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ARTICLE 02 octobre 2020

Niger : elles combattent le coronavirus à leur façon

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Membres de l'Association nigérienne des handicapés locomoteurs (ANHL) © Ollivier Girard, Banque mondiale


LES POINTS MARQUANTS

  • Comme dans le reste du monde, l’apparition des premiers cas de coronavirus a brutalement interrompu la vie de millions de Nigériens
  • Les personnes déjà vulnérables ont été particulièrement touchées
  • Présidente d’une associations de personnes handicapées, Fati a décidé de ne pas se laisser abattre et de se lancer dans la fabrication de masques avec ses « sœurs »

NIAMEY, NIGER, le 2 octobre 2020—L’émotion submerge encore Fati Boubacar lorsqu’elle se souvient du jour où elle a appris qu'elle ne pouvait plus voir les membres de son association, en raison des mesures de distanciation sociale mises en place par le gouvernement pour éviter la propagation du coronavirus (COVID-19), au printemps dernier. « Ce groupe est plus qu'une association pour moi. C'est ma famille. Ce serait trop dur de m'en séparer. » 

L’annonce par le Niger de son premier cas de COVID-19 en mars 2020 a porté un coup d’arrêt à l’activité économique, notamment à celles de l'Association nigérienne des handicapés locomoteurs (ANHL) que cette quinquagénaire déterminée préside depuis quelques années « Nous sommes une trentaine de femmes et nous nous réunissons deux fois par semaine pour coordonner les activités génératrices de revenus que nous avons créées ensemble. », explique-t-elle. « Mais cet endroit est bien plus qu’une association pour nous, c'est aussi un espace de solidarité et de soutien. C'est ce qui nous permet de rester dynamique. » 

Lorsque la situation sanitaire s’est stabilisée et que les restrictions ont été levées. Comme le port du masque est un des meilleurs moyens d’éviter d’attraper le virus, avec le lavage fréquent des mains, « Nous avons décidé de fabriquer des masques à partir de matériaux locaux. Nos masques répondent à des normes de qualité », assure fièrement Fati. «  Ils ne coûtent que 700 francs CFA (1,5 dollars) et peuvent être réutilisés pendant plusieurs années s’ils sont bien entretenus. » 

Ses six enfants ont été les premiers « clients » de Fati, « ma priorité, c’est leur bien-être, et je veux m’assurer qu’ils  grandissent dans un environnement sain et loin de ce misérable virus. » 


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« Cet endroit est bien plus qu’une association pour nous, c'est aussi un espace de solidarité et de soutien. C'est ce qui nous permet de rester dynamique. » Fati, présidente de l'Association nigérienne des handicapés locomoteurs (ANHL). © Ollivier Girard, Banque mondiale    


Au-delà des masques qui se vendent bien et qui permettent aux membres de l’association de maintenir un revenu pendant cette période difficile, Fati et ses « sœurs », comme elle les appelle, participent à des activités sur la santé, notamment à des ateliers de sensibilisation aux bons gestes en matières d'hygiène ou des formations pour s'adapter aux crises et apprendre de nouvelles compétences pour « apprendre à vivre avec le virus. On s'y habitue peu à peu et essayons de transformer les défis de la crise sanitaire en opportunités. » 

Toutes ces activités en faveur d’une meilleure résilience font partie d’une multitude d’actions financées par la Banque mondiale par le biais de l’Association internationale de développement (IDA) avant et après l'apparition des premiers cas de COVID-19 sur le continent africain pour aider le gouvernement nigérien à atténuer l'impact sanitaire et économique de la pandémie. Notamment à travers le projet de réponse d'urgence COVID-19, financé à hauteur de 13,95 millions de dollars pour faciliter l'achat rapide de médicaments et d'équipements essentiels. Ou encore, par le bais du projet de filets sociaux adaptatifs 2 qui a lancé en septembre 2020 un programme de transferts monétaires d'urgence auprès de 500 000 bénéficiaires dans les huit régions du pays, pour leur permettre de faire face à court terme aux conséquences de la pandémie de COVID-19  et d’être plus résilients.

En juillet 2020, en collaboration avec l'UNICEF. « Nos opérations sanitaires se sont attachées à renforcer la capacité du Niger à anticiper et répondre à la pandémie en protégeant les personnes les plus exposées », explique Joelle Dehasse, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Niger. « Notre objectif n'est pas seulement de sauver des vies, mais aussi d'aider le pays à mettre en place des systèmes de santé plus solides et plus résistants afin d'être mieux préparés à faire face aux futures épidémies. Nous devons veiller à ce que personne ne soit laissé au bord du chemin. » 

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« Ma béquille me sert de pied, sans elle je ne peux aller nulle part' » Mariama Abdoulaye, membre de l'association. © Ollivier Girard, Banque mondiale



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