCIC) (a) un incubateur d’entreprises dédié aux PME et aux entrepreneurs opérant dans le secteur de l’économie verte. La structure est financée, via la Banque mondiale, par des dons du Danemark et des Pays-Bas et administrée par un consortium composé de l'université Ashesi (a), Ernst and Young (a), SNV Ghana (a) et l'université des Nations Unies (a).

Avant de diriger le GCIC, Rukayatu Sanusi a travaillé pendant 20 ans comme consultante internationale au Royaume-Uni et en Afrique. Elle a ensuite fondé son propre cabinet conseil, Alldens Lane, pour soutenir les petites entreprises en croissance, surtout celles détenues et gérées par des femmes.

« Il y a cinq ans, j’ai réalisé que même dans les pays africains affichant une croissance soutenue, seules les grandes entreprises avaient le soutien des ‘quatre grands’ noms du conseil tandis que les PME n’avaient accès à rien », explique-t-elle. « Qui allait donc soutenir le développement de ces sociétés pour en faire les géants de demain ? »

S’étant emparée d’une telle responsabilité, Rukayatu Sanusi pratique assez logiquement une sélection rigoureuse des candidats à l’incubation : « Nous voulons accompagner la croissance d’entreprises porteuses de transformations dont les dirigeants font preuve d’un professionnalisme raisonné et d’un sens du leadership éclairé. Ils doivent savoir comment construire une marque — s’ils travaillent dans l’entreprise ou pour l’entreprise. Nous privilégions les profils ayant la mentalité, la personnalité et la détermination pour y parvenir. »

Elle n’hésite pas non plus à rappeler à quel point le métier d’entrepreneur peut être éprouvant : « Vous êtes tout le temps sous tension, sans zone de confort matériel. Vous dépendez d’une équipe plus restreinte et avez, de ce fait, des responsabilités accrues. Cela peut vraiment contrarier vos ambitions. »

« Tout est une question d’état d’esprit. Nous devons certes sensibiliser nos incubés à toutes les approches et options possibles mais ce qui compte surtout, c’est d’optimiser leur manière de penser. Quand j’étais chez Alldens Lane et PWC, j’arrivais à jauger très finement mes interlocuteurs. Mes clientes étaient déterminées et en demande de soutien et de structure, au lieu de baisser les bras face au manque de moyens. Résultat, la plupart d’entre elles gèrent aujourd’hui des entreprises d’envergure internationale. »

La ténacité occupe une place de premier plan pour Rukayatu Sanusi, qu’il s’agisse de jeunes pousses à aider ou de sa propre structure, le GCIC.

Elle souligne l’importance de sa mission : « Un incubateur est là pour servir des intérêts nationaux. Personne ne peut contester que le changement climatique perturbe la sécurité alimentaire et l’approvisionnement énergétique. Nous avons besoin de gens qui relèvent ce défi et si vous ne vous occupez pas des chefs d’entreprise de demain, alors vous causez du tort à votre pays. »

Le GCIC fait partie d’un réseau mondial comprenant six autres centres situés en Afrique du Sud, dans les Caraïbes, en Éthiopie, au Kenya, au Maroc et au Viet Nam. Tous gérés localement, les Centres d’innovation climatique apportent aux entreprises engagées dans les technologies vertes les savoirs, les capitaux et l’accès aux marchés indispensables pour lancer et développer leur activité.



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