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ARTICLE11 décembre 2023

Lycées scientifiques du Burkina Faso : les rêves nourris des jeunes scientifiques

The World Bank

Etudiants au Lycée scientifique national de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso.

Crédit : Banque mondiale.

LES POINTS MARQUANTS

  • En 2017, le Burkina Faso a lancé un programme de construction de lycées scientifiques dans les 13 régions du pays avec l’objectif de constituer un vivier solide de scientifiques pour le développement du pays.
  • Le Projet d’amélioration de l’accès et la qualité de l’éducation (PAAQE) a été financé par la Banque mondiale par le biais de l’Association internationale de développement, à hauteur de 150 millions de dollars dont un financement additionnel.
  • Avec un effectif global de 70 élèves en 2017, deux lycées scientifiques nationaux totalisent en 2023, 338 élèves recrutés sur la base du mérite.

Ouagadougou, 11 décembre 2023 – A Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, le Lycée scientifique national de Bobo-Dioulasso se dresse comme un phare d’opportunités pour de jeunes esprits avides de connaissances.

Eugénie Kaboré, élève en Terminale scientifique du lycée, en est une illustration parfaite. Avec l'énergie contagieuse de ses 19 ans, elle se rapproche de son rêve d'ingénieure en intelligence artificielle. L’établissement qui a vu le jour en 2017 grâce au Projet d’amélioration de l’accès et la qualité de l’éducation (PAAQE) a été financé par la Banque mondiale par le biais de l’Association internationale de développement, à hauteur de 150 millions de dollars dont un financement additionnel. Le coût total du Lycée s'élevant à 3 346 809 592 FCFA soit plus de 6 millions de dollars.

Le contexte sécuritaire du Burkina Faso – et la vague persistante du terrorisme - a pourtant occasionné la fermeture de nombre d’établissements scolaires. Ainsi en mai 2023, 6 149 écoles primaires et secondaires (soit 23,9 % des infrastructures scolaires) étaient fermées, affectant 1 041 681 enfants dont 505 748 filles. Mais le gouvernement a décidé de relever le défi du niveau et de la qualité de l’éducation.

Ma famille n’est pas aisée. Grâce à la bourse qui me permet de poursuivre mes études dans ce lycée scientifique, j’aurai la chance de pouvoir embrasser plus tard le métier de mes rêves
Eugénie Kaboré
Eugénie Kaboré,
Etudiante

Recrutés dans les 13 régions du pays sur la base de leurs excellents résultats à l’examen national du Brevet d’études du premier cycle (BEPC), les élèves grâce à l’appui du PAAQE, bénéficient d’excellentes conditions d’études à savoir : des salles de classes, des laboratoires, des bibliothèques, des salles d’études, une salle polyvalente entièrement équipés, un plateau omnisport et un terrain de football aménagés. Le projet a équipé les dortoirs de toutes les commodités nécessaires et assure trois repas par jour aux pensionnaires, ainsi que les conditions appropriées pour l’égalité filles-garçons.

Ainsi, Eugénie Kaboré jongle entre révisions matinales, séances d'exercices avec ses camarades et sa passion débordante pour la physique et les mathématiques. « Ma famille n’est pas aisée. Grâce à la bourse qui me permet de poursuivre mes études dans ce lycée scientifique, j’aurai la chance de pouvoir embrasser plus tard le métier de mes rêves », déclare-t-elle.

En termes de réussite, le Lycée scientifique national de Bobo-Dioulasso est une référence depuis son ouverture. « La première promotion présentée au baccalauréat en série scientifique a eu un taux de 100 % de réussite. La deuxième année et troisième année, le taux était supérieur à 96 %. Certains élèves se sont aussi distingués à travers des prix, et d’autres ont fait briller le nom de l'établissement à certaines compétitions annuelles », détaille le proviseur du Lycée, Badaoudou Touré.

Ainsi, l’objectif de créer un vivier pour la formation de cadres de haut niveau dans les secteurs de l’ingénierie, des mathématiques, des sciences et de l’informatique prend forme et permettra d’avoir à disposition de l’économie nationale et des investisseurs étrangers, une masse critique de scientifiques et d’ingénieurs pour booster le développement du pays.

The World Bank
Fany Angelica Sebgo, étudiante au Lycée scientifique national de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Crédit : Banque mondiale.

Fany Angelica Sebgo, 17 ans, rêve de dessiner l'avenir en devenant architecte. Elle trouve dans la filière scientifique du lycée, la clé pour déverrouiller ses ambitions : « Ce lycée scientifique me donne cette opportunité parce que mes parents n’ont pas les moyens de m’offrir ces conditions d’études. J’encourage mes camarades filles à s’intéresser aux filières scientifiques pour avoir la chance de l’intégrer, » confie-t-elle.

Natif du village de Kodona de l'ouest du Burkina, Soumaïla Ouattara, 18 ans en classe de première scientifique, se passionne pour l'informatique et l'intelligence artificielle. « C’est un métier d’avenir. Dans ce lycée, les cours sont bien administrés. Les professeurs se comportent très bien avec nous », explique-t-il. Pour lui, cette filière va lui permettre de transformer ses rêves en réalité, et contribuer au développement futur de son pays.

De parents éleveurs, Yaya Diallo lui est âgé de 16 ans. Il va passer le baccalauréat l’année prochaine et brandit déjà la bannière de la science au 21ème siècle. Son choix de filière scientifique est un engagement clair : « J’ai constaté que les informaticiens sont comme des génies. Nous sommes à une époque où la science est incontournable. Et pour être un bon informaticien, il faut aimer les filières scientifiques. C’est la raison pour laquelle je m’investis au quotidien en classe pour être parmi les meilleurs », confie-t-il.

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Yaya Diallo, étudiant au Lycée scientifique national de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Crédit : Banque mondiale.

A 16 ans, Fatim Edwige Traoré, captivée par l'aéronautique, rêve de fendre les cieux en tant que pilote. Elle ne cache pas sa joie d’être parmi les élèves du lycée national scientifique de Bobo-Dioulasso et déclare, sourire aux lèvres, qu’elle est sur la bonne voie : « Le fait de savoir comment un objet peut tenir dans l'air attise ma curiosité et je pense que c’est dans les matières scientifiques que j’aurai la réponse, » ajoute-t-elle.

Pour Adama Zallé, professeur de sciences physiques, il y a une grande différence entre ce lycée scientifique et les autres établissements. « Ici, on a des élèves excellents dans chaque classe. Ils posent des questions pointues et l'enseignant est obligé de se former en plus. En règle générale, tous les élèves ont la moyenne aux devoirs et la plus forte, peut être de 19 ou 20 », explique-t-il. L’enseignant des sciences de la vie et de la terre Anatole Yougbaré quant à lui magnifie l’équipement des différents laboratoires qui lui permettent de dispenser un enseignement de qualité.

Au fil du temps, l’objectif de constituer une masse critique de scientifiques, capables d’apporter des réponses aux défis socio-économiques du Burkina Faso est en train de se réaliser et les lycées scientifiques en sont les viviers.

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