Défis
Bien que la croissance reste atone, les marchés de l’emploi des pays en développement poursuivent leur lent redressement après la crise financière mondiale. Une progression modérée du taux moyen d’augmentation des salaires a été constatée mais, contrairement au dynamisme qui prévalait au premier semestre 2012, la croissance de l’emploi s’est ralentie et les taux de chômage ont légèrement augmenté. L’Asie et surtout l’Amérique latine sont les régions les plus touchées par ce phénomène. Même dans les pays qui continuent de créer plus d’emplois comme le Brésil, la Turquie et la Roumanie, on observe soit une dégradation du taux de chômage soit une baisse des salaires. Le ralentissement de la croissance économique depuis le deuxième semestre 2012 explique en partie cette situation. En outre, la faiblesse de la reprise mondiale et les incertitudes concernant les politiques budgétaires et monétaires des États-Unis et de l’Europe risquent d’aggraver les tendances actuelles. On estime que plus d’un milliard de personnes dans le monde occupent des emplois peu rémunérés ou travaillent dans l’économie informelle. La situation des marchés de l’emploi est particulièrement préoccupante pour la jeunesse. Le taux de chômage des jeunes est parfois trois fois supérieur à celui des adultes et environ 260 millions de jeunes (40 % au Moyen-Orient et en Afrique du nord) ne travaillent pas, sans pour autant suivre des études.
Solutions
Les initiatives de la Banque mondiale en faveur de la création d’emploi consistent à coordonner les actions menées dans plusieurs domaines d’intervention : politiques macroéconomiques, climat de l’investissement, croissance industrielle, innovation et entrepreneuriat, développement du secteur privé, réglementations du travail, éducation et formation, protection sociale. Pour aider les pays à faire face aux défis de l’emploi, la Banque leur propose une assistance technique ainsi que des solutions de prêt et d’investissement. Elle constitue ainsi une base de données des projets réussis et favorise l’échange de bonnes pratiques entre les pays.
Résultats
Entre les exercices 2011 et 2013, les programmes pour l’emploi financés par le Groupe de la Banque mondiale ont bénéficié à 1,5 million de personnes, dont 731 000 femmes.
Exemples :
El Salvador : Projet de soutien du revenu et pour l’employabilité [BIRD]. Le programme PATI (« Programa de Apoyo Temporal al Ingreso »), mis en œuvre en El Salvador et financé par un prêt de 50 millions de dollars de la BIRD, garantit un revenu minimum aux ménages urbains pauvres tout en favorisant leur insertion sur le marché de l’emploi. Depuis son approbation en 2010, le projet a permis d’obtenir les premiers résultats suivants :
- 24 841 personnes ont perçu un soutien du revenu dans le cadre du PATI, dont 72,3 % de femmes ;
- 17 449 jeunes de 18 à 25 ans n’ayant pas suivi l’enseignement secondaire ont été inscrits au Réseau national pour l’emploi (Red Nacional de Empleo).
République dominicaine : Projet de développement de la jeunesse [BIRD]. Achevé en 2013, ce projet a permis d’obtenir les résultats suivants :
- 38 000 bénéficiaires ont participé à des stages de formation organisés en fonction de la demande des employeurs. Environ 95 % d’entre eux provenaient des régions les plus pauvres de la République dominicaine et 58 % étaient des femmes ;
- 3 920 jeunes chômeurs sans qualification ont été formés et obtenu un travail grâce au programme d’emploi temporaire ;
- 72 % des diplômés du programme pour l’emploi des jeunes ont trouvé un travail ou se sont installés à leur compte dans les six mois suivant la fin de la formation ;
- 3 002 sociétés privées ont proposé des stages dans le cadre du programme ;
- 3 965 et 29 288 personnes supplémentaires, respectivement, ont suivi les stages d’éducation élémentaire et secondaire pour adultes. Cette « école de la deuxième chance » comptait 51 % de femmes tandis que 76 % des participants étaient issus des 40 % de ménages les plus pauvres.
Papouasie-Nouvelle-Guinée : Projet pour l’emploi des jeunes en milieu urbain (a). Grâce à un crédit de 16,7 millions accordé par l’IDA et à l’assistance technique du Groupe de la Banque mondiale, la Commission nationale du district de la capitale met actuellement en œuvre un programme destiné à soutenir l’emploi chez les jeunes. Depuis l’approbation du projet en janvier 2011 :
- 3 500 jeunes ont été sélectionnés et 2 800 d’entre eux ont suivi une formation aux compétences pratiques de la vie quotidienne ; 1 200 ont participé à un programme d’emplois de courte durée, 800 d’entre eux se sont inscrits à l’une des deux formations de préparation à l’emploi et, parmi eux, 500 ont déjà obtenu leur diplôme.
- Le volet sur la formation pratique en milieu de travail, qui favorise l’acquisition de connaissances approfondies et l’employabilité à long terme, a enclenché une dynamique qui ne se dément pas : le nombre de stages proposés par 80 employeurs est passé de 115 en avril 2013 à 240, et une soixantaine des jeunes bénéficiaires ont aujourd’hui un emploi permanent.