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ARTICLE02 décembre 2023

Dans les pays les plus pauvres, agir pour le climat, c’est agir pour le développement

The World Bank

Aucun pays ne sera épargné par le changement climatique, mais ce sont les pays les plus pauvres qui en subiront le plus lourdement les conséquences. Pendant la décennie écoulée, ils ont subi huit fois plus de catastrophes naturelles que dans les années 80, et essuyé des dommages économiques multipliés par trois. 

« J’ai vu les maisons s’effondrer et mes voisins tenter de sauver tout ce qu’ils pouvaient », se souvient João Fernandes, un habitant de Sao Tomé dont le village, Santa Catarina, a été inondé par de fortes pluies. « Ma maison s’était déjà affaissée d’un côté, nous étions envahis par l'eau, toutes nos affaires flottaient. Ma femme était dans les derniers jours de sa deuxième grossesse et pouvait à peine bouger. J’ai juste prié pour que la maison ne s’effondre pas et que le temps s’améliore. »   

Pour des communautés comme celle de João, la crise climatique est une urgence. Bien qu’elles contribuent le moins aux dérèglements du climat, elles sont confrontées à des transformations qui affectent leurs vies et leurs moyens de subsistance, à une raréfaction des ressources naturelles qui pèse sur les rendements agricoles et les prix des denrées alimentaires, et à des phénomènes météorologiques extrêmes toujours plus dangereux et dévastateurs. Les avancées accomplies ces dernières décennies sur le front du développement sont en péril dans un grand nombre de communautés à travers le monde. Si rien n’est fait, d’ici 2030, le changement climatique entraînera dans l’extrême pauvreté plus de 130 millions de personnes vivant dans les pays les plus vulnérables.

C’est pourquoi, pour le fonds de la Banque mondiale dédié aux 75 pays les plus pauvres du monde, agir pour le climat, c’est agir pour le développement. De fait, la lutte contre le changement climatique occupe depuis 2011 une place croissante dans les activités de l’Association internationale de développement (IDA). La Banque mondiale est la première source de financements climatiques dans le monde, et les dons et prêts concessionnels de l’IDA ont joué un rôle déterminant dans tous les grands domaines de l’action climatique — qu’il s’agisse d’aider les pays à adopter des stratégies d’adaptation face aux conséquences des dérèglements du climat, de renforcer leur résilience en cas de catastrophe naturelle, ou d'exploiter les atouts de la transition écologique et le potentiel d’un avenir plus vert. 

Adaptation et résilience : préparer les populations au changement climatique 

Les mesures d'adaptation doivent permettre de parer et se préparer aux risques climatiques actuels et futurs, selon une approche de long terme et systématique. Face à l’évolution des conditions météorologiques et à l’intensification de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles, l’IDA aide les pays à intégrer l'enjeu de la résilience dans leurs programmes de développement. Les investissements qui préservent ou réhabilitent les zones côtières peuvent notamment constituer des mesures de protection importantes contre l’élévation du niveau de la mer et les tempêtes de grande ampleur. Dans un pays comme le Bangladesh (a) ou une région comme l’Afrique de l’Ouest, qui possèdent des milliers de kilomètres de littoral abritant des millions d’habitants, l’IDA promeut une action coordonnée entre secteurs et, dans certains cas, entre États, qui permette de garantir la sécurité des populations dans les zones côtières, d’assurer des moyens de subsistance aux générations futures et de lutter contre l’érosion, l’intrusion d’eau salée et les inondations.
 

The World Bank

 

« Nous faisions partie des familles les plus touchées par les inondations et les coulées de boue. Alors, nous nous sommes portés volontaires pour déménager », raconte João Fernandes, dont la maison a été l’une des premières habitations construites dans des zones à moindres risques dans le cadre du programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA), financé par l’IDA. « Je suis rassuré de savoir ma famille plus en sécurité. »   

J’ai vu les maisons s’effondrer et mes voisins tenter de sauver tout ce qu’ils pouvaient », se souvient João Fernandes, un habitant de Sao Tomé dont le village, Santa Catarina, a été inondé par de fortes pluies. « Ma maison s’était déjà affaissée d’un côté, nous étions envahis par l'eau, toutes nos affaires flottaient. Ma femme était dans les derniers jours de sa deuxième grossesse et pouvait à peine bouger. J’ai juste prié pour que la maison ne s’effondre pas et que le temps s’améliore.
João Fernandes

Lorsqu’une catastrophe survient, la résilience des infrastructures permet de limiter son impact sur les moyens de subsistance et le bien-être des populations. Dans les petits États insulaires en développement du Pacifique, particulièrement exposés aux effets du changement climatique, l’IDA soutient le programme de résilience climatique des transports, qui s'emploie à moderniser de grandes infrastructures, comme les aéroports et les ports maritimes, ainsi que le programme pour des écoles plus sûres (a) et le programme de résilience dans le Pacifique (a), qui s’attachent à renforcer la sécurité et la solidité des établissements scolaires et à doter les collectivités de centres d’évacuation pour mettre les populations à l’abri dans les situations d’urgence et protéger les vies.  

Atténuation : contribuer à un avenir vert et durable

Les pays IDA représentent une part très limitée des émissions mondiales de CO2, mais l'adoption de stratégies d’atténuation telles que les investissements dans les énergies propres, la restauration des forêts et l’économie bleue En soutenant la mise en place de réseaux régionaux pour les infrastructures électriques, l’IDA contribue à faire des secteurs énergétiques nationaux les moteurs d’un développement vert et résilient. En soutenant la mise en place de réseaux régionaux pour les infrastructures électriques, l’IDA contribue à faire des secteurs énergétiques nationaux les moteurs d’un développement vert et résilient. L’intégration des réseaux électriques a non seulement pour effet d'améliorer la fiabilité et le coût de l’approvisionnement, mais elle favorise également une production d’électricité plus durable en substituant aux combustibles fossiles des sources d’énergie plus propres comme l’éolien, le solaire ou l’hydraulique. Le soutien apporté par l’IDA au système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain et au projet régional d’intervention d’urgence dans le secteur de l’énergie solaire (RESPITE) aide les pays d’Afrique de l’Ouest à tirer parti de cette intégration, tout en élargissant l’accès à l’électricité au profit de millions de consommateurs actuels et potentiels dans la région, et en finançant l’installation et l’exploitation de capacités solaires et hydroélectriques.

« Le projet RESPITE marque le début d’une révolution dans l’approvisionnement et l’accès à l’énergie », a déclaré le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio. « Actuellement, l’énergie nous coûte bien plus cher qu’il y a 18 mois. Cette intervention régionale est on ne peut plus nécessaire à court terme. C'est pour nos pays un pas audacieux dans la bonne direction. »

 

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Dans les pays disposant d’abondantes ressources énergétiques renouvelables — hydrauliques, géothermiques, éoliennes ou solaires —, l’IDA aide à exploiter ce potentiel au service de la croissance économique et du développement. Les financements de l’IDA sont particulièrement vitaux pour les pays en proie à la fragilité, aux conflits et à la violence. En République centrafricaine, le premier investissement réalisé dans le renouvelable, à savoir la construction d’une centrale photovoltaïque équipée de batteries de stockage, permettra de remplacer plus de 90 % de l’énergie actuellement produite à partir du diesel. Au Yémen (a), les financements de l’IDA permettent de déployer des solutions d'énergie solaire afin de répondre aux besoins urgents d’électricité des familles, des équipements publics et des écoles. En Somalie (a), l’IDA met à profit son Guichet de promotion du secteur privé pour soutenir la construction d’une centrale solaire hybride qui viendra se substituer au diesel.

Les océans et les forêts jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique en agissant comme des « puits de carbone » : ils absorbent les gaz à effet de serre qui piègent la chaleur dans l’atmosphère et sont responsables du réchauffement de la planète. Les océans et les forêts assurent également des fonctions essentielles à la santé et au développement économique des populations locales. Des projets financés par l’IDA en République démocratique du Congo et en Éthiopie s'emploient à enrayer le déboisement et la dégradation des forêts, à améliorer la santé des sols et à renforcer la biodiversité, tout en aidant les communautés locales à se tourner vers des pratiques agricoles durables. 

Au Mozambique (a), une initiative de gestion intégrée des projets vise à assurer une gestion durable des forêts. Le programme régional de protection des paysages océaniques des îles du Pacifique aide des pays comme Kiribati, les Îles Marshall et les Tonga à préserver leurs vastes ressources maritimes en améliorant la gestion des pêches et en diversifiant les revenus. 

« À Kiribati, l’océan, c'est notre vie... Notre peuple en dépend. Et nous devons le préserver pour la prochaine génération », explique Maaria Henry, l’une des responsables d’un nouveau service de réglementation des pêches chargé de protéger les réserves halieutiques du pays en mettant fin aux pratiques non durables et en promouvant une gestion plus responsable.

Les financements de l’IDA aident les pays à relever en même temps les défis du climat et du développement. Les pays IDA tirent les leçons des erreurs des pays développés et des écueils d’une croissance carbonée : ils tracent une nouvelle voie pour l’avenir en intégrant les enjeux de la résilience et de la durabilité dans leurs programmes de développement, en investissant dans les énergies propres et renouvelables, et en préservant leurs ressources naturelles. Autant d'efforts qui sont non seulement bénéfiques pour la planète, mais aussi source de croissance économique, en boostant la productivité et la création d’emplois.

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