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publication 19 octobre 2020

Tunisie : rapport de suivi de la situation économique (octobre 2020)

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Après avoir réussi à circonscrire la première vague de Covid-19, la Tunisie a connu vers la mi-2020 un fort ralentissement de la croissance, de l'emploi et des recettes budgétaires qui a rendu l'ampleur du choc plus perceptible. Les perspectives économiques pour 2020 se sont dégradées depuis les dernières prévisions. Dans l'intervalle, une deuxième vague d'infections et de nouvelles turbulences sur le front politique génèrent plus d'incertitudes.

La pandémie survient à un moment de grande fragilité dans l’histoire de l’économie tunisienne. En raison de l’instabilité politique qui persiste depuis la révolution, le pays peine à regagner la confiance des investisseurs, de sorte que la croissance du PIB n’a été que de 1,5 % en moyenne entre 2011 et 2019. La croissance repose désormais de plus en plus sur la consommation tandis que les investissements et les exportations restent nettement inférieurs à leurs niveaux respectifs d’avant la révolution et le chômage demeure obstinément élevé à 15 %. Pendant que la croissance marquait le pas, le contrat social qui considère le secteur public comme une source d’emplois et un garant de l’accessibilité financière a conduit à la détérioration du contexte budgétaire sous le poids d’une masse salariale publique considérable et des subventions aux prix à la consommation.

Les perspectives de réformes pour soutenir la reprise s’annoncent difficiles. La population étant déjà mise à rude épreuve par ce choc sans précédent, il y a peu de marge de manœuvre pour améliorer les perspectives budgétaires en réduisant la masse salariale et les subventions non ciblées. Des réformes structurelles visant à améliorer les performances des entreprises publiques, à accroître la contestabilité des marchés et à lutter contre la corruption sont de plus en plus nécessaires, mais elles dépendront de la capacité du nouveau gouvernement de technocrates formé en septembre 2020 par Hichem Mechichi à dégager un consensus sur la mise en œuvre des réformes nécessaires.