Les défis mondiaux exigent des solutions mondiales : des partenariats innovants entre les secteurs du divertissement et du développement

Les crises actuelles qui frappent le développement, la situation sécuritaire et l’environnement touchent des milliards de personnes, tandis que les économies émergentes et en développement connaissent des reculs dramatiques dans la réalisation de leurs Objectifs de développement durable (ODD). Parallèlement, les médias de divertissement touchent des publics dans le monde entier, avec un important impact local. On recense 5,4 milliards de téléspectateurs à l’échelle mondiale, plus de 5 milliards d’usagers de smartphones et 1,6 milliard d’utilisateurs actifs quotidiens de Facebook. La diffusion virale de fausses informations peut déclencher et alimenter des crises, comme l’a récemment montré l’infodémie sur la COVID-19. Par ailleurs, les profonds changements démographiques à l’œuvre dans les économies émergentes et en développement, conjugués à l’explosion de l’accès aux plateformes en ligne et mobiles, ont pour effet de redéfinir les perspectives de croissance et les débouchés commerciaux de l’industrie du divertissement. D’ici à 2050, la quasi-totalité de l’accroissement démographique mondial se réalisera dans ces pays. Ces tendances diversifient et enrichissent les récits qui se donnent à entendre à travers le monde.

L’Association hollywoodienne de la presse étrangère (Hollywood Foreign Press Association) et le programme de la Banque mondiale pour les changements de comportement et l'éducation par le divertissement (Narrating Behavior Change Program) vous invitent à mieux comprendre comment les secteurs du divertissement et du développement peuvent tirer parti de leurs synergies pour diffuser des messages plus inclusifs et percutants dans un contexte marqué par de multiples crises. Cet événement proposera une série de brèves présentations et une table ronde mettant en lumière les résultats de l’edutainment, à savoir le recours aux médias de divertissement à des fins éducatives et de développement. Il permettra notamment de revenir sur de récentes initiatives de rapprochement entre mondes du divertissement et du développement en vue de généraliser ce type de démarche dans la lutte contre des défis mondiaux tels que les inégalités entre hommes et femmes ou la pandémie de COVID-19.

La recherche sur le développement et l'éducation par le divertissement : FAQ

Qu’est-ce que l’edutainment ?

L’edutainment est un mot-valise composé de education et entertainment. Il désigne le recours aux médias de divertissement à des fins d'éducation et de développement. L’éducation par le divertissement (ou divertissement éducatif) prend ses origines dans les telenovelas mexicaines qui voient jour à la fin des années 1960 à la faveur d’une collaboration pionnière entre le psychologue Albert Bandura et le producteur et dramaturge Miguel Sabido. Elle englobe films de fiction, programmes de télévision, documentaires, campagnes sur les réseaux sociaux, produits musicaux ou jeux vidéos. En règle générale, ces productions sont financées soit par l’État avec une visée avant tout éducative, soit par le secteur privé, la transmission de messages éducatifs constituant alors un objectif secondaire.

Qu’est-ce que l’évaluation d’impact ?

Les évaluations d’impact visent à analyser les effets d’un programme ou d’une mesure sur un résultat donné. Par exemple, quel est l’impact d’une série télévisée sur les taux de dépistage du VIH ? Ici, l’évaluation d’impact consistera à comparer les taux de dépistage du VIH au sein de groupes de personnes qui regardent la série télévisée avec ceux observés chez des groupes qui n’y sont pas exposés. Les évaluations expérimentales, ou essais contrôlés randomisés, fournissent des groupes de comparaison de haute qualité et donc des estimations crédibles de l’impact d’un programme.

Qu’est-ce que la Banque mondiale ?

Avec 189 États membres, des collaborateurs issus de plus de 170 pays et plus de 130 antennes à travers le monde, le Groupe de la Banque mondiale est un partenariat sans équivalent : cinq institutions œuvrant de concert à la recherche de solutions durables pour réduire la pauvreté et favoriser la prospérité dans les pays en développement. Le Groupe de la Banque mondiale est l’une des principales sources de financements et de savoirs pour les pays en développement. Il fait partie du système des Nations Unies. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site web de la Banque mondiale.

Que sont les Objectifs de développement durable ?

L’Agenda 2030 pour le développement durable, adopté par les États membres des Nations Unies en 2015, constitue une feuille de route en faveur de la paix et de la prospérité, pour aujourd'hui et pour demain. Il s'articule autour de 17 Objectifs de développement durable (ODD), qui sont un appel à l’action de tous les pays — développés et en développement — dans le cadre d’un partenariat mondial. Ces objectifs reconnaissent que l’élimination de la pauvreté doit aller de pair avec l’amélioration de la santé et de l’éducation, la réduction des inégalités et la stimulation de la croissance économique, tout en luttant contre le changement climatique et en préservant nos océans et nos forêts. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site web des ODD.

Qu’est-ce que le département Évaluation d’impact sur le développement (DIME) de la Banque mondiale ?

Le département DIME produit des données et des travaux de recherche de haute qualité visant à transformer les politiques de développement, réduire l’extrême pauvreté et assurer une prospérité partagée. Il poursuit des activités dans 60 pays en collaboration avec 200 organismes, avec un budget de recherche de 180 millions de dollars (sachant que les financements pour le développement se chiffrent à 18 milliards de dollars). Le département conseille également 30 organisations de développement à travers le monde. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site web du DIME.

Qu’est-ce que le programme « Narrating Behavior Change » de la Banque mondiale ?

Fondé en 2016 sous l'égide du DIME, le programme « Narrating Behavior Change » de la Banque mondiale est axé sur les changements de comportement et l'éducation par le divertissement. En promouvant la collaboration entre chercheurs et professionnels issus des pouvoirs publics, de la Banque mondiale, d’organismes de développement et d’entreprises de médias, il vise à la fois à accroître nos connaissances en matière de divertissement éducatif dans de multiples secteurs du développement et à intégrer davantage cette démarche dans les investissements en faveur du développement.

Avec comme champs d’action de prédilection les hauts lieux de l’industrie du divertissement à travers le monde, de l’Inde au Mexique en passant par le Nigéria, le programme travaille avec des think tanks et des acteurs des médias de premier plan : MTV Staying Alive Foundation, Impact(Ed) International (anciennement Discovery Learning Alliance), Meta (anciennement Facebook), Population Foundation of India, BBC Media Action, Cinepolis, IN2, Curious Learning et Université de Californie du Sud (programme Hollywood Health & Society). Ses travaux de recherche et ses événements ont bénéficié du soutien de grands noms du cinéma — Desmon Elliot et Otomola Ekehinde à Nollywood, Farhan Akhtar à Bollywood — et du monde universitaire, dont notamment le prix Nobel d’économie 2019 Abhijit Banerjee, professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et contributeur au DIME. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site web du programme « Narrating Behavior Change ».

Quels sont les exemples de divertissement éducatif à fort impact dans les pays en développement ?

Un programme de divertissement éducatif est considéré à fort impact lorsqu’il produit des effets considérables sur les connaissances, les mentalités et les comportements de son public. Parfois, les évaluations d’impact mettent même en évidence les effets d’un programme sur des membres de la communauté qui n’y ont été qu’indirectement exposés (par exemple, parents ou amis). Voici des exemples de divertissement qui ont permis d’améliorer les résultats en matière de lutte contre le VIH et les violences de genre, d’aspirations personnelles, d’égalité des sexes et d’apprentissage.

Shuga (série télévisée produite par la MTV Staying Alive Foundation et à laquelle a pris part dans les premières saisons l'actrice oscarisée Lupita Nyong’o).

Queen of Katwe (film produit par Walt Disney Pictures, ESPN Films, Cine Mosaic, Mirabai Films et Participant Media).

My Better World (docu-série produite par Impact(Ed), anciennement Discovery Learning Alliance).

Court of Sex (série télévisée produite par Population Foundation of India).

Feed The Monster (ludo-application produite par Curious Learning).

Qu’est-ce que l’Association hollywoodienne de la presse étrangère ?

L’Association hollywoodienne de la presse étrangère (Hollywood Foreign Press Association, HFPA) est une organisation à but non lucratif regroupant des journalistes et des photographes qui couvrent les activités de l’industrie du divertissement aux États-Unis pour le compte de médias principalement étrangers. Avec plus de 100 membres originaires d’une cinquantaine de pays, la HFPA organise chaque année au mois de janvier la cérémonie des Golden Globes à Los Angeles, qui récompense les meilleurs productions et professionnels du cinéma, de la télévision et de l’industrie du divertissement. En 2021, les Golden Globes ont généré 1,6 milliard d’impressions sur les réseaux sociaux et 91 % de sentiments positifs, soit plus que tout autre palmarès décerné à Los Angeles. La branche philanthropique de la HFPA soutient des organisations à but non lucratif liées au secteur du divertissement, des programmes de bourses et des associations humanitaires dans les pays développés et en développement. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site web des Golden Globe Awards.

Que sont les forums HFPA-Banque mondiale ?

Les forums HFPA-Banque mondiale visent à promouvoir l’essor des programmes de divertissement éducatif dans le monde entier. Ils s’attacheront notamment à mieux comprendre comment l’on peut mettre à profit le levier du divertissement et de la culture populaire pour soutenir les objectifs de développement et contribuer à éduquer, autonomiser et amener les populations à agir. Les événements de la Banque mondiale se sont jusqu’à présent intéressés aux productions destinées aux publics de pays en développement et financées par des fonds publics, à l’instar du débat Les médias de divertissement au service des ODD. Les nouveaux forums organisés conjointement avec la HFPA se pencheront sur les difficultés et les possibilités que présentent les partenariats public-privé en vue d’augmenter les investissements dans le divertissement éducatif, en mobilisant notamment l’industrie et les célébrités hollywoodiennes.

Le premier forum se déroulera le mercredi 27 juillet 2022, de 11h00 à 13h00, heure du Pacifique (14h00-16h00, heure de l’Est), et sera disponible en plusieurs langues sur Zoom. Il réunira des représentants de la HFPA et de la Banque mondiale, ainsi que des acteurs du développement et du monde du divertissement.