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Bulletin d'information économique de la région MENA Octobre 2022

UN NOUVEL ÉTAT D'ESPRIT

À propos

Profils par pays

Algérie | Djibouti | Maroc | Tunisie

Partie I | Évolution et perspectives macroéconomiques

Selon les économistes de la Banque mondiale, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devrait connaître une croissance de 5,5 % en 2022 (son taux le plus élevé depuis 2016), suivie d’un ralentissement à 3,5 % en 2023. Cette croissance est toutefois inégale d’un pays à l’autre de la région. Sous l’effet de chocs dévastateurs, l’équilibre dont jouissait l’économie mondiale avant 2020, avec des niveaux d’inflation et des taux d’intérêt bas, a fait place à une nouvelle donne caractérisée par la montée de l’inflation et des taux d’intérêt. Pour quelques pays, dont les exportateurs de pétrole de la région MENA, le nouvel environnement mondial est porteur d'opportunités. Les prix élevés du pétrole et du gaz sont en effet une source majeure de recettes d'exportation et de recettes fiscales pour les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et les pays exportateurs de pétrole en développement. Pour les pays importateurs de pétrole en développement, cependant, le nouvel environnement mondial est source de tensions et de risques accrus. Les effets directs et indirects combinés de la crise (Gatti et al., 2022) ont entraîné une hausse des coûts d’importation, notamment pour les denrées alimentaires et l’énergie, ainsi qu’une dépréciation des monnaies nationales dans certains pays — deux facteurs qui alimentent encore l’inflation.

 

Partie II | Phase d'apprentissage

L’incertitude accrue impose aux États de déployer d’énormes efforts pour orienter et coordonner l’action individuelle en situation de pandémie, soutenir la production économique dans le contexte actuel de variations conjoncturelles inédites, protéger les personnes les plus vulnérables de la pauvreté, inverser le recul rapide de la scolarisation et renforcer la capacité des systèmes de santé. Plus que jamais, les autorités doivent tirer les leçons du passé, recenser les forces et les faiblesses de l’État et être disposées à changer l’orientation des politiques publiques pour faire grimper l’efficacité. La deuxième partie du rapport relance le débat autour de la gouvernance, et en particulier sur deux de ses piliers que sont la transparence et la responsabilité. L’accès à des mesures de qualité et la transparence des données peuvent permettre de mieux cerner les enjeux qui interpellent les acteurs de tous bords, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’appareil étatique. La responsabilité crée des incitations à l’action. La transparence et la responsabilité sont indispensables pour un « État apprenant », un État disposant des outils nécessaires pour mesurer, expérimenter et ajuster les stratégies mises en œuvre en vue de la réalisation de l’objectif commun d’un développement durable et inclusif — porté par des réformes qui demandent de la volonté politique sans être pour autant financièrement coûteuses.

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