Situé en Afrique de l’Ouest, au cœur du Sahel, le Niger a une économie à base étroite qui reste fortement dépendante de l’agriculture. Malgré les efforts en cours pour améliorer la situation, la pauvreté reste un défi majeur. En 2025, plus de 2,6 millions de personnes ont besoin d’aide, dont plus de 507 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et 449 000 réfugiés.
Contexte politique
Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, le Niger est gouverné par un gouvernement de transition dirigé par le général Abdourahmane Tiani. En mai 2025, celui-ci a créé le Conseil consultatif pour la refondation (CCR), un organe consultatif conçu pour guider le processus de refondation du pays.
Dans le but de renforcer la surveillance et de s’assurer que les Nigériens bénéficient des ressources naturelles du pays, les autorités ont renforcé le contrôle de l’État sur les secteurs stratégiques. La Société nigérienne d’électricité (NIGELEC) a été nationalisée et des mesures similaires dans le secteur minier, ciblant la Société minière du Liptako (SML) et la Société minière aérienne (Somaïr) ont été annoncées.
La frontière avec le Bénin reste fermée, ce qui continue de perturber les échanges commerciaux et les liaisons de transit officielles. Cependant, le Niger a progressé dans ses relations diplomatiques, notamment avec l’Union européenne. Plusieurs États membres de l’UE ont renouvelé leur accord de coopération en 2025, signalant un engagement international accru.
Le Niger continue de faire face à l’insécurité dans plusieurs régions, notamment le Liptako-Gourma (région de Tillabéri) et le bassin du lac Tchad (région de Diffa), où les attaques terroristes persistent. Dans le sud et l’ouest de la région de Dosso, des groupes armés ont commis de graves violations contre les civils, notamment des sabotages de pipelines, des enlèvements, des extorsions et des raids violents. Ces activités ont exacerbé la crise sécuritaire et affecté les communautés locales.
Économie
Situation économique
La croissance en 2025 est projetée à 6,5 % (3,1 % par habitant), tirée par les exportations de pétrole, avec une inflation de 4,2 % et une baisse de l’incidence de l’extrême pauvreté de 2,8 points (projection issue de la microsimulation). En réponse aux défis budgétaires, les autorités ont adopté un budget révisé pour 2025 avec des estimations de revenus prudentes et une réduction des investissements.
Développements récents
La croissance du PIB en 2025 est tirée par une augmentation de la production de pétrole à 28 millions de barils.
L’inflation devenue négative au deuxième trimestre 2025, est estimée à 4,2 % en moyenne en 2025, contre 9,1 % en 2024, en raison des prix des denrées alimentaires. Le taux d’extrême pauvreté devrait passer de 52,9 % en 2024 à 50,1 % en 2025, ce qui permettrait à environ 310 000 personnes de sortir de la pauvreté.
Le déficit budgétaire devrait s’établir à 3,2 % du PIB en 2025, tandis que l’analyse de viabilité de la dette de janvier 2025 indique un risque élevé de surendettement global en raison de la baisse des prévisions de revenus. L’apurement des arriérés est prévu d’ici la fin de 2025, mais les risques de refinancement ont augmenté en raison du resserrement des marchés obligataires régionaux.
Perspectives économiques
La croissance du PIB devrait s’établir à 6,7 % en 2026-2027, soutenue par une production pétrolière à 106 000 bpj et une demande plus forte. Les dépenses publiques devraient s’accélérer après la mi-2026, lorsque le remboursement d’un prêt pétrolier de 400 millions de dollars permettra de réintégrer 80 % des recettes pétrolières dans le budget. L’apurement des arriérés intérieurs en 2025 et l’augmentation des recettes pétrolières stimuleront l’investissement en 2026.
L’inflation devrait baisser à 2 % d’ici 2027 grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires. Avec une croissance plus forte, l’extrême pauvreté devrait diminuer d’environ 440 000 personnes d’ici 2027, pour s’établir à 45,6 %.
Dernière mise à jour: 09 oct. 2025