Vaste pays situé au cœur du Sahel, le Niger possède une économie peu diversifiée, essentiellement dépendante de l’agriculture qui représente 40 % du produit intérieur brut (PIB). Malgré les gros progrès réalisés par le Niger au cours de la dernière décennie pour réduire son taux de pauvreté, le niveau d'extrême pauvreté reste très élevé à 41,4 % en 2019, touchant plus de 9,5 millions de personnes.
Depuis quelques années, le Niger fait également face à un afflux important de réfugiés fuyant les conflits qui sévissent dans la région, notamment au Nigéria et au Mali . En avril 2019, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) recensait 221 671 réfugiés et 196 717 personnes déplacées, principalement à Diffa et Maradi.
Contexte politique
L’actuel président Mahamadou Issoufou a été réélu pour un deuxième mandat en 2016. Les prochaines élections présidentielle et législatives devraient se tenir courant 2020-2021, précédées par les élections municipales et régionales.
Ces dernières années, la situation sécuritaire s’est détériorée, en particulier dans les zones frontalières avec le Nigéria, le Burkina Faso et le Mali, où des groupes armés ont établi des bases et perpétuent des attaques répétées contre les forces de sécurité et les civils. À ce jour, le gouvernement a déclaré l'état d'urgence dans les régions de Diffa, Tahoua et Tillabéri.
En juillet 2017, l’Allemagne, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, la France, l’Union européenne et le Programme des Nations Unies pour le développement ont lancé l’Alliance Sahel afin d’apporter une réponse coordonnée et adaptée aux défis rencontrés par les pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Depuis lors, le Danemark, l’Espagne, l’Italie, le Luxembourg, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont rejoint l’Alliance.
Situation économique
- Le Niger continue d'afficher une croissance économique robuste de 6,3 % en 2019, tirée par l'agriculture, sous l’effet conjugué de conditions météorologiques favorables et des investissements pour améliorer la productivité agricole. L’activité économique a également été soutenue par les infrastructures construites pour accueillir le sommet de l'Union africaine de juillet 2019 et par les grands chantiers soutenus par les bailleurs. Et ce, malgré divers obstacles comme les prix défavorables des matières premières, le ralentissement du commerce causé par la fermeture des frontières du Nigéria depuis mi-août 2019 et les problèmes croissants de sécurité. Le gouvernement est parvenu à empêcher la propagation des conflits sur ses territoires frontaliers, préservant ainsi les principales activités économiques.
- Entre 2018 et 2019, le déficit budgétaire s’est réduit de 4,1 % à 3,9 % du PIB. L’augmentation des dépenses publiques et la diminution des recettes intérieures ayant été compensées par l’augmentation des dons. Les recettes fiscales n’ont pas beaucoup augmenté, notamment à cause de la fermeture de la frontière avec le Nigéria qui a supprimé une partie des droits à l'importation. Enfin, la forte baisse des dépenses d'investissement financées sur les ressources intérieures et un contrôle accru des dépenses de fonctionnement ont permis de maîtriser les dépenses publiques en 2019. Le Niger reste toutefois l'un des trois pays de l'UEMOA qui ne remplissent pas le critère de convergence budgétaire de l'Union monétaire limité à 3 % du PIB.
- Le déficit de la balance extérieure courante (dons compris) s'est creusé à 19,5 % en 2019, sous l’effet des importations élevées liées aux projets d’infrastructures. D'importantes entrées de capitaux extérieurs, de prêts concessionnels et d'investissements étrangers directs ont financé une grande partie du déficit de la balance extérieure courante.
Perspectives à moyen terme
Trois facteurs risquent de peser sur la performance économique du Niger :
- En 2020, la pandémie mondiale de coronavirus (COVID-19) pèsera sur l’économie du Niger, notamment en raison de l'augmentation des dépenses de santé et des aides sociales en faveur des ménages vulnérable, pour atténuer l'impact du COVID-19. La pandémie aura également des retombées négatives sur les échanges commerciaux et les canaux d'investissements directs étrangers.
- La détérioration des conditions de sécurité représente un autre risque important pour la croissance économique et les finances publiques.
- La baisse des prix du pétrole pourrait avoir un impact négatif sur le secteur réel, les finances publiques et la balance des paiements.
- Enfin, le Niger reste également vulnérable aux chocs climatiques et aux fluctuations des prix internationaux des produits de base non pétroliers.
Dernière mise à jour: 10 avr. 2020