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publication 24 mars 2022

Doper la productivité de l'Afrique subsaharienne pour stimuler la croissance, aujourd'hui et demain

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LES POINTS MARQUANTS

  • Un nouveau rapport de la Banque mondiale se penche sur les obstacles à la croissance et à la productivité en Afrique subsaharienne, notamment dans l'agriculture et l'industrie manufacturière.
  • Ce rapport fait partie d'une série de publications consacrées aux enjeux de l'augmentation de la productivité dans la région.
  • Il suggère que les politiques actuelles, conçues pour protéger les moyens de subsistance des populations, peuvent également intégrer des aspects visant à soutenir la croissance régionale.

WASHINGTON, 24 mars 2022 – Les pays les plus pauvres d'Afrique subsaharienne utilisent beaucoup moins efficacement les facteurs de production tels que la main-d'œuvre et les ressources naturelles que les économies plus riches. Cela entraîne un faible niveau de productivité et ralentit la reprise économique.

Le rapport Doper la productivité en Afrique subsaharienne : politiques et institutions au service de l’efficacité (en anglais Boosting Productivity in Sub-Saharan Africa: Policies and Institutions to Promote Efficiency) (a), constate que la faible productivité du travail affecte particulièrement le secteur agricole, qui emploie la majorité de la population. Le fait que la majorité de la main-d'œuvre de la région travaille dans un secteur aussi peu productif apporte un éclairage sur les causes du retard de l'Afrique subsaharienne par rapport aux autres régions en matière de transformation structurelle.

Ce rapport, le troisième d'une série consacrée aux défis et opportunités en matière de productivité dans la région, se concentre sur la mauvaise allocation des ressources et son impact sur les niveaux de productivité et de croissance par rapport à d'autres régions. En mesurant l'effet des décisions de production dans les exploitations agricoles et les usines, les données montrent qu’elles se trouvent fortement pénalisées par une répartition largement inefficace des ressources. Ainsi, dans l'agriculture, la faible productivité s'explique en grande partie par cette déficience, plutôt que par la quantité de pluie ou la qualité du sol. Dans le secteur manufacturier, le rapport indique que la principale cause de la faible productivité régionale tient à la dispersion des revenus de la productivité totale des facteurs, toutes entreprises confondues — c’est-à-dire la quantité de biens et services produits par rapport à la quantité d'intrants utilisés pour ce faire.

Le poids du contexte historique et local

La croissance économique de l’Afrique subsaharienne a été minée par une série de chocs : guerres, catastrophes naturelles, instabilité politique, épidémies... Les facteurs de production, matériels comme humains, ont été considérablement affectés par ces chocs, et le rapport souligne que la situation a été exacerbée par des aspects structurels, notamment le manque de diversité des activités économiques et la faiblesse de la gouvernance. Certains de ces aspects résultent de politiques et d'institutions qui entravent une répartition plus efficace des ressources.

La forte incertitude qui a marqué le début de la pandémie de COVID-19 a incité les entreprises à suspendre temporairement les embauches et les investissements. Cette crise sanitaire a aussi fortement ralenti la production et la productivité des différents pays, entreprises et secteurs, provoquant une baisse de la demande globale plus importante que la réduction initiale de la main d’œuvre disponible.

La réponse politique est actuellement axée sur les aides d'urgence pour sauver des vies et protéger les moyens de subsistance, mais le rapport recommande que les dirigeants adoptent aussi des mesures orientées vers la protection de l'avenir de la région.

L'avenir de l'Afrique subsaharienne

En complément des publications précédentes, ce rapport vise à approfondir l'analyse de la productivité régionale et à recenser les domaines prioritaires pour l’élaboration d’un programme complet de mesures en faveur d’une productivité accrue. Il met également en évidence différentes pistes qui mériteraient des études complémentaires pour mieux comprendre la dynamique de la productivité, ainsi que plusieurs options pouvant contribuer à son amélioration, notamment :

  • Analyser les effets des chocs de productivité par rapport aux chocs de demande : les études à venir devront distinguer entre chocs de productivité et chocs du côté de la demande pour analyser la productivité des revenus au sein des établissements de production en Afrique subsaharienne.
  • Étudier l'impact des mesures au niveau des entreprises : une étude plus approfondie devrait être réalisée en vue de mesurer l'impact des politiques au niveau des composantes de la croissance de la productivité agrégée (plutôt qu'entre elles), en exploitant des données longitudinales.
  • Cerner les moteurs d'amélioration de la productivité liés aux pratiques de gestion : il est nécessaire d'approfondir les recherches dans la région sur les moteurs internes de la productivité au niveau des établissements de production.

Le rapport recommande également d'envisager d'autres leviers internes, tels qu'une meilleure qualité des intrants, l'innovation dans les produits et le développement de la recherche.