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publication 2 avril 2021

Maroc : rapport de suivi de la situation économique (avril 2021)

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La pandémie combinée à un choc dans le secteur agricole a fait basculer l’économie marocaine dans une profonde récession en 2020. Le gouvernement a toutefois apporté une réponse appropriée à la crise et les am-bitieuses réformes en cours pourraient ouvrir la voie à une relance solide. La crois-sance devrait s’accélérer pour atteindre 4,2 % en 2021, bien que de sérieux risques de ralentissement subsistent. Une relance sporadique assortie d’une faible création d’emplois retarderait le retour aux niveaux de pauvreté d’avant la pandémie.

Un confinement strict, l’effondrement des re-cettes du tourisme, la perturbation des chaînes de valeur mondiales et un choc agricole expli-quent l’ampleur de la récession. Au deuxième semestre de 2020, le PIB réel s’est contracté de 15,1 % en glissement annuel. Bien que l’activité ait montré des signes de reprise au troisième trimestre, d’après les premières estimations, le PIB réel aurait perdu 7 % en 2020. Du côté de la production, l’impact de la crise a été particu-lièrement grave pour le secteur hôtelier et le secteur des transports, ainsi que pour les seg-ments de l’industrie manufacturière les plus exposés aux fluctuations du commerce interna-tional. De plus, la valeur ajoutée agricole a diminué de 7,1 % en raison de la sécheresse. Du côté de la demande, la consommation privée s’est contractée de 9,4 %, une baisse en partie compensée par une hausse de 6,2 % de la con-sommation publique. Dans ce contexte, l’infla-tion non corrigée a atteint 0,7 % en moyenne en 2020 et la part de prêts improductifs est passée à 8,4 % du portefeuille de crédit des banques (contre 7,6 % en décembre 2019).

Dans ce scénario de référence, la production agricole revient aux niveaux observés par le passé, la campagne de vaccination se déroule conformément aux plans du gouvernement, et la détente monétaire est maintenue, tout comme les mesures de relance budgétaire. La relance de l’industrie manufac-turière et du secteur des services devrait se révéler progressive, limitée dans un premier temps par le récent ralentissement observé chez les partenaires commerciaux du Maroc et par le report du retour du tourisme international. La croissance du PIB réel devrait rester légèrement supérieure à la tendance pré-pandémie au cours de la période de projection, tandis que l’écart de production se résorbera progressive-ment et que les réformes en cours commence-ront à porter leurs fruits. Le déficit des transac-tions courantes devrait se stabiliser sous 4 % du PIB et le déficit budgétaire devrait diminuer progressivement.