Maurice est un État insulaire d’environ 1,26 million d’habitants (2022) situé au large de la côte Sud-Est de l’Afrique et voisin de l'île française de la Réunion. Il constitue un exemple de réussite économique en Afrique subsaharienne : d’une situation de faible revenu et de forte dépendance à la canne à sucre dans les années 1960, le pays a su s’élever à un niveau de revenu moyen supérieur, avec un revenu par habitant dépassant aujourd’hui les 10 000 dollars. Cette remarquable transformation s'est appuyée sur la stabilité de la démocratie mauricienne et la diversification de l’économie : celle-ci compte aujourd’hui sur le tourisme, l'industrie manufacturière, la pêche, les TIC, et les services financiers qui représentent 40 % du PIB. L'approche proactive du pays en matière d'éducation et d'infrastructure, ainsi que son ouverture aux investissements étrangers, ont favorisé la croissance dans divers secteurs, y compris le développement d’une jeune industrie pharmaceutique après la pandémie de COVID-19. Malgré le recul causé par la pandémie, qui a vu l'économie de l'île Maurice se contracter fortement et perdre son niveau de revenu élevé, l’activisme du gouvernement en matière de programmes de soutien et de réformes structurelles a ouvert la voie à une reprise résiliente de l'économie nationale.
Situation politique
Maurice est l'une des plus anciennes démocraties d'Afrique, ayant organisé 12 élections générales jugées libres et équitables depuis la fin des années 1960. Le système politique mauricien est dominé par trois partis, à savoir le Mouvement socialiste militant (MSM), le Parti travailliste et le Mouvement militant mauricien (MMM). Sur un total de 12 élections générales organisées jusqu'à présent, le MSM en a remporté six, le parti travailliste quatre et le MMM deux. Les coalitions changeantes sont une caractéristique de la politique dans le pays. Les dernières élections générales ont eu lieu en 2019. Une coalition nommée Alliance morisien l'a emporté. La coalition est composée de quatre partis, à savoir le MSM, Muvman Liberater ML, Alan Ganoo Movement et la Plateforme militante. La coalition a remporté 42 des 70 sièges du parlement national et a formé le gouvernement, Pravind Jugnauth du MSA restant le Premier ministre. À Maurice, le président est le chef de l'État, tandis que le Premier ministre dispose des pleins pouvoirs exécutifs et dirige le gouvernement. Les prochaines élections générales sont prévues pour 2024.
Libertés civiles. L'île Maurice est classée « libre » dans l'étude annuelle de Freedom House sur les droits politiques et les libertés civiles dans le monde. Le pays obtient de bons résultats pour toute une série d'autres indicateurs politiques et économiques, par rapport à de nombreux pays de la région. L'île Maurice est également bien placée dans l'indice de perception de la corruption, classée 52e sur 180 pays, perdant quatre places depuis 2012.
Évolution de la situation économique
L'île Maurice a connu une croissance remarquable depuis son indépendance en 1968, atteignant brièvement le statut de pays à revenu élevé en 2020. Cependant, la pandémie mondiale de COVID-19 a durement frappé son économie. Malgré une gestion réussie de l'urgence de santé publique, l'impact économique de la pandémie a été sévère et le produit intérieur brut (PIB) du pays s'est contracté de 14,6 % en 2020, faisant glisser Maurice vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Avec un produit intérieur brut de 10 216 dollars par habitant en 2022, l'économie mauricienne s'est toutefois avérée résistante aux autres chocs économiques mondiaux, y compris ceux découlant de la guerre de la Russie en Ukraine qui ont affecté les recettes provenant des arrivées de touristes. La croissance du PIB a rebondi d'un taux relativement modeste de 3,5 % en 2021 et s'est accélérée pour atteindre un taux de 8,9 % en 2022, soutenue par la forte reprise du tourisme. En 2023, le PIB devrait connaître une croissance de 6,8 % en termes réels. L’inflation moyenne sur 12 mois a ralenti en 2023 pour s’établir à 7,0 %, un taux très inférieur aux 10,8 % enregistrés l’année précédente, notamment grâce au ralentissement de la hausse mondiale des prix des matières premières. La forte croissance du PIB au cours des deux dernières années a également entraîné une augmentation des recettes fiscales et contribué à réduire la dette publique à environ 80 % du PIB. Bien que la dette du secteur public semble viable, un assainissement progressif des finances publiques est nécessaire pour la stabiliser.
Le gouvernement a introduit des mesures pour réduire les pénuries de compétences et de main-d’œuvre et continue à promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables. Le renforcement de la résilience aux chocs climatique et énergétiques et la mise en place de coussins budgétaires seront essentiels pour renforcer la résilience de la croissance. Investir dans le capital humain pour remédier et stimuler l'innovation dans le secteur privé sera primordial pour retrouver et conserver le statut de pays à revenu élevé.
Dernière mise à jour: 10 avr. 2024