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Joindre l'acte à la parole au Maroc : une première immersion dans le contexte social marocain

20 août 2015


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Marie Francoise Marie-Nelly avec Abdeljalil Cherkaoui, fondateur du Réseau marocain de l’économie sociale et solidaire (REMESS) et Souhir Abdellah, Président du REMESS ainsi que d'autres membres du Réseau.

REMESS

LES POINTS MARQUANTS
  • La nouvelle directrice des opérations pour les pays du Maghreb est bien déterminée à quitter le confort de son bureau pour en apprendre davantage sur les défis auxquels le Maroc est confronté en s'entretenant directement avec ses habitants.
  • Lors de sa première visite sur le terrain, Mme Marie Françoise Marie-Nelly a été accueillie par une organisation de la société civile et a eu l'opportunité de s’entretenir avec diverses personnes de ce qu'il faudrait faire pour appuyer le développement du pays.

Salé (Maroc), le 20 août 2015 – « Je ne risque pas d'apprendre grand-chose sur le Maroc et de savoir ce que la Banque mondiale peut faire pour aider le pays à relever les défis auxquels il est confronté en restant assise derrière mon bureau toute la journée », a déclaré Marie Françoise Marie-Nelly à ses collègues dès les tout premiers jours qui ont suivi sa prise de fonction de directrice des opérations de la Banque mondiale pour les pays du Maghreb. Fidèle à sa parole, Mme Marie-Nelly a rapidement accepté l'invitation d'une organisation de la société civile de premier plan pour sa première visite sur le terrain.

Le Réseau marocain de l'économie sociale et solidaire (REMESS) regroupe des associations nationales qui aident des populations marginalisées telles que les femmes n'ayant pas reçu d'éducation, les jeunes et les immigrés à s'intégrer dans le tissu socio-économique du pays. Le REMESS collabore avec des coopératives, des centres de formation et d'autres initiatives locales à travers le pays pour bâtir des réseaux et fournir des formations à ces personnes, l'objectif étant de renforcer leurs capacités et, en fin de compte, leur influence au sein de la société.

« L'un de nos objectifs est d'aider des organisations telles que la Banque mondiale à entendre ce que les gens disent sur le terrain concernant les obstacles au développement ainsi que sur l'efficacité des politiques mises en œuvre, lesquelles sont bien souvent décidées de manière très centralisée », a expliqué Abdeljalil Cherkaoui, fondateur du REMESS. Au cours de son voyage, la nouvelle directrice des opérations pour les pays du Maghreb a ainsi pu écouter un large éventail de témoignages individuels pour comprendre ce dont les gens ont besoin pour résoudre leurs problèmes personnels spécifiques.

Un immigré subsaharien qui participe actuellement à un programme de coaching du REMESS pour créer sa microentreprise, programme également appuyé par la Banque mondiale, a declaré : « Nous avons besoin de davantage d'aides concrètes de ce type sur le terrain pour améliorer nos conditions de vie. » 

 


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Membres du Réseau marocain de l’économie sociale et solidaire (REMESS).

Banque mondiale l Ibtissam Alaoui

Mme Marie-Nelly a également visité une coopérative de femmes employées de maison. Par le biais d'une formation professionnelle et de services de conseil, le REMESS a aidé ces femmes à créer une coopérative pour établir des normes de qualité et défendre leurs droits. « En tant qu'employée de maison, je me sentais isolée et je n'avais aucune structure vers laquelle me tourner lorsque j'étais victime d'abus ou d'exploitation », a expliqué R'kia, l'une des membres de la coopérative. « Aujourd'hui, je me sens en sécurité et j'ai le sentiment que mes services sont de meilleure qualité. »

Mme Marie-Nelly a aussi partagé avec les membres de la coopérative et du REMESS un certain nombre d'exemples de réussites tirés de ses expériences passées en Afrique subsaharienne. Elle leur a ainsi parlé de projets qui ont aidé des travailleurs non-qualifiés à renforcer leurs compétences, ce qui leur a donné l'opportunité de se reconvertir dans des secteurs à plus haute valeur ajoutée, tels que les nouvelles technologies et la maintenance. « J'ai l'impression que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres », a souligné Mme Marie-Nelly, « et que nous pouvons contribuer à généraliser à grande échelle les projets qui fonctionnent bien au niveau local, et ainsi bâtir un modèle de développement innovant, susceptible de constituer une source d'espoir, surtout pour les jeunes, qui cherchent par tous les moyens à mobiliser l'énergie et la créativité dont ils débordent. »

Les membres du conseil d'administration du REMESS, qui représentent les différentes régions du pays, ont ensuite rencontré Mme Marie-Nelly pour lui parler de quelques-unes de leurs activités et des difficultés qu'ils rencontrent au niveau local. La réunion a été l'occasion pour les deux parties d'échanger leurs points de vue et un certain nombre d'idées pour rendre leur collaboration plus efficace, ainsi que de relayer l'appel récemment lancé par le Roi du Maroc pour agir davantage en faveur des régions les moins développées du pays et pour réformer de fond en comble le secteur de l'éducation et de la formation professionnelle.

De son côté, Mme Marie-Nelly a souligné l'importance de donner la parole aux jeunes et de trouver des solutions pour favoriser leur participation à la vie économique et sociale du pays. « Les jeunes représentent une part importante de la société marocaine et ils méritent une plus grande attention de la part des acteurs de développement. Nous devons travailler main dans la main pour élaborer des programmes visant à leur donner plus de visibilité et davantage de perspectives », a-t-elle conclu.


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