Vue d'ensemble
Situé en Afrique centrale, le Gabon dispose d’importantes ressources naturelles. Avec une façade maritime sur l'océan Atlantique, il est bordé par le Cameroun, la Guinée équatoriale et la République du Congo. Malgré sa vaste superficie, principalement forestière, le Gabon ne compte que 2,3 millions d'habitants en 2023.
Le niveau d'urbanisation du Gabon est l'un des plus élevés d'Afrique, avec plus de 80 % de sa population résidant dans des zones urbaines. Les deux principales villes, Libreville et Port-Gentil, abritent près de 59 % des habitants. La jeunesse est un trait distinctif de sa démographie : la moitié de la population a moins de 20 ans, et alors que le taux de fécondité en milieu urbain est de quatre enfants par femme, il grimpe à six en zone rurale.
Pionnier en matière d'écologie, le Gabon s'efforce activement de protéger sa forêt tropicale, ce qui fait de lui un absorbeur net de carbone. Il agit en champion des initiatives de neutralité carbone. Son écosystème diversifié offre des sols fertiles, des ressources côtières abondantes et des pêcheries. Cependant, malgré son potentiel économique, le pays peine à traduire la richesse de ses ressources en une croissance durable et inclusive.
Situation politique
Le Gabon présente une histoire politique nuancée et riche en rebondissements. Sous la présidence d’Omar Bongo Ondimba, qui accède au pouvoir en 1967, le pays devient un État à parti unique, dominé par le Parti démocratique gabonais (PDG).
Son fils, Ali Bongo Ondimba, lui succède en 2009 et est réélu en août 2016 dans une élection fortement controversée et marquée par un taux de participation relativement faible (59 %). Des élections législatives et municipales tenues en 2018 voient une large victoire du PDG qui conserve sa majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale.
Ali Bongo est destitué le 30 août 2023, à la suite d'une intervention militaire orchestrée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
Le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema est désigné président de la transition gabonaise. Au début de cette période, plusieurs institutions, dont le Sénat, l'Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle, sont temporairement dissoutes. L’élection présidentielle se tiendra le 12 avril 2025. Le Général Président de la Transition et 3 autres personnalités politiques sont les 4 candidats retenus pour cette élection conformément au nouveau code électoral en vigueur. Cette échéance électorale marquera la fin du processus de transition au Gabon.
Situation économique
Depuis le coup d'État d'août 2023, des changements ont été observés dans les politiques économiques mises en œuvre au Gabon. Les principaux changements incluent la mise en œuvre de politiques budgétaires plus expansionnistes et des efforts accrus pour soutenir les entreprises et la création d'emplois dans des secteurs divers, ainsi que pour améliorer la qualité et l'accès aux infrastructures et services publics.
Plus récemment, la croissance du Gabon a accéléré pour atteindre environ 2,9 % en 2024, contre 2,4 % en 2023, en raison notamment de l'accélération des projets d'infrastructure réalisés par le gouvernement de transition, et de l'augmentation de la production de matières premières telles que le pétrole, le manganèse et le bois dans un contexte marqué par une demande soutenue de la Chine et de l'Europe, des restrictions moins strictes de l’OPEP+, et par l'exploitation de nouveaux champs pétroliers et miniers.
En raison de l’accélération des projets d’infrastructure, de l'organisation du référendum constitutionnel de novembre 2024 et de l'augmentation des mesures sociales, on a assisté à une hausse significative des dépenses budgétaires alors que dans le même temps, les recettes budgétaires de l'État ont souffert de la baisse des recettes pétrolières causée par une baisse de 4 % des prix du pétrole, malgré une augmentation des recettes fiscales soutenue par les efforts mis en œuvre par l’administration fiscale pour numériser les déclarations fiscales ainsi que par le bureau des douanes situé à la frontière nord du pays. Aussi le défi budgétaire s’est-il creusé, atteignant environ 3,7 % du PIB en 2024. L'inflation, quant à elle, reste sur une tendance baissière, atteignant 0,9 % en décembre 2024, grâce à l'introduction de mesures supplémentaires visant à contenir le coût de la vie et au maintien d'une politique monétaire restrictive par la BEAC.
La croissance gabonaise devrait rester positive mais modérée au cours des prochaines années, en raison de l'épuisement progressif des réserves de pétrole, prévu à partir de 2025. Cependant, d'autres secteurs tels que l'industrie du bois, les plantations de palmiers à huile et de caoutchouc, ainsi que le fer, avec le début récent de la production du gisement de fer de Belinga en 2024, devraient jouer un rôle clé dans la croissance future.
Néanmoins, des risques significatifs pèsent sur les perspectives de croissance du Gabon. Les tensions géopolitiques et la montée du protectionnisme pourraient affecter l'accès du Gabon aux marchés, tandis qu'une demande plus faible de la part des principaux partenaires commerciaux, tels que la Chine et l'UE, pourrait affecter les performances de ses exportations. Un autre risque significatif pourrait provenir de la détérioration de la situation budgétaire du pays en raison de la baisse attendue des revenus pétroliers à partir de 2025, combinée à de fortes pressions sur les dépenses publiques pour répondre aux fortes demandes sociales d'améliorations rapides et tangibles des conditions de vie. Le Gabon est également exposé au risque d'un accès réduit aux financements extérieurs et d’une augmentation des coûts d'emprunt, compte tenu d'une part, du resserrement des conditions financières au niveau mondial et, d'autre part, de la capacité d'emprunt plus limitée des pays de la CEMAC sur le marché financier régional. Sans mesures correctives, une augmentation des déficits budgétaires pourrait compromettre la viabilité de la dette.
Dernière mise à jour: 07 avr. 2025