L'Algérie, plus grand pays d'Afrique, et troisième économie arabe, a été réintégrée dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure selon la classification des revenus des pays de la Banque mondiale en juillet 2024. Au cours des deux dernières décennies, le pays a réalisé des progrès notables en matière de développement économique et humain, en investissant massivement dans les infrastructures et en mettant en place des politiques sociales redistributives qui ont permis de réduire la pauvreté et d'améliorer de manière significative les indicateurs de développement humain.
Cependant, le principal défi de l'économie algérienne réside dans sa forte dépendance aux revenus des hydrocarbures et aux dépenses publiques. Entre 2019 et 2023, le secteur des hydrocarbures représentait 14 % du produit intérieur brut (PIB), 83 % des exportations et 47 % des recettes budgétaires. Face à cette situation, l'Algérie ambitionne de diversifier son économie pour réduire sa dépendance à l'égard des hydrocarbures, diversifier ses sources de revenus et améliorer les perspectives d'emploi, notamment pour les jeunes, en raison de son profil démographique. Le taux de chômage était estimé à 12 % en 2024, avec des taux de 25,4 % pour les femmes et de 29,3 % pour les jeunes (1524 ans).
Malgré le ralentissement de la production d'hydrocarbures,, la croissance économique s'est avérée robuste depuis la pandémie. Le PIB a progressé de 3,8 % en 2021, de 3,6 % en 2022 et de 4,1 % en 2023. Cette performance a été soutenue par une augmentation des dépenses publiques de plus de 60 % entre 2021 et 2023, dans un contexte de hausse des salaires et des retraites du secteur public, de l'introduction d'allocations chômage, de l'expansion des subventions alimentaires et de l'augmentation substantielle des investissements publics. La hausse des prix des hydrocarbures a permis de réduire le déficit budgétaire, entraînant des excédents de la balance courante en 2022 et 2023. Toutefois, la baisse des prix des hydrocarbures, couplée à des réductions des quotas de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à une forte dynamique des importations et à une croissance soutenue des dépenses publiques, a mis les équilibres budgétaires et extérieurs sous pression.
À l’instar des autres pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) dépendants des hydrocarbures, l’Algérie est appelée à diversifier son économie pour stimuler la création d’emplois, un objectif clé compte tenu de sa démographie jeune. Depuis 2020, le gouvernement a entrepris plusieurs réformes pour stimuler les investissements étrangers et nationaux, en promulguant une nouvelle loi sur les hydrocarbures, en levant partiellement les restrictions sur la propriété étrangère des entreprises nationales, en adoptant une nouvelle loi sur l'investissement et en introduisant une nouvelle législation sur la monnaie et le crédit. Parallèlement, le Plan d'action gouvernemental de septembre 2021 a fait de la transition vers un modèle de croissance axé sur la création d'emplois et le secteur privé une priorité stratégique, notamment en appelant à la rationalisation des dépenses publiques, à la réduction des importations, à la stimulation des exportations hors hydrocarbures et à des réformes profondes de l'environnement des affaires, incluant la réforme des banques publiques et des entreprises publiques.
Dernière mise à jour: 25 avr. 2025