Le Groupe de la Banque mondiale vient d’annoncer le lancement de nouveaux programmes de soutien à l’Égypte et à la Tunisie. Au lieu de l’habituelle stratégie de partenariat-pays (CPS), de trois ans, il inaugure cette ère nouvelle avec une note de stratégie intérimaire (ISN), plus courte. C’est la première fois qu’un tel instrument est utilisé pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord. La série de questions-réponses qui suit explique pourquoi.
Qu’est-ce qu’une note de stratégie intérimaire ?
La note de stratégie intérimaire (ISN) est un document qui, à l’instar de la stratégie de partenariat-pays (CPS), détaille la stratégie d’appui du Groupe de la Banque mondiale à un pays sur une période donnée. ISN et CPS sont adaptées aux besoins et contexte particuliers de chaque pays.
Quelles sont les spécificités d’une note de stratégie intérimaire ?
L’ISN se distingue d’une CPS notamment par sa durée, qui va de 12 à 24 mois (au lieu de trois ans pour la CPS). Le Groupe de la Banque mondiale y a recours lorsqu’il a besoin de plus de temps pour identifier et mettre au point le programme d’appui à moyen terme le plus judicieux. C’est le cas dans les périodes de transition, après une crise politique ou un conflit, l’ISN permettant alors à l’institution de maintenir son engagement même dans des conditions changeantes et instables. C’est le cas aussi lorsqu’elle se réengage dans un pays après une interruption prolongée de ses interventions.
Pourquoi asseoir les relations actuelles avec la Tunisie sur une note de stratégie intérimaire ?
L’ISN qui vient d’être adoptée pour la Tunisie couvrira la période de rédaction de la nouvelle Constitution par l’Assemblée constituante et d’organisation de nouvelles élections. À l’issue du scrutin, le Groupe de la Banque mondiale élaborera en concertation avec le nouveau gouvernement une CPS conforme aux priorités de développement du pays.
Pourquoi asseoir les relations actuelles avec l’Égypte sur une note de stratégie intérimaire ?
L’Égypte traverse elle aussi une phase de transition : la nouvelle ISN couvrira la période nécessaire à la rédaction et à la ratification d’une nouvelle Constitution ainsi qu’à l’élection d’un nouveau Parlement. Dès la mise en place du nouveau pouvoir législatif et de la nouvelle Constitution, le Groupe de la Banque mondiale s’orientera vers une CPS respectant les priorités du nouveau gouvernement.
L’adoption d’une note de stratégie intérimaire a-t-elle une incidence sur le niveau de soutien de la Banque mondiale ?
Une ISN n’est pas synonyme de moins d’appui, elle est synonyme de plus de souplesse. Il s’agit pour le Groupe de la Banque mondiale de réaffirmer, lors d’une transition délicate, son engagement à apporter une offre complète d’assistance technique et financière. C’est aussi une solution pour adapter le soutien de l’institution à des besoins et un contexte très évolutifs. Par sa flexibilité et sa courte durée, l’ISN permet également d’éviter toute interruption du soutien du Groupe de la Banque mondiale du fait de longues périodes d’incertitude.
Qui arbitre entre une note de stratégie intérimaire et une stratégie de partenariat-pays ?
Les ISN ne sont élaborées que dans des cas très particuliers. Si le Groupe de la Banque mondiale estime, à l’issue d’une évaluation rigoureuse, que des évolutions plus ou moins prévisibles risquent de rendre une CPS inopérante, alors le choix se porte sur une ISN.
Quel est le processus d’élaboration d’une note de stratégie intérimaire ?
Les ISN pour la Tunisie et l’Égypte sont le fruit d’une série de consultations. Le Groupe de la Banque mondiale s’est rapproché d’un large éventail de parties prenantes pour identifier les besoins les plus urgents. Il a aussi eu des entretiens approfondis avec le gouvernement par intérim, la société civile, les organisations de jeunesse, le monde universitaire et le secteur privé.
