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Perspectives économiques 2010 pour la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord

22 janvier 2010


Janvier 2010 - Un nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé "Perspectives pour l’économie mondiale 2010 : crise, financements et croissance" note que la crise a des effets cumulatifs prononcés sur la pauvreté. Il est prévu une augmentation de 64 millions du nombre de personnes qui vivront dans une extrême pauvreté d’ici à la fin 2010 par rapport à la situation qui aurait prévalu sans la crise, selon des analyses actualisées.

Après une évolution complexe de la situation en 2009, les perspectives pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) devrait s’améliorer jusqu’à la fin de 2011. La croissance devrait s’accélérer jusqu'à 4,4 % cette année, le même rythme enregistré de 1995 à 2005 en moyenne.

Certes l’absorption intérieure constituera une source permanente de solidité, mais les prévisions d’une reprise au niveau de la région tablent sur une reprise de la demande mondiale de pétrole, le raffermissement des prix du pétrole et le redressement des principaux marchés d’exportation.

Les prix du pétrole devraient rester globalement stables sur la période de projection, à environ 75 dollars le baril. Un regain de l’intérêt à l’égard de l’Investissement direct étranger (IDE) régional pourrait voir le jour à mesure que les conditions financières et économiques commencent à se normaliser. La reprise économique en Europe et entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) favorisera la reprise des économies diversifiées.

Les répercussions de la crise financière mondiale sur les économies en développement de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ont varié entre les pays exportateurs et importateurs de pétrole

La crise des denrées alimentaires et du pétrole de 2007-2008 constituait un défi pour la région, la plus grande exportatrice nette de pétrole et la plus grande importatrice nette de denrées alimentaires.

Les exportateurs de pétrole ont été moins touchés, mais la facture des importations alimentaires s’est considérablement alourdie.

Les plus éprouvés ont été les pays du Maghreb, ainsi que la Jordanie et le Liban, qui sont de gros importateurs à la fois de denrées alimentaires et de pétrole, et la République arabe d’Égypte (fortement tributaire des importations de denrées alimentaires).

Durant 2009, les mouvements nets des termes de l’échange des pays en développement exportateurs de pétrole (Algérie, République islamique d’Iran, République arabe syrienne et République du Yémen) et du CCG ont été favorables, suite à l’augmentation des prix du pétrole et à la baisse des prix des denrées alimentaires. Mais les prix élevés du pétrole ont été maintenus au détriment d’une production sensiblement réduite.

Dans le cas des économies plus diversifiées (Égypte, Jordanie, Liban, Maroc et Tunisie), la forte baisse de la demande extérieure (notamment de la Zone euro dominante) a eu des répercussions négatives sur les exportations de marchandises, qui ont été aggravées par la baisse de l’activité touristique, des envois de fonds des migrants et des apports d’IDE, notamment en provenance des économies du CCG.

Évolution de la situation dans les pays exportateurs de pétrole de la région

La crise économique mondiale a mis fin au boom pétrolier qui a fait grimper les prix du pétrole à plus de 150 dollars le baril au milieu de 2008 et les prix se sont établis depuis lors dans une fourchette de 65 à 80 dollars le baril. Les pays exportateurs de pétrole de la région se sont associés à cette mesure en réduisant la production de près de 10 % (11 % parmi les producteurs à revenu élevé et 7,3 % parmi les pays en développement exportateurs de la région). L’effet combiné des prix nettement moins élevés et de la réduction de la production a provoqué la baisse des recettes du pétrole et du gaz de tous les pays exportateurs de 755 milliards de dollars en 2008 à 485 milliards de dollars en 2009.

Évolution de la situation dans les économies diversifiées

La Zone euro est la destination de plus de 70 % des exportations de biens en provenance des économies diversifiées de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Par ailleurs, la Zone euro accueille des travailleurs étrangers, venant du Maghreb et du Mashreq et elle représente une importante source d’envois de fonds et d’arrivées de touristes dans la région en développement.

Le ralentissement de l’activité économique et la dégradation de la situation de l’emploi en Europe, ainsi qu’à travers les économies du CCG en 2009 ont provoqué la baisse des envois de fonds des travailleurs de 6,3 % sur l’année — contrastant avec les solides gains de 23,0 % et de 11,3 % en 2007 et 2008 respectivement. Parmi les gros bénéficiaires de ces flux, l’Égypte semble avoir été la plus touchée, les flux reculant de 9 %, tandis que les recettes diminuaient de 8 % dans le cas du Maroc. La Jordanie, le Liban et la Tunisie ont subi des baisses moins prononcées, allant de 1 % à 3 %.

Les recettes du tourisme représentent une source essentielle de devises (équivalent à 14 % du PIB pour les économies diversifiées de la région). Étant donné la situation de l’Europe caractérisée par l’accroissement des taux de chômage, la stagnation des salaires et les efforts déployés par les ménages pour réparer des bilans gravement mis à mal par l’effondrement du marché financier de 2008, les recettes du tourisme se seraient dégradées de 5 % en 2009.

Les taux de croissance du PIB dans la région

La région MENA a été moins durement touchée par la crise que les autres régions, le taux de croissance global du PIB ayant reculé à 2,9 % en 2009. Le PIB devrait augmenter de
3,7 % en 2010 et de 4,4 % d’ici à 2011

Selon les estimations, la croissance du PIB en 2009 dans les pays en développement de la région a fléchi à 2,9 %, contre 4,3 % en 2008.

Suite à l’effondrement des investissements et du commerce dans les principales économies de la Zone euro, la croissance du PIB des économies diversifiées du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord a ralenti à 0,5 % en 2008, et devrait chuter de 3,9 % en 2009, la pire récession depuis la Deuxième guerre mondiale.

La croissance du PIB pour les pays en développement exportateurs de pétrole devrait atteindre 3,1 % et 3,7 % respectivement en 2010 et 2011.

Les gains de PIB pour les pays importateurs de pétrole (économies diversifiées) ont régressé de près de 2 points de pourcentage durant l’année, après une solide progression de 6,6 % en 2008 (stimulée par une croissance de plus de 7 % en Égypte) à 4,7 % en 2009.

Pour les économies à revenu élevé du CCG, le PIB devrait s’accroître de 3,2 % en 2010 et de 4,1 % en 2011, suite au raffermissement de la production pétrolière et à l’augmentation du prix moyen du pétrole qui contribuera à améliorer les recettes, bien que dans des proportions modérées.


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